Vers le Dimanche 28 juillet 2024
Vers le 17eme Dimanche du Temps Ordinaire– Année B

La scène est située dans le temps : la fête des Juifs est proche et Jésus semble s’y préparer. Il est suivi par une foule affamée de signes mais il prend de la hauteur, peut-être pour donner à ses disciples un enseignement particulier ou pour mieux les préparer à la suite. Parmi les disciples, sans doute y a-t-il Marie-Madeleine que nous fêtons aujourd’hui. Elle sera la première à voir Jésus ressuscité. Suis-je plutôt du côté de la foule qui recherche des signes un peu magiques ? Ou puis-je me situer du côté des disciples et de Marie-Madeleine qui essaient de suivre le Maître même sans tout comprendre ? Ou les deux en même temps ? Seigneur, fais grandir en moi la faim de toi !

Malgré sa prise de distance, Jésus n’est pas indifférent à ce qui se passe : il « leva les yeux et vit une foule nombreuse venant à lui… » Rempli de compassion, il devance leur faim. Il ne se contente pas de leur donner la nourriture spirituelle, il s’inquiète de leurs besoins matériels. Je me rends attentif au regard que Jésus pose sur chacun. Il désire les rassasier et les amener à comprendre au-delà des signes. Son regard se pose aussi sur moi. Seigneur, je te rends grâce pour ton amour pour nous, ton amour pour moi.

Pour combler cette foule, Jésus met « à l’épreuve » ses disciples. Il les « éprouve » au sens de leur faire vivre une expérience exigeante qui enseigne. Il sait ce qu’il fera mais il ne fera rien sans eux ! « Où pourrions nous acheter du pain pour qu’ils aient à manger ? » Philippe donne une réponse de comptable et André, lui qui a pris en compte ce que Jésus a déjà accompli, propose les cinq pains et deux poissons d’un jeune garçon tout en doutant du résultat. Je me place à côté des disciples et j’examine ma réaction à cette question que me pose le Seigneur en ce jour. Seigneur, donne-moi de te faire plus confiance dans les moments d’épreuve.

Jésus prend en considération la proposition concrète d’André et il se sert du peu qu’il propose. C’est lui qui organise le lieu et le temps du repas. Et les tablées sont mises à même le sol herbeux. Tous ont une place ! Le rituel commence : action de grâce, distribution, nourriture à satiété. J’imagine la scène : les disciples qui distribuent, la stupéfaction et la joie des convives rassasiés et peut-être la surprise du jeune qui a accepté de donner ce qu’il avait. Seigneur, du peu que je te donne, tu fais porter du fruit en abondance. Aide-moi à ne pas avoir peur de te donner ce que je qualifie comme peu.

Les disciples ont douté de la possibilité de nourrir cette foule nombreuse. Mais une fois de plus, Jésus les enseigne par ses signes. Après le repas, il en reste. « Rassemblez les morceaux en surplus » car pas de gaspillage ! D’autres peuvent en avoir besoin. Douze paniers pour cinq  pains et deux  poissons, donnés à plus de cinq mille personnes. Quelle profusion ! Jésus prend soin de nous et de nos besoins, n’est–ce pas ce qui dit dans le Notre Père ? Dans ce repas, c’est aussi la Vie qui est donnée en abondance. Seigneur, aide-moi à te faire confiance même dans les situations qui me semblent impossibles. Augmente ma foi.

Après ce miracle d’abondance, les gens sont remplis d’émerveillement. Ils ont enfin reconnu en Jésus le Prophète annoncé mais ils cherchent désormais à en faire un roi qui les libérerait de l’oppression et qui contribuerait à tous leurs besoins. Quelle aubaine ! Alors Jésus se retire à nouveau seul, dans les montagnes, lieu privilégié de la rencontre avec son Père. Son royaume n’est vraiment pas de ce monde et il n’aura de cesse, comme au moment de la Passion, de le rappeler. Seigneur, donne-moi ta grâce pour m’attacher à toi comme mon Seigneur et mon Dieu !

Aujourd’hui, c’est Jésus qui nous invite à sa table et au partage. Il ne s’éloigne jamais de nous et il veut continuer de nous nourrir. Et ce n’est pas seulement de pain et de poissions dont il veut nous nourrir, c’est son corps et son sang qu’il nous offre gratuitement. Chacun aura à cœur d’apporter ce qu’il a, de venir avec ce qu’il est. Mais oserons-nous nous approcher ? Oserons-nous partager le peu que nous avons ? Oserons-nous nous asseoir à la même table que celui-ci ou celle-ci que je ne connais pas encore ? Nous sommes également invités à ramasser les restes pour repartir chez nous ou aux périphéries pour nourrir d’autres qui ne connaissent pas encore Celui qui veut donner sa vie en abondance !