Prions avec Emil Nolde, Danse autour du veau d’or

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Je me présente sous le regard de Dieu en faisant le signe de la croix.

Je regarde l’œuvre : Ses couleurs fortes, le dialogue entre un jaune chaud et un bleu froid, du rouge, un blanc sale au niveau du sol. La répartition des couleurs. Je n’interprète pas, je regarde ce qui est.

Les formes. Quatre femmes qui dansent de tout leur corps, des pieds à la tête, jusqu’aux cheveux. D’autres personnages observent, comme nous. Au fond, on reconnaît une forme, le veau d’or. Et deux formes de montagne, une sombre à gauche, une claire à droite. Je contemple ces femmes qui dansent, ces gens qui regardent, les montagnes, le veau d’or. La matière. Quelque chose de très épais, on voit les coups de pinceaux. Le côté expressif fait écho au mouvement, à la joie.

Pourquoi dansent-elles ?

Une première interprétation : ces femmes sont dans une danse rituelle, elles adorent ce veau. Cette peinture représente l’attachement, l’idolâtrie. Mais est-ce si simple ? Peut-on être si expressif quand on est attaché ?

Une autre interprétation : ces femmes manifestent peut-être leur joie d’être libérées. Elles entendent pour elles-mêmes cette phrase : « sois sans crainte, tu es capable d’être libre ». Ces femmes dansent près de l’objet auquel elles étaient attachées et pourtant font l’expérience d’une liberté manifestée dans tout leur corps, une liberté partagée avec d’autres.

L’avent peut être la mémoire de la naissance du Christ, ou l’attente d’une libération concrète, totale, à la fin des temps, ou encore ce que l’avent a de quotidien, cette attitude à accueillir la liberté de Dieu, la nouveauté de Dieu, le salut donné en Jésus Christ dès maintenant.

Ces femmes qui dansent peuvent éveiller en nous ce désir de liberté. A quoi suis-je attaché ? Et qu’est-ce que j’entends comme bonne nouvelle du salut sur le lieu même de mes attachements. Mon attachement me révèle que je ne suis pas une réalité indépendante et que j’ai besoin de Dieu et des autres pour grandir en liberté

Où en suis-je avec ce désir d’être libre ? Où en suis-je de cette capacité à recevoir le salut ? Estce que je désire cette libération, quelle vienne de quelqu’un d’autre que moi. J’accueille sans drame cette promesse : oui, tu es capable d’être libre, oui Dieu souhaite ta liberté.

Comme ce tableau, je regarde l’objet de mon attachement et mon profond désir d’être sauvé.

Je me tourne vers le Père, avec les mots du Fils et dans l’Esprit, je dis :

Notre Père, qui es aux cieux,
que ton nom soit sanctifié,
que ton règne vienne,
que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour.
Pardonne-nous nos offenses,
comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés.
Et ne nous laisse pas entrer en tentation
mais délivre-nous du Mal.

Amen

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