Vers le Dimanche 16 juillet 2023
Vers le 15e Dimanche du temps ordinaire – Année A

La première phrase donne à voir Jésus « qui était sorti de la maison et était assis au bord de la mer. » Je laisse venir à mon esprit la représentation de Jésus, assis seul, au bord du lac de Tibériade. Je peux imaginer les couleurs, la lumière, les bruits ou le silence… Je contemple son recueillement. Et avant de plonger dans ma semaine, je fais la démarche de m’asseoir à l’écart et de me placer sous le regard de Dieu, ne serait-ce que quelques minutes.

J’observe le comportement et la pédagogie de Jésus : avec la foule, il sait prendre la distance nécessaire et choisir des images adaptées. Avec ses disciples, il sait être proche et accepte de leur expliquer le sens de la parabole. C’est l’occasion pour moi de réfléchir à ma façon de m’adresser à ceux qui m’entourent. Seigneur, aide-moi à trouver la bonne distance et les mots justes avec les personnes que je vais rencontrer aujourd’hui.

Jésus distingue ceux à qui il est donné de connaître les mystères du royaume des Cieux, comme les disciples, et la foule « qui regarde sans regarder et écoute sans écouter ni comprendre. » Je laisse ces mots de Jésus résonner en moi. Dans ma vie, à quelles situations, à quelles relations me renvoient-ils ? Je présente au Seigneur mon désir d’être attentif et ouvert à sa Parole. Pour cela, je lui demande la grâce de lâcher les peurs qui m’entravent. 

Jésus décrit le comportement de l’homme qui sait accueillir la Parole et s’en réjouit mais qui, faute de racines, trébuche dès que l’adversité survient. C’est « l’homme d’un moment », dont l’exaltation peut disparaître aussi rapidement qu’elle est née. Cette inconstance est fréquente dans notre monde, où la vitesse et les émotions fortes sont valorisées. Comment alors gagner en profondeur et développer des racines ? Seigneur, apprends-moi la fidélité de chaque jour pour creuser en moi.

Il ne suffit pas que la Parole soit entendue pour donner du fruit. Comme la semence qui tombe dans les ronces, elle peut, dans le cœur de l’homme, être étouffée « par le souci du monde et la séduction des richesses. » Je médite sur « le souci du monde ». A quoi cette expression me renvoie-t-elle ? Puis-je identifier des pensées, des comportements qui étouffent la Parole de Dieu en moi ? Seigneur, éclaire-moi et donne-moi le courage et la patience d’accepter d’être débarrassé des ronces qui engourdissent mon cœur.

La parabole se termine sur l’image de la semence qui tombe dans la bonne terre et donne du fruit, avec des chiffres qui évoquent concrètement le rendement produit. Je réfléchis à ce qui, dans ma vie ou autour de moi, a pu naître et grandir à partir de la Parole de Dieu : l’amour, la foi, la joie, la paix, la vérité, la justice ? Je fais mémoire des moments où j’ai eu le sentiment que Dieu m’a ainsi permis de porter du fruit. J’en rends grâce et je demande à Dieu l’humilité et la patience pour lui laisser travailler ma terre.

Comme toute parabole, ce texte nous invite à réfléchir et à nous interroger sur nos existences entières. Ainsi selon les jours et les circonstances, reconnaissons que nous sommes tour à tour dans l’une ou l’autre de ces terres. Nous ne sommes pas une seule terre, mais toutes les terres à la fois. Et si nos terres sont changeantes, la générosité du semeur, elle, est constante. Contemplons son geste large, quel que soit le sol. Goûtons la joie de ce don, permanent et inconditionnel. Entendons l’invocation au bonheur lancée par Jésus « Heureux vos yeux puisqu’ils voient et vos oreilles puisqu’elles entendent ! ». Loué sois-tu, Seigneur, pour ta fidélité et ta générosité ! Et donne-nous sur ce chemin de béatitude la grâce d’apprendre à nous laisser transformer par toi. Que nos terres parfois pleines de ronces ou pas assez préparées se laissent travailler par toi, à travers les évènements et les rencontres.