2 – Heureux les pauvres en esprit

Heureux les pauvres en esprit, le royaume des cieux est à eux.

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Qui sont les pauvres ? 

Le verset de Matthieu est des plus brefs et utilise le mot mendiant, indigent, pauvre au sens matériel. Les mots de la même famille signifient misère physique, privation de bien, asile de pauvre, demander l’aumône, mendier. Dans la traduction retenue, le mot est joint à une qualification : « en esprit ». Il s’avère alors difficile de comprendre le sens de l’expression. 

Rappelons les diverses traductions ; on lit parfois heureux les pauvres de cœur ; ceux qui ont une âme de pauvres; heureux ceux qui choisissent d’être pauvre; heureux ceux qui sont pauvres devant Dieu…

Allons au-delà de la notion de mendicité, avec l’éclairage de l’Ancien Testament dans le livre de Sophonie. Là, les pauvres, ce sont les juifs qui ont perdu leur indépendance politique. Ils sont vaincus, humiliés, appauvris par toutes les conquêtes de l’ennemi. Ils ont appris à vivre leur situation nouvelle dans une soumission à Dieu, conservant leur confiance en sa providence, sachant que Yahweh viendrait se mettre à leur secours.

Pauvre désigne donc ceux qui ne comptent plus sur leurs forces personnelles, car ils n’ont pas grand-chose dont ils pourraient se glorifier, ou sur quoi ils pourraient s’appuyer. Mais ils sont sûrs du Seigneur de sa bonté, de sa puissance et de sa miséricorde. Il s’agit donc de ceux qui ont mis toute leur espérance en Dieu seul. Ils ont déposé toute leur espérance, ils ne font plus confiance à eux-mêmes, mais ils sont disponibles pour recevoir la bonne nouvelle de Jésus, son Évangile.

Posséder beaucoup matériellement et moralement, être sûr de soi, se barricader dans ses privilèges, dans ce que l’on est, ou dans ce que l’on a, conduit à redouter sans cesse le dérangement. On se replie, on met un mur devant la proposition nouvelle et audacieuse du Christ.

En revanche celui qui sait ne pas compter sur lui-même, celui qui a appris à reconnaître sa fragilité humaine, l’inconsistance de tout ce à quoi elle s’agrippe, celui-là est ouvert à la nouveauté du Royaume qui lui appartient déjà. Il est prêt à recevoir de bon cœur et avec joie et accueille la parole de Jésus comme une parole rassurante, de sérénité et de paix.

Admirer et prier

Avant de démarrer ce temps de prière, je prends le temps de penser à Dieu qui entoure mystérieusement tout l’univers qu’Il a créé, et qui m’entoure moi aussi. Je respire calmement pour ralentir ma respiration.  Donne-moi Seigneur de participer à la béatitude des pauvres en esprit, et de recevoir ton règne. 

Regardons le Christ en Croix, contemplons le fils de Dieu qui s’est fait pauvre pour nous, qui s’est livré à nous, à notre bon vouloir.

Le Christ en Croix
Eugène Delacroix  (1798–1863)

Examiner sa vie 

  1. Ai-je des prétentions démesurées ? Est-ce que je me plains des autres voulant que tous soient à mon service, et si tel n’est pas le cas – à la maison, entre amis, au travail – suis-je prompt à la critique ?
  2. Est-ce que je sais m’imposer quelques restrictions ?
  3. Est-ce que je sais accepter les maux qui me frappent ? (santé précaire, petites indispositions, perte de temps et irritants divers…). Est-ce que je sais éviter que s’installe à l’intérieur de moi-même des sentiments d’amertume et de mécontentement ? 
  4. Lorsque je prie, est-ce à la manière d’un pauvre, comme quelqu’un qui se fait mendiant de Dieu, de sa grâce et de sa miséricorde ?

Conclure

Âme du Christ, sanctifie-moi. 
Corps du Christ, sauve-moi. 
Sang du Christ, enivre-moi. 
Eau du côté du Christ, lave-moi. 
Passion du Christ, fortifie-moi. 
Ô bon Jésus, exauce-moi. 
Dans tes blessures, cache-moi. 
Ne permets pas que je sois séparé de toi. 
De l’ennemi perfide, défends-moi. 
À l’heure de ma mort, appelle-moi. Ordonne-moi de venir à toi, pour qu’avec tes Saints je te loue, toi, dans les siècles des siècles.