Vers le Dimanche 19 mai 2024
Vers la Solennité de la Pentecôte - Année B

Les relations entre les trois personnes divines ont fait l’objet de nombreux débats théologiques. Et il nous arrive peut-être de nous demander à qui nous nous adressons dans la prière : au Père, au Fils, à l’Esprit ou aux trois en même temps ? En tout cas le discours de Jésus nous fait entrer dans leur intimité : le Fils parle avec simplicité du moment où il sera près du Père et du cadeau de l’Esprit qu’il veut nous faire. Aujourd’hui, je prends le temps de redire les mots du Credo de Nicée : « Je crois en l’Esprit Saint, qui est Seigneur et qui donne la vie; il procède du Père et du Fils ». Je rends grâce à ce Dieu qui m’aime et qui m’invite à mieux le connaître.

Avant même l’évènement de la Pentecôte, les apôtres vont prendre leurs responsabilités après le départ du maître et suite à la trahison de Judas. Un double choc pour leur petit groupe d’amis. Après avoir prié, précisé des critères, voilà qu’ils tirent au sort entre deux candidats, comme pour ne pas décider seuls. C’est Mathias que nous fêtons en ce jour qui est choisi. Il n’est que remplaçant et pourtant, pour ceux qui connaissent le sport, les remplaçants sont essentiels pour faire avancer une équipe. Je rends grâce pour tous les remplaçants – au travail, en Eglise… – que je rencontre.

Jésus nous en dit beaucoup sur l’Esprit-Saint : c’est un Défenseur, une force qui vient du Père, un témoin qui parle en bien du Christ, une force qui oriente vers la vérité et fait se souvenir de tout… Oui, il en fait des choses cet Esprit ! Et surtout il aidera les disciples, ceux qui étaient « en présentiel » avec Jésus comme nous aujourd’hui, à garder dans le cœur les paroles de Jésus. Je rends grâce à ce Dieu vivant qui me pousse à construire ma vie sur lui.

Si l’Esprit est un Défenseur, de quoi ou de qui devons-nous être défendus ? La vie de Jésus comme celle de nos communautés ou nos histoires personnelles témoignent que le combat pour la vérité est coûteux. Les mal-entendus, les mal-faisances, les mal-veillances ne manquent pas et nous Je me confie à ce Défenseur et je lui demande de consolider en moi ce qui en a besoin et je le prie avec insistance pour les combats passés et actuels de mon existence.

« J’ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais pour l’instant vous ne pouvez pas les porter. » Jésus connaît ses disciples et il sait à quel moment il importe de se taire. En bon pédagogue, il laisse le temps faire son œuvre et il laisse la place à un autre, à l’Esprit, pour nous enseigner. Je rends grâce à ce Dieu respectueux de mon rythme et de mes limites.

La mission de l’Esprit consiste donc à nous redire tout ce qu’il aura entendu de l’enseignement de Jésus. On dit parfois que «  l’apprentissage est l’art de la répétition ». Cela est encore plus vrai au niveau spirituel. Pour connaître le Christ en profondeur, il importe de répéter et de ruminer ses paroles et c’est l’Esprit qui nous y aide. Et on le sait bien, on ne connaît vraiment que ce qu’on aime et l’on n’aime bien que ce que l’on connaît. Je demande à l’Esprit la grâce de connaître et d’aimer ce Christ qui a tout donné pour moi.

Le signe qui accompagne ces paroles peut être fait de manière machinale ou de manière un peu magique comme certains joueurs de football à leur entrée sur le terrain… Mais il peut être l’occasion au contraire de vivre un petit moment d’intimité avec le Dieu trinitaire. Et aujourd’hui, fête de l’Esprit Saint, choisissons de nous rendre attentifs aux formulations trinitaires employées durant la messe et aussi aux moments où l’Esprit est nommé. On l’a entendu dans l’évangile, l’Esprit est notre Défenseur et celui qui nous fait nous souvenir des paroles de Jésus. Prenons donc les moyens pour lui donner tout son espace (louanges, balades contemplatives…). Décidons aussi  d’être les témoins joyeux de ce  Dieu qui veut nous conduire dans la vérité et vers la vérité qui nous fait du bien et nous met dans la paix.