Vers le Dimanche 13 octobre 2024
Vers le 28eme Dimanche du Temps Ordinaire– Année B

« Que dois-je faire pour… ? » Cette question, beaucoup aimeraient la poser à Jésus. Bon nombre de questions personnelles restent compliquées pour nous. L’éclairage de Jésus serait tellement aidant. Ainsi en est-il pour cet homme qui court, tombe aux genoux de Jésus et lui demande : « Bon Maître, que dois-je faire pour avoir la vie éternelle en héritage ? » Avant de lire la réponse de Jésus, je réponds personnellement à cette bonne question. Selon moi, que faire pour entrer dans le Royaume ? J’en parle à Jésus.

La première réponse de Jésus n’est pas celle qu’on attendait. Il invite l’homme à s’en remettre d’abord à la bonté de Dieu comme lui, Jésus, s’en remet régulièrement à la bonté de son Père. « Personne n’est bon, sinon Dieu seul ». Je médite cette phrase de Jésus. J’en savoure la simplicité et la profondeur. Puis, j’en parle à Jésus en évitant de l’appeler « Bon Maître »…

Après avoir aiguillé l’homme vers le bon interlocuteur (Dieu, et non pas lui), Jésus cite les commandements. Il sait que l’homme les connaît déjà. Il ne lui apprend donc rien. Mais curieusement, Jésus ne cite pas tous les commandements. Seulement ceux de la seconde série qui concernent les relations entre les humains. Ils sont six, cinq formulés de façon négative, et un dernier formulé positivement. Je prie avec les commandements rappelés par Jésus. Je les laisse éclairer ma vie et répondre à la question « que dois-je faire pour avoir la vie éternelle en héritage ? »

Bingo : l’homme répond qu’il a observé ces commandements depuis sa jeunesse. Et il ne ment pas. Jésus le voit bien : il « posa son regard sur lui, et il l’aima ». Visiblement, cet homme en demande davantage. Il souhaite aller au-delà des commandements tant son désir est grand. Jésus le pressent en lui disant : « Une seule chose te manque ». Hélas, ce que proposera Jésus (le suivre) brisera tous les élans de l’homme (incapable de donner ce qu’il a aux pauvres). Et moi, y a-t-il quelque chose que je serais triste de vendre pour le donner aux pauvres ? Où en est ma suite du Christ ?

Ce qui vient de se passer permet à Jésus de dire à ses disciples une de ces paroles qui déstabilisent : « Comme il sera difficile à ceux qui possèdent des richesses d’entrer dans le Royaume de Dieu ! » J’écoute ce que dit Jésus. Est-ce que je fais le même constat que lui ?

Les disciples sont stupéfaits, déconcertés, sans voix. Jésus enfonce le clou avec une image devenue célèbre : un chameau (deux bosses…), un trou d’aiguille… Tel est le riche devant la porte d’entrée du royaume de Dieu. Devant une telle impossibilité, les disciples ne peuvent taire leur incompréhension : « Mais alors, qui peut être sauvé ? » Même si cela m’est difficile, j’essaie d’entrer dans les sentiments des disciples. Je fais mienne leur stupeur. Je partage leur incompréhension. Je ressens leur malaise… Quel secret se cache sous cette incompatibilité entre un riche et le royaume de Dieu ?

L’évangile délivre une bonne nouvelle pour tout le monde, y compris pour les riches. A vue humaine, il est évident qu’un riche aura toujours du mal à se séparer de ses biens, à les vendre pour en faire profiter les plus démunis. Perdre ce qui assure son confort de vie, s’en dessaisir au profit des indigents : c’est au-dessus des forces humaines. Fort heureusement, l’histoire de nombreux baptisés montrent que c’est possible. Jésus lui-même s’est dessaisi de sa divinité pour nous la donner en partage. Qu’attendons-nous pour le suivre joyeusement ? Ne passons pas à côté de la seule chose qui nous manque.