Vers le Dimanche 13 juillet 2025
Vers le 15ieme Dimanche du Temps Ordinaire – Année C

La question est bonne et sincère. Elle manifeste un désir d’avancer en posant des actes qui soient en cohérence avec la foi, la relation avec Dieu. Croire en Dieu implique une certaine manière de vivre en société. Pas évident pour bon nombre de croyants. « Les prêtres ? Dans les sacristies ! », peut-on entendre dire. Mais pour les baptisés ? Jésus, je désire être proche de toi. Montre-moi ce que je dois faire pour vivre comme ton ami.

Jésus invite le docteur de la Loi à trouver les réponses par lui-même. Comment ? En se concentrant sur son cœur de métier, la Loi, justement, et surtout sur la manière dont il lit la Loi. Nous le savons tous : la manière dont nous lisons et interprétons une loi est tout aussi importante, voire plus importante, que la loi elle-même. Alors, en bon docteur, l’homme commence par répondre : « Tu aimeras ».  Et  moi, baptisé de la première ou de la dernière heure, comment je lis la Loi de Dieu ? Comment aimer et obéir à la loi de Dieu s’interprètent-ils dans ma vie ?

La réponse du docteur de la Loi se poursuit : non seulement aimer Dieu, mais aussi aimer le prochain et soi-même. Il précise même ce « et » en « comme », signant par là un lien de réciprocité ou d’identité entre deux personnes différentes qui deviennent proches. Dans ma prière, je présente au Seigneur que j’aime, les proches que j’aime aussi. Et moi, est-ce que je m’aime ? 

Jésus félicite le docteur de la Loi pour sa bonne réponse. Tout aurait pu s’arrêter là. Mais la discussion rebondit sur l’interprétation de la Loi : qui est désigné le mot « prochain » ? Ceux qui sont proches de moi par la pensée, par la religion, par les liens d’affection, par la proximité géographique ? Ces prochains, qui sont-ils ? Moi aussi, je poursuis ma conversation avec le Seigneur en lui parlant de mes prochains. Je prie avec les visages de ces proches que j’aime.

Jésus répond par une histoire où les actes posés par les personnages sont éloquents. De paroles, il n’y en aura qu’avec l’aubergiste, dans la seconde partie de l’histoire. Mais auparavant, silence. Ce sont les gestes (réflexes ? peurs ? a priori ?…) qui parlent. Comme l’histoire racontée par Jésus est très imagée, je la contemple en m’aidant de mon imagination. Et si des événements de la vie du monde ou de ma propre vie viennent, je les laisse venir actualiser l’histoire.

Comme à son habitude, Jésus finit par répondre à la question qu’on lui a posée par une autre question. Pédagogie de la liberté. Pédagogie active où il s’agit d’exercer sa mémoire et son intelligence pour trouver les réponses qu’on cherchait. Pédagogie qui décentre l’interlocuteur de lui-même : qui a été le prochain de l’homme laissé pour mort ? Dans ma prière, je demande au Seigneur de voir celles et ceux qui attendent aujourd’hui des prochains qui tardent à s’arrêter.

Que dois-je faire ? » Réponse de Jésus : fais comme le Samaritain et non comme le prêtre ! Les actes qui conduisent à la vie éternelle ne sont pas posés par les personnes qu’on imaginait. Cela peut même être l’inverse, comme nous le racontent les personnes victimes d’abus commis par des prêtres. Le Samaritain aime Dieu même si, au temps de Jésus, il était détesté des Juifs. C’est pourtant lui qui obéit à la Loi de Dieu. Il ne sépare pas l’amour de Dieu et l’amour d’un homme roué de coups et dépouillé de ses biens. Quelle belle leçon pour grandir en baptisé cet été, que nous soyons à la plage ou à la maison.