Vers le Dimanche 10 mars 2024
Vers le 4ieme Dimanche de Carême - Année B

Après l’impressionnante sortie d’Égypte, le peuple perd patience dans le désert car c’est long et pénible ! Et il commence à repenser à la vie d’avant qui avait des avantages malgré l’esclavage… Dans l’épisode auquel fait allusion Jésus (Nb 21, 4-9), les morsures de serpents sont le signe des remords qui plongent dans la désespérance et la défiance vis-à-vis du Dieu libérateur. Le serpent de bronze permet de regarder « en face » le mal et de prendre position. Seigneur, aide-moi à regarder avec toi mes peurs et mes découragements et à grandir dans la confiance en ton œuvre de salut en moi et dans le monde.

La Croix est par essence un signe paradoxal : rappel d’une mort ignominieuse, il devient symbole de l’amour de Dieu qui va jusqu’au bout ! Dans son échange avec Nicodème qui intervient dans les débuts de l’évangile de Jean, Jésus semble avoir déjà conscience que son chemin le mènera à ce moment « crucial ». Prenons le temps de regarder les croix autour de nous. Qu’est-ce qu’elles évoquent pour nous, pour moi ? Seigneur, aide-moi à ne pas détourner les yeux de la croix où tu donnes ta vie pour moi, pour nous.

Qu’est-ce que la vie éternelle ? Si je reprends ce que dit Jésus, je note les formules suivantes : « croire », « aimer le monde », « donner son fils », « juger », « lumière », « vérité », « union avec Dieu »… Durant ce jour je me pose avec l’un ou l’autre de ces mots, en les laissant tourner dans mon esprit, lentement. Lesquels ont du sens pour moi ? Et quel sens ? Et à l’inverse quels sont ceux qui me font difficulté ? Seigneur, éclaire mon intelligence et mon cœur à propos de la vie éternelle que tu m’offres.

Dans ce passage, celui qui croit en Jésus échappe au jugement. Cette affirmation mérite d’être relue : la foi nous éviterait le tribunal des cieux ! C’est une sacrée bonne nouvelle. Je comprends donc que le mal présent n’aura pas tous les pouvoirs et que les ténèbres finiront toujours dans la lumière. Et Dieu me laisse libre de le croire ou de ne pas le croire mais cela a des conséquences. Il me propose justement sa collaboration, son style, sa manière d’accepter la croix, à ce lieu précis où il n’y a aucune preuve que ça marche ! Suis-je prêt ?

Le Carême est traditionnellement un temps de pénitence et de reconnaissance mon péché. Faire la vérité en soi n’est pas un geste morbide mais un acte de confiance dans la lumière offerte sans cesse par Dieu en Jésus. Il s’agit de reconnaître ce que je fais de mal et que je ne veux pas. Le but est toujours d’aller vers cet amour que je veux et que je ne vis pas assez. Le sacrement de réconciliation accompagne ce passage du péché à la foi en ce Dieu qui redonne de la beauté à ma vie. Et si je choisissais de vivre ce sacrement avant Pâques ?

Pour beaucoup, ce jour est à la charnière entre une semaine qui s’achève et un week-end qui commence. Je suis entre les œuvres accomplies cette semaine et les choses encore à faire. Quelles actions occupent mon esprit ? Prennent-elles trop de place ou pas assez ? Quels liens entre ma prière et mes œuvres de la semaine ? Suis-je prêt à mettre en lumière mes actions, à les raconter, ou est-ce que je préfère les cacher ? Seigneur, aide-moi à faire le tri dans ma vie pour l’unifier en toi.

« Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé. » Ces versets font partie des versets à connaître par cœur dans les Ecritures ! C’est une révolution : Dieu n’est pas d’abord du côté du jugement mais du côté du salut. Oui, ce monde est inquiétant et menaçant. Oui ce monde est fracassé mais il est d’abord à aimer et à sauver. Que ce temps de Carême soit une occasion privilégié pour entendre la révolution de la compassion au cœur de nos combats et de nos épreuves. Il l’a promis, la vie éternelle nous est promise, elle nous est acquise par le geste d’amour sur la croix.