Vers le Dimanche 28 novembre 2021
1er Dimanche de l'Avent - Année C

Ce passage d’évangile vient nous bousculer, nous interroger, nous choquer peut-être, avec ses images d’apocalypse et ses annonces de catastrophes. On ne peut pas dire que ce que Jésus nous annonce nous donne envie ! Le tableau qu’il nous dépeint nous ferait plutôt fuir… En lisant ce texte, je peux me demander ce qui exactement me met mal à l’aise, me questionne, me choque ou me fait peur, et en parler à Jésus dans la prière, humblement, en lui demandant de m’éclairer

Il est beaucoup question de peurs dans ce passage. Plus exactement, il est question de choses terribles qui se produiront et qui provoqueront la peur dans les cœurs des hommes. Cela me renvoie à mes propres peurs : quelles sont-elles ? D’où viennent-elles ? Quelle place prennent-elles dans ma vie ? Y a-t-il des peurs qui me paralysent et m’enferment ? Est-ce qu’il m’arrive d’en parler au Seigneur dans la prière ? Aujourd’hui dans la prière, je présente à Dieu, humblement, les peurs qui m’habitent, et je Lui demande de m’en libérer.

« Les hommes mourront de peur dans l’attente de ce qui doit arriver au monde » dit Jésus. Cette phrase fait écho à la situation actuelle de notre planète et aux perspectives plus qu’inquiétantes du réchauffement climatique. Le contexte sanitaire ne nous rend pas plus optimistes. Comment est-ce que je me situe par rapport à ces questions de sauvegarde de la planète ? Suis-je engagé(e), indifférent(e), sceptique, résigné(e) ? Je peux prendre durant ce jour un temps de contemplation de la nature qui m’entoure, en en rendant grâce, et en prenant conscience de la beauté mais aussi de la fragilité de ce monde qui nous est confié.

Jésus parle d’hommes qui « mourront de peur ». Face à la peur, je peux soit être paralysé, être étouffé par la force mortifère de la peur, soit faire le pari de l’espérance et « relever la tête », dans la foi que le mal n’aura pas le dernier mot. Dans mon histoire, dans les moments difficiles, quelles sont les personnes, les paroles, les expériences qui m’ont aidé(e) à ne pas tomber dans le désespoir ? Je peux en faire mémoire et rendre grâce, éventuellement noter dans un carnet ce qui m’aide à relever la tête, ce sur quoi je peux m’appuyer. Je demande au Seigneur la grâce de cette Espérance qui nous tient debout.

Jésus nous invite à être vigilants : « Tenez-vous sur vos gardes, de crainte que votre cœur ne s’alourdisse dans les beuveries, l’ivresse et les soucis de la vie. » Nous sommes invités à avoir une attitude de veilleur : le veilleur est celui qui guette les signes de ce qui advient, celui qui se tient prêt, qui reste alerte en toute situation, qui ne laisse pas son cœur s’alourdir. Voilà un beau programme pour nous en cet Avent : repérer ce qui alourdit notre cœur et nous en détourner, nous préparer à Noël, nous tourner vers le Seigneur en nous rendant attentifs aux signes de sa présence dans notre vie.

« Restez éveillés et priez en tout temps : ainsi vous aurez la force d’échapper à tout ce qui doit arriver, et de vous tenir debout devant le Fils de l’homme », dit Jésus. Me tenir debout devant Dieu. Quelle est ma réaction à cette perspective ? Est-ce que cela m’inquiète ? Au contraire ai-je hâte d’y être ? Ai-je honte à l’idée de me présenter à Dieu ? En tant qu’enfant de Dieu, je suis appelé(e) à me tenir devant Dieu, à ne pas me renfermer sur mes fautes et mes faiblesses comme l’ont fait Adam et Ève qui se sont cachés de Dieu.

Être chrétien ne veut pas dire vivre dans un monde enchanté. Il y aura des tempêtes,  Jésus ne nous le cache pas. Face au mal, on peut se demander pourquoi ces choses arrivent, pourquoi le Dieu tout puissant laisse faire tout cela. Cette question du pourquoi nous piège, elle n’aura pas de réponse satisfaisante. Une seule chose est certaine : Dieu est l’ennemi du mal. Il se tient aux côtés de ceux qui souffrent. Il ne répond pas au « pourquoi ? » mais donne des clés au « comment vivre tout cela ? » En grand pédagogue, il nous offre des images pour nous bouger. Il ne nous promet pas qu’il n’y aura pas de tempête ni d’épreuves. Mais il nous a fait une promesse, à garder au fond de notre cœur et de notre communauté priante : « je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. »