Vers le Dimanche 25 juin 2023
Vers le 12e Dimanche du temps ordinaire – Année A

La semaine dernière, Jésus appelait douze apôtres parmi ses disciples, leur donnant pouvoir d’expulser les esprits impurs et de guérir toute maladie. Et il les envoyait en mission, dans les villes et villages d’Israël, leur précisait sa manière de faire, humble et de pauvre, et les enjoignait d’annoncer la proximité du Royaume des cieux. Aujourd’hui, son discours se poursuit par ses mots : « ne craignez pas les hommes », sans doute signe qu’ils ne se sentent pas très en confiance… Au début de cette semaine, je peux imaginer ces douze à qui Jésus parle, leur crainte devant la mission qui les attend. Et je parle au Seigneur de mes peurs, dans ma vie de chrétien(ne) ou dans ma vie d’homme ou de femme du 21° siècle.

Jésus utilise plus loin une périphrase énigmatique : « craignez plutôt celui qui peut faire périr dans la géhenne l’âme aussi bien que le corps ». Qui d’autre que Dieu pourrait faire périr l’âme et le corps ? Si c’est de lui qu’il s’agit, comment comprendre cette crainte de Dieu à laquelle nous invite Jésus ? Est-ce la peur de celui qui, ayant fait une faute, attend une punition ? Ou la crainte de celui qui, se sachant aimé, ne veut pas blesser cet amour ? Occasion de m’interroger sur les images que je me fais de Dieu : qui est-il pour moi ? Père fouettard ou père aimant ? Je lui en parle.

Jésus emploie ensuite deux images pour dire la prévenance infinie de Dieu pour chacun de nous et de nouveau inviter à ne pas craindre : les moineaux, qui sont de pauvres animaux fragiles, ont leur vie entre les mains de Dieu. Combien plus, chacun de nous, fils et filles adoptifs du Père, qui valons plus qu’une multitude de moineaux ! Et Jésus d’enfoncer le clou : même les cheveux de notre tête sont tous comptés, connus, aimés de Dieu. Je peux m’arrêter sur l’une de ces deux images, pour la contempler et parler à Dieu de ce qu’elle provoque en moi.

Jésus annonce, au début du passage, une vérité qui a un caractère d’éternité : « rien n’est caché qui ne sera connu ». Quoi que l’on veuille ou ne veuille pas, tout ce qui n’est pas connu le sera un jour, et ce tout, évidemment, c’est le mystère du Royaume, c’est la Bonne Nouvelle. Je peux durant ce jour m’attarder à méditer cette parole, qui dit à la fois le désir profond de Dieu, le cœur de la mission de Jésus et sa confiance dans son accomplissement.

Jésus finit par annoncer aux douze quelque chose d’un jugement : il agira envers eux devant le Père comme eux agiront envers lui devant les hommes. Souvent dans l’Evangile, quand Jésus parle du jugement, c’est pour avertir ses interlocuteurs que quelque chose d’important pour eux se joue, c’est en fait comme une exhortation. Je peux peser les mots de Jésus, qui disent aussi son désir profond de se déclarer « pour » les hommes !

Nous finissons cette semaine par ce qui constitue le cœur de l’envoi des douze : proclamer tout haut ce qu’ils entendent de la part de Jésus dans le secret de leur huis-clos (« ce que je vous dis dans les ténèbres, dites-le en pleine lumière, ce que vous entendez au creux de l’oreille, proclamez-le sur les toits »). Magnifique mission, qui sous-tend tout ce que Jésus leur dit ensuite : ne pas avoir peur des hommes, mettre sa foi en Dieu qui est pour eux un Père, s’engager pleinement. De quelle Bonne Nouvelle est-ce que je me sens appelé(e) à me faire le messager ?

Finalement, dans l’évangile de ce dimanche, Jésus appelle ses disciples à dépasser leurs craintes dans la formidable mission à laquelle il les appelle de devenir ses porte-voix dans les villes et villages d’Israël. Pour cette mission, ils peuvent mettre toute leur confiance dans le Père, pour qui ils comptent plus que tout. A nous aussi, qui écoutons cette parole, Jésus dit : « soyez sans crainte, annoncez ce que vous entendez dans le secret de votre cœur, proclamez-le haut et fort. Quant à nous, le Père et moi, nous sommes avec vous, rien ne peut vous arriver ! » A la veille de ce temps d’été qui sera fait d’activités et de rencontres diverses, entendons cet appel, mettons joyeusement nos peurs aux oubliettes, et allons-y ! Yalla, le Seigneur est pour nous, qui pourrait être contre nous ?