Vers le Dimanche 20 juillet 2025
Vers le 16ieme Dimanche du Temps Ordinaire – Année C

Jésus s’est décidé à monter à Jérusalem pour accomplir jusqu’au bout sa mission (Lc 9, 51). Son chemin n’est pas de tout repos car le conflit avec les pharisiens se durcit et l’accompagnement des disciples exige de plus en plus attention et patience. Voici qu’il fait une pause, sans les disciples, auprès de deux sœurs : Marthe et Marie. Je regarde Jésus entrer dans le village et comment il est reçu. C’est l’occasion de rendre grâce pour les lieux et les relations où je peux me poser moi aussi. Ou c’est l’occasion de prendre les moyens de le faire !

Marthe et Marie ne nous sont pas inconnues. On les retrouvera à un moment important de leur vie familiale : la mort de leur frère Lazare et sa résurrection par Jésus (Jn 11). L’évangéliste Jean nous rapporte la profonde affection de Jésus pour cette fratrie : « il les aime » et se montre très ému dans son deuil. Notre récit semble se situer au tout début de cette relation et Lazare n’est même pas nommé. La scène révèle déjà une grande simplicité dans les échanges. Je demande la grâce de cette simplicité dans les rencontres de ce jour et dans ma relation avec le Seigneur.

Parfois avoir des frères et des sœurs est une bénédiction. Et parfois, c’est surtout un défi ! Car un danger guette toujours : la comparaison, qui peut aller jusqu’à l’accusation. De fait, Marthe ne s’adresse pas directement à sa sœur pour demander de l’aide. Non, elle prend leur invité à témoin pour lui faire remarquer sa défaillance. Certes les deux sœurs veulent accueillir Jésus au mieux, mais chacune le fait d’une manière différente. Une certaine compétition surgit. Je confie au Seigneur les frères et sœurs ou les « pairs » qui jouent ce rôle dans ma vie et je nomme ce qui est difficile dans ces liens.

Cette page d’évangile a été souvent commencée car à travers Marthe et Marie, on découvre deux postures essentielles : servir et écouter. La tentation habituelle est de les opposer et d’entendre dans les paroles de Jésus une « réprobation » de l’attitude de Marthe. C’est plus subtil que cela. Il s’agit de ne pas être accaparé par les « multiples occupations » du service, ni d’être agité. Je peux essayer en ce jour de vivre de la même énergie que Marthe en choisissant de ne pas m’inquiéter inutilement, ni de porter les choses comme si tout dépendait de moi !

Jésus souligne néanmoins la pertinence de la posture de Marie, assise à ses pieds pour écouter. Je peux entendre là une invitation à me laisser enseigner par le Christ et à méditer sa parole. On le sait, le danger est grand d’être uniquement dans le « faire » et le service généreux pour les autres et pour Dieu, sans rester connecté à sa parole et aux sacrements. Je présente au Seigneur mon désir de l’écouter et de m’arrêter régulièrement pour lui faire de la place dans ma vie. 

Jésus montre beaucoup de délicatesse dans sa manière de répondre à Marthe et de l’interpeller. Suis-je moi aussi capable de dire délicatement aux autres ce qui peut être blessant dans leurs gestes, dans leurs paroles ? Suis-je capable aussi de recevoir des « reproches » fraternels ? Je demande au Seigneur de m’aider à avoir un cœur suffisamment aimant et « libre intérieurement » pour parler avec justesse et accueillir les paroles des autres.

L’Eucharistie dominicale est un moment privilégié où l’on peut honorer en même temps les deux dimensions de Marthe et de Marie. En effet, c’est un temps où l’on se laisser enseigner par la parole du Seigneur. Et c’est aussi un espace où l’ont peut « relire » les actions de la semaine écoulée et préparer la prochaine. Reconnaissons que nous ne sommes pas chacun, de manière identique, des Marthe et des Marie. Il y a des questions de tempéraments, de charismes, de moments de notre vie, de circonstances tout simplement. Demandons au Seigneur d’être transformés par les charismes des deux sœurs et d’être des témoins auprès de tous par notre sens du service comme par notre capacité à écouter.