Vers le Dimanche 06 août 2023
Vers la Fête de la Transfiguration – Année A

Au cœur de l’été, nous aurons peut-être l’occasion de gravir une montagne. Certains d’entre nous aiment se balader, seul ou en groupe, d’autres n’en ont ni la possibilité ni l’opportunité… ni le goût. Qu’importe ! Qu’évoque en moi la montagne ? Quelles sont les montagnes que je connais ? J’essaie d’en avoir une en tête ou de trouver une image sur internet pour en contempler la beauté. Aujourd’hui, nous faisons mémoire de saint Ignace de Loyola qui nous invite, comme beaucoup d’amis de Dieu, à ne pas avoir peur des sommets spirituels. Père, je choisis en ce jour de gravir avec ton Fils la montagne de la prière : aide-moi à ne pas avoir peur d’aller plus haut.

Jésus a choisi trois de ses disciples pour l’accompagner et aller prier à l’écart. Pierre, Jacques et Jean sont comme sa garde rapprochée : même Jésus a besoin d’être entouré d’une manière particulière. Il les rend témoins de l’évènement de la Transfiguration mais également de la « réanimation » de la fille de Jaïre et bientôt de son agonie au Jardin des Oliviers. Trois moments-clef où il est question de vie et de mort. Père, donne-moi de repérer autour de moi des amis qui sauront m’accompagner dans les moments de combat.

Cette scène est délicate au niveau émotionnel. C’est à la fois un espace d’intimité joyeuse entre Jésus et son Père et une étape d’un chemin qui mène à la Croix. A l’occasion de leur récent échange à Césarée de Philippe – « pour vous, qui suis-je ? » -, Jésus a annoncé aux apôtres le destin qui s’offrait à lui. Il ira jusqu’au bout de l’amour et cela passe par la souffrance et la mort à Jérusalem. La Transfiguration est comme un cadeau du Père qui assure Jésus de son soutien. Père, montre-moi les moments où tu m’envoies des signes de soutien. Et si je ne les vois pas, mets à mes côtés des sœurs et des frères qui m’aident à les voir.

Jésus nous est souvent montré dans les évangiles conversant avec ceux qu’il rencontre. Ce peut être des pêcheurs, des malades, des pécheurs, des pharisiens, des grands, des petits, des amis ou des adversaires. Là, il converse carrément avec Moïse et Elie. La présence de ces deux figures majeures de la tradition juive nous rappelle que Jésus appartient à une histoire, à une promesse plus ancienne. Moïse évoque la libération des Hébreux d’Egypte pour la Terre Promise, tandis qu’Elie est celui qui doit annoncer la venue du Messie à la fin des temps. Ainsi tous deux annoncent le Salut de Dieu parmi les hommes. Et Jésus est justement ce Sauveur attendu. Père, je te confie une relation ou une situation de ma vie où je souhaite accueillir ta promesse et ton Salut en Jésus.

La vision des disciples se poursuit mais change radicalement de tonalité. Une nuée survient et les recouvre, les plongeant dans l’obscurité. Ils sont alors pris de frayeur. Et la voix entendue est la même que celle qui a résonné pour Jésus au moment de son baptême. Le Père annonce que Jésus est bien son Fils, Celui qu’il a choisi. Et il invite les disciples à se rendre attentifs à sa parole. Le Père est celui qui donne sa bénédiction et sa vie, à Jésus mais aussi à chacun de nous. Sois béni, Père, de me révéler ton amour pour chacun et pour moi à travers ton Fils Jésus. Selon ta parole, je le reconnais comme mon sauveur et je souhaite apprendre à l’écouter aujourd’hui encore.

Jésus ne cesse de nous surprendre. Il vient de vivre, et le trio avec lui, quelque chose de grand et de consolant sur la montagne et pourtant il leur demande de ne rien encore dire aux autres. Cela n’a sans doute pas été aisé à gérer au niveau du groupe des apôtres ! Ils pourront parler mais après la Résurrection, mot qu’ils ne comprennent pas bien. Sans doute Jésus sait-t-il qu’il leur faudra du temps pour digérer ce qu’ils ont vu et qu’il leur en faudra encore plus pour traverser la Passion qui arrive. Père, donne-moi la grâce de savoir entrer dans le silence et la pudeur quand cela est nécessaire.

Ce dimanche de la Transfiguration est aussi une fête pour l’Eglise universelle : à Lisbonne, au Portugal, près d’un million-un million et demi de personnes se retrouvent pour prier pour la paix autour du Pape. Comme les disciples, tous vivent une expérience faite de surprise, de joie et de fatigue. Tous sont invités à entendre la demande exigeante du Père : nous rendre disponibles pour écouter la parole de son Fils. Et l’écouter veut dire aussi lui parler en lui confiant tout ce qui nous habite et nous préoccupe. Et cela demande de la persévérance pour oser continuer à le solliciter même lorsque nous sommes dans la nuée intérieure. Reconnaissons l’importance de prier à plusieurs et de célébrer ensemble pour durer dans la relation avec Dieu et avec les autres. Prions et vivons comme des gens transfigurés ! Et que ce soit à Lisbonne ou partout ailleurs dans le monde, que ce soit seul ou avec d’autres, laissons-nous gagner par l’énergie du Ressuscité qui veut aimer ce monde jusqu’au bout. Soyons ses témoins !