Aujourd'hui nous sommes le dimanche 24 septembre, vingt-cinquième dimanche du temps ordinaire.
Nous sommes habitués à l’Évangile, nous nous y sentons comme à la maison. Cela peut être bon signe, mais c’est aussi un risque car l’Évangile déboussole, perturbe, dérange… et il y a de bonnes chances que la force de l’habitude nous fasse émousser le texte, adoucir ce qui pique. Je demande au Seigneur la grâce d’être encore dérangé même par des textes bien connus. Au nom du Père, et du Fils et du Saint Esprit. Amen
Le Putinki Church Choir chante un hymne originaire de Kiev en Ukraine.
La lecture de ce jour est tirée du chapitre 20 de l’évangile selon Saint Matthieu.
En ce temps-là, Jésus disait cette parabole à ses disciples : « Le royaume des Cieux est comparable au maître d’un domaine qui sortit dès le matin afin d’embaucher des ouvriers pour sa vigne. Il se mit d’accord avec eux sur le salaire de la journée : un denier, c’est-à-dire une pièce d’argent, et il les envoya à sa vigne. Sorti vers neuf heures, il en vit d’autres qui étaient là, sur la place, sans rien faire. Et à ceux-là, il dit : ‘Allez à ma vigne, vous aussi, et je vous donnerai ce qui est juste.’ Ils y allèrent. Il sortit de nouveau vers midi, puis vers trois heures, et fit de même. Vers cinq heures, il sortit encore, en trouva d’autres qui étaient là et leur dit : ‘Pourquoi êtes-vous restés là, toute la journée, sans rien faire ?’ Ils lui répondirent : ‘Parce que personne ne nous a embauchés.’ Il leur dit : ‘Allez à ma vigne, vous aussi.’ Le soir venu, le maître de la vigne dit à son intendant : ‘Appelle les ouvriers et distribue le salaire, en commençant par les derniers pour finir par les premiers.’ Ceux qui avaient commencé à cinq heures s’avancèrent et reçurent chacun une pièce d’un denier. Quand vint le tour des premiers, ils pensaient recevoir davantage, mais ils reçurent, eux aussi, chacun une pièce d’un denier. En la recevant, ils récriminaient contre le maître du domaine : ‘Ceux-là, les derniers venus, n’ont fait qu’une heure, et tu les traites à l’égal de nous, qui avons enduré le poids du jour et la chaleur !’ Mais le maître répondit à l’un d’entre eux : ‘Mon ami, je ne suis pas injuste envers toi. N’as-tu pas été d’accord avec moi pour un denier ? Prends ce qui te revient, et va-t’en. Je veux donner au dernier venu autant qu’à toi : n’ai-je pas le droit de faire ce que je veux de mes biens ? Ou alors ton regard est-il mauvais parce que moi, je suis bon ?’ C’est ainsi que les derniers seront premiers, et les premiers seront derniers. »
Textes liturgiques © AELF, Paris
Point 1
Le texte ne le dit pas ainsi mais nous fait découvrir progressivement un maître qui veut embaucher tout le monde : il ne veut laisser personne désœuvré, sur le carreau, mais il ne cherche pas à juger pourquoi ils n’ont pas trouvé de travail avant, il ne vérifie pas les CV. Et c’est bien ainsi que Jésus propose le Royaume de Dieu, inlassablement.
Point 2
Le soir venu, le maître choque volontairement. En effet, s’il avait commencé par les premiers, ceux-ci auraient pu partir sans se préoccuper des derniers. Le maître déroute parce qu’il veut me faire passer un message : si je prie, si je vais à la messe, si j’essaie d’être bon, il y a de bonnes chances que je sois un ouvrier de la première heure. Accepterai-je de ne pas gagner plus que les autres ?
Point 3
À la jalousie des ouvriers, à la mienne, à celle de l’Église qui voudrait avoir raison, le maître répond : « Ton regard est-il mauvais parce que moi je suis bon ». Puis-je me réjouir de tous les derniers venus, les ouvriers de la dernière heure qui gagnent la même chose que moi ?
J’écoute cet évangile en cherchant ma place : ouvrier de matin, de neuf heures, de midi ou même de cinq heures.
Jésus, la jalousie est un ressort humain profond : Adam et Eve étaient jaloux de Dieu, Caïn jaloux d’Abel et ce ne sont que les premières pages du livre de la Genèse. Et toi, tu veux mettre à bas les murs que nous instaurons, tu veux fonder un monde où l’on se réjouit de la beauté des autres comme de la bonté de Dieu. Donne-moi d’entrer dans la louange.
Notre Père, qui es aux cieux,
que ton nom soit sanctifié,
que ton règne vienne,
que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour.
Pardonne-nous nos offenses,
comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés.
Et ne nous laisse pas entrer en tentation
mais délivre-nous du Mal.
Amen