Vers le Dimanche 28 août 2022
Vers le 22ème Dimanche du Temps Ordinaire – Année C

Un pharisien haut placé reçoit des amis à un repas, il a invité Jésus. L’atmosphère semble plutôt mondaine et tendue : pendant que certains invités cherchent les places honorifiques, d’autres épient Jésus. Jésus n’a pas refusé cette invitation, mais il garde sa liberté intérieure et exprime ce qui l’habite. Il va d’abord s’adresser aux invités sur le choix de leur place, puis ensuite au maître de maison sur le choix des convives. Je contemple la scène, je visualise les personnages, ce qui les anime. Qu’est-ce que cela suscite en moi ? Quels souvenirs remontent en moi ? J’en parle à Jésus.

En voyant les invités choisir leurs places, Jésus imagine une parabole qui semble être une simple histoire de savoir-vivre ou de bon sens : ne pas prendre la place réservée à quelqu’un d’autre ! Mais est-ce bien tout ? Pour les Juifs de l’époque, le banquet de noces renvoie au royaume de Dieu, et à son maître, Dieu lui-même. Quelle peut être l’origine de cette honte qui saisit celui qui doit changer de place à la demande du maître de maison ? Jésus invite chacun à identifier devant Dieu l’orgueil qui peut l’habiter. Je rentre en moi-même. Et devant Dieu, j’examine ma place, ma manière de me placer en général.

Aujourd’hui, l’Eglise fête l’un des douze apôtres. La tradition et la liturgie identifient Barthélémy à Nathanaël. Nathanaël est amené à Jésus par Philippe (Jn 1, 45-51) et il fait partie du groupe des premiers appelés avec Jean, André et Pierre. En regardant Nathanaël venir à lui, Jésus déclare : « voici vraiment un fils d’Israël, il n’y a pas de ruse en lui. »  Nathanaël est présenté comme un homme spontané, sans calcul, ouvert à la venue inattendue du Royaume de Dieu. Avec cet apôtre, je peux demander la grâce d’un cœur sans ruse dans mes occupations de ce jour.

Se mettre à la dernière place, voilà la consigne de Jésus ainsi que le chemin qu’il a lui-même suivi, faisant la volonté de son Père. « Ne recherchez pas chacun vos propres intérêts, mais plutôt que chacun songe à ceux des autres. Ayez entre vous les mêmes sentiments qui sont dans le Christ Jésus » (Ph 2, 4-5). Jésus renverse les perspectives du monde. Il ne vient d’abord pas briser les projets ou les désirs de réussite. Il invite à l’humilité et place l’homme dans sa dépendance vis-à-vis de Dieu et de ses frères. Je confie au Seigneur les personnes dont l’humilité me touche et je demande la grâce d’en être.

Après s’être adressé aux convives, Jésus interpelle son hôte sur le choix de ses invités. Jésus remarque un certain « entre soi » dans cette assemblée. Inviter, être invité, c’est agréable quand il s’agit de famille ou de connaissances avec qui on est à l’aise, avec qui les échanges sont faciles et s’inscrivent dans la réciprocité. Jésus veut emmener son hôte à découvrir une réalité plus vaste. Je me remémore les dernières invitations familiales, communautaires ou amicales auxquelles j’ai participé, avec qui était-ce ? Quels ont été les échanges ? Qu’est-ce qui m’a réjouit ou au contraire m’a manqué ? J’en parle au Seigneur.

Jésus renverse les usages et les prescriptions de la Loi : les pauvres, les estropiés, les boiteux et les aveugles étaient exclus de la vie sociale et religieuse juive. Et pourtant ce sont bien eux qu’il s’agit d’inviter ! Jésus provoque pour attirer l’attention sur la manière dont Dieu agit avec tous les hommes : avec générosité, largesse, gratuitement. Il promet à ceux qui oseront élargir leur cercle une vraie joie, cadeau de Dieu lui-même. Pas si facile d’oser la rencontre, je demande pour cela sa grâce Seigneur. 

t.

Qui étaient ce chef des pharisiens et ses invités ? Quels souvenirs ce repas de sabbat a-t-il laissés dans leur mémoire ? Les intelligences se sont-elles braquées ? Des cœurs se sont-ils interrogés ? Des comportements ont-ils été bouleversés ? Jésus, lui, a continué sa route vers Jérusalem.  Le soir du dernier repas avec ses amis, Jésus leur a lavé les pieds avant de donner sa vie par amour pour tous les hommes. Lui, le Fils de Dieu, a pris la condition d’esclave pour que nous ayons part au repas de noces auquel son Père nous convie tous. Et Dieu l’a relevé d’entre les morts. Humblement, avec la Vierge Marie et le secours de l’Esprit Saint, présentons nos cœurs à Jésus. Demandons-lui de nous ouvrir à la générosité débordante de son Père.