Vers le Dimanche 13 avril 2025
Vers le Dimanche des Rameaux – Année C

Pour entrer en Semaine Sainte, il nous faut suivre Jésus « en avant ». C’est lui qui part en tête. Les disciples suivent. Aujourd’hui, c’est lui qui part en avant pour monter à Jérusalem. Je prie en imaginant Jésus de dos. Je le regarde marchant, partant, allant de l’avant. Et moi, avec les autres, je le suis parce que je suis son disciple. Je suis également partant car je suis son ami. En ce jour, quand je verrai quelqu’un marcher devant moi ou faire la queue devant moi, je penserai à Jésus en marche. En avant pour une semaine !

Comment entrer dans Jérusalem ? À pied ? Non. À cheval ? Non plus. Jésus choisit un petit âne attaché. Pourquoi ? La justification étonne, mais elle est solennelle : « Le Seigneur en a besoin ». Pas Jésus, mais le Seigneur.  C’est  une  monture  pour  un  Roi. Ni  deux  chevaux,  ni  un carrosse. Mais un petit âne. Je prie en m’imaginant un petit âne.  Il est attaché.  Je le détache et l’amène au Seigneur Jésus. Personne ne s’est encore assis dessus. Je contemple. En avant pour une entrée royale !

Les deux disciples reviennent avec la monture. Ils mettent leurs manteaux en guise de selle et font monter Jésus. Cela ne devait pas être bien haut. Le cortège se met en branle. D’autres manteaux surgissent pour paver le chemin. Je prie en m’imaginant Jésus monté sur un petit âne marchant sur les manteaux jetés par terre. Chez moi, je peux prier en étendant mon manteau par terre. En avant pour suivre Jésus sur son chemin !

Le cortège approche de la descente du mont des Oliviers. La foule des disciples exulte de joie. Elle se met à louer Dieu (et non pas Jésus) pour tous les miracles qu’elle a vus. Je prie en m’imaginant entendre les cris de joie des disciples. Sans doute louent-ils Dieu pour la conversion de Zachée, la guérison de l’aveugle de Jéricho, la purification des dix lépreux, la guérison d’un homme atteint d’hydropisie le jour du sabbat… J’entends ces louanges. J’ajoute les miennes. En avant dans la joie !

L’évangéliste fait entendre ce que disent les disciples. Leurs paroles se retrouvent aujourd’hui dans le chant du Sanctus à chaque messe : « Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur », « Gloire au plus haut des cieux »… Celui qui vient, c’est Jésus monté sur un petit âne. C’est lui qu’ils acclament maintenant comme « Roi ». Je prie en m’imaginant les disciples bénir celui qui vient. Je m’associe à leur joie en chantant un Sanctus que je connais bien, ou tout simplement en redisant les paroles transmises par l’évangéliste. En avant avec celui qui vient !

Évidemment, il y a des râleurs sur le chemin. Des pharisiens trouvent que les disciples en font trop. La réponse de Jésus est cinglante. Elle prouve qu’il est bien conscient de la force de ce qui se passe « à cheval » sur un petit âne. Je prie en m’imaginant la tête des pharisiens entendant la réplique de Jésus. Je peux aussi contempler des pierres et les entendre… En avant les râleurs !

Ce dimanche, nous commençons la célébration en marchant avec Jésus, rameaux en mains et chants aux lèvres. Durant l’évangile, nous le suivrons dans sa Passion. Là, ce sera moins drôle. Comme pour les disciples, nos mains vont sans doute faillir et nos lèvres trembler. Notre marche va se terminer devant un tombeau bien fermé. Comment aller de l’avant devant une telle impasse ? La tradition nous fait déposer les rameaux bénis sur les crucifix dans nos maisons. Comme si la joie passée dont ils sont le témoin avait encore quelque chose à nous dire de surprenant à la croix. Allez, en avant ! Bonne Semaine Sainte.