Vers le Dimanche 13 novembre 2022
Vers le 33ème Dimanche du Temps Ordinaire – Année C

Jésus est arrivé à Jérusalem avec ses disciples, sa Passion approche. Le sens de sa mission échappe au plus grand nombre, même à ses disciples : ceux-ci contemplent le Temple, ses pierres, ses ornements… Sa splendeur semble les aveugler sur le but de l’alliance entre Dieu et son peuple. Ce Temple sera détruit annonce Jésus. Je me rappelle ce qui remplace le Temple dans la nouvelle alliance et je m’interroge : à quoi suis-je attaché dans ma relation avec Dieu, avec les autres ?

La perspective de la destruction du Temple affole les disciples qui questionnent Jésus. Il répond indirectement en leur donnant des conseils de sagesse : ne pas se laisser égarer par de faux messies, ne pas avoir peur. Jésus poursuit en annonçant des évènements dramatiques évoquant pour les Juifs la fin du monde. Ces événements violents font encore partie de l’actualité. Ils ne signifient pas la fin de l’histoire humaine mais ils interpellent la conscience. Dans ma prière, je présente au Seigneur la Terre et ses habitants. Je demande une grâce de paix pour une situation particulière.

Aujourd’hui, l’Eglise fête la dédicace en l’an 320 de la basilique Saint Jean de Latran. C’est la cathédrale du Pape, successeur de l’apôtre Pierre. Grandiose ou petite, une église est un symbole : « N’oubliez pas que vous êtes le temple de Dieu, et que l’Esprit de Dieu habite en vous » (1 Co 3, 16). Ce sont tous les baptisés qui constituent les pierres vivantes de l’Eglise. Concrètement, comment suis-je une pierre vivante qui contribue à la construction du Corps du Christ, de son Église ?

Jésus poursuit et annonce aux disciples les persécutions qui les attendent. Ce qui attend les disciples, c’est très exactement ce que Jésus lui-même va vivre pendant les jours de sa Passion : trahison, jugement, condamnation, solitude extrême, et la mort. Par l’exemple de leur vie à la suite de Jésus, les disciples vont subir le même sort, et ainsi rendre témoignage à un Dieu d’amour et de miséricorde. Suivre Jésus dans ma vie quotidienne, qu’est-ce que cela signifie pour moi ? A quels choix, prise de position, ou persécution cela m’expose-t-il ?

Jésus est le vrai messie sur lequel les disciples peuvent compter. Il promet de leur donner le langage et la sagesse dont ils auront besoin pour faire face à l’adversité. Je peux me remémorer les paroles et les attitudes de Jésus face à ses adversaires au cours de sa vie et de sa Passion. Ce langage et cette sagesse sont donnés aux saints et aux martyrs de toutes époques. Ils sont donnés aux témoins aussi ! Je peux prier l’Esprit Saint de m’assister dans une situation relationnelle difficile dans ma famille, ma communauté, mon travail ou mon lieu de vie.

« Pas un cheveu de votre tête ne sera perdu » dit Jésus, le proverbe est assez étonnant dans ce contexte de persécutions et de mort ! On peut l’entendre ainsi : « quiconque se déclarera pour moi devant les hommes, moi aussi je me déclarerai pour lui devant mon Père qui est dans les cieux » (Mt 10, 32). En parlant à ses disciples, Jésus est saisi de compassion pour eux face aux épreuves qui les attendent « à cause de son nom ». Accorde-moi, Seigneur, une grâce de compassion pour tous ceux qui souffrent pour l’amour de ton nom.

C’est le temps des bons combats ! Jésus s’est donné à ses disciples par sa Parole, reçue du Père. Il a offert sa vie sans se dérober, par amour pour tous les hommes, pour que tous puissent avoir part à sa vie divine. Pour garder cette vie, que nous recevons au baptême, Jésus appelle à fréquenter sa Parole (la foi), à persévérer dans la relation d’amour avec son Père (l’espérance), à pratiquer le commandement de l’amour (la charité). Mystérieusement, Jésus marche avec nous dans le fracas du monde et de nos vies. C’est la fin de l’année liturgique, c’est peut-être le temps d’un bilan : où en sommes-nous avec Jésus, avec nos frères ? Quels combats livrer dans notre quotidien, à titre personnel ou en communauté, pour accueillir la grâce de vie que Dieu veut nous donner ? Il est avec nous : célébrons-le dans la joie et l’espérance en ce jour.