Vers le Dimanche 27 novembre 2022
Vers le 1er Dimanche de l'Avent – Année A

Dimanche, ce sera le premier dimanche de l’Avent. Et avec l’Église présente partout dans le monde, nous entrerons dans une nouvelle année liturgique ! Nous voici donc à l’orée d’un commencement, d’une nouveauté. Quatre semaines pour nous préparer à Noël, tournés vers Celui qui vient. Quatre semaines qui marquent un temps d’attente, de veille, de gestation. Que signifie pour moi « attendre » ? Comment je comprends le verbe « veiller » ? Ces mots ont-ils habituellement un écho positif ou négatif dans ma vie ? Quelle est mon espérance pour ce temps qui va s’ouvrir ? Je confie cela au Seigneur.

Drôle d’entrée dans le temps de préparation à Noël que cette référence à Noé et au déluge. Jésus donnerait-il raison à ces prophètes de la catastrophe qui annoncent que la fin de notre monde est proche ? Comment recevoir cette mise en garde comme un évangile, c’est-à-dire comme une « bonne nouvelle » ? Cela requiert de notre part un acte de foi préalable, la confiance que par ses paroles, Jésus cherche à nous révéler le dessein bienveillant de Dieu. Est-ce que je crois vraiment cela ? Seigneur, aujourd’hui, viens renouveler ma confiance et ma foi en toi.  

L’Ancien Testament nous dit de Noé qu’il « marchait avec Dieu ». Cela contraste avec ses contemporains qui « ne se sont doutés de rien ». Ils menaient leur vie sans sembler se soucier d’autre chose que de leur quotidien immédiat, comme si le temps et les évènements du monde glissaient sur eux comme sur les plumes d’un canard. Pas de place pour Dieu dans leur vie. Seigneur, aide-moi à prendre soin du temps qui passe et à habiter chaque journée. Apprends-moi à être là, pour accueillir la vie qui vient, pour t’accueillir toi qui vient à ma rencontre. Sans vouloir être maître de ce mouvement-là.

« Comprenez bien », « tenez-vous prêts ». Jésus a le souci de ses disciples et leur veut du bien. Il a le désir qu’ils entrent activement, consciemment dans l’attente du « Fils de l’homme ». Par ce récit, il vient toucher leur conscience et les rendre acteurs de la manière dont ils mènent leur vie. Aujourd’hui encore, Jésus veut me « réveiller » et toucher mon cœur par sa Parole. Seigneur, donne-moi de me mettre à l’écoute de ce qui murmure – ou crie – au fond de moi, de me laisser travailler au plus intime, et attirer, mystérieusement, par ton appel à naître et à renaître.

L’injonction de Jésus à veiller ne signifie pas d’avoir les yeux grands ouverts jour et nuit, mais plutôt d’une orientation du cœur dans la bonne direction, c’est-à-dire disposé au don et au service. Le sommeil dont nous devons nous réveiller est peut-être celui de l’indifférence. En ce jour, je m’exerce à la vigilance du cœur en étant attentive aux personnes que je vais croiser, dans la rue, au travail ou en cours, dans le bus ou le métro, à la maison… Je me laisse interpeller par leurs besoins, sans attendre qu’elles me demandent de l’aide.

Pas si simple de se tenir toujours prêts comme nous y invite Jésus. Pour nous y aider, la tradition a inventé les calendriers et les couronnes de l’Avent. Et si ce week-end je prenais le temps de confectionner l’un ou l’autre de ces objets en utilisant, si besoin, un tutoriel sur internet. Tout en bricolant, je peux demander la grâce à Dieu de m’apprendre à le regarder venir, à avoir le visage, le cœur et l’être tournés vers cette rencontre avec lui, la découvrant comme la rencontre la plus importante de mon existence. 

Dans la première lecture, Isaïe nous convie : « Venez, marchons à la lumière du Seigneur. » Et, comme en écho, le psaume nous fait chanter : « Quelle joie quand on m’a dit : « Nous irons à la maison du Seigneur ! » Il nous invite aussi à prier pour la paix : « Que la paix règne ». Lumière, joie, paix. Ces mots résonnent bien avec la fête de Noël vers laquelle nous nous mettons en route en ce premier jour de l’Avent. Et pourtant, obscurité, inquiétude, violence font partie de nos vies, en nous et autour de nous. Laissons-nous rejoindre par cette promesse de Paul dans la deuxième lecture : « La nuit est bientôt finie, le jour est tout proche. » En allumant la première bougie de la couronne, à la messe ou à la maison, nous pouvons demander à Dieu la grâce de la confiance pour marcher ensemble vers son étoile, sans nous tromper de lumière.