Bonjour, je suis Louis et avec le P. Benoît, nous sommes jésuites : des religieux membres de la Compagnie de Jésus.
Dans cette vidéo, nous vous expliquons ce qu’est « la vie consacrée ».
La « vie consacrée » désigne l’état de vie d’hommes et de femmes partageant tous un point commun : la volonté de consacrer leur vie tout entière à Jésus.
Pour cela, plusieurs voies sont possibles. La vie consacrée est l’une d’entre elles. Cette consécration à Jésus peut se vivre d’une manière particulière : coulée dans une forme reconnue par l’Eglise : la vie religieuse. Les religieux vivent une vie de prière et de travail, le plus souvent en communauté. Pour cela, chaque groupe de religieux choisit une manière particulière de se consacrer au Christ. Il se choisit une « règle ».
Mais plus encore, ce sont les vœux ce qui font le propre de la vie religieuse: pauvreté, chasteté et obéissance. Détaillons-les ensemble en nous demandant pour chacun d’eux (1) ce que cela signifie concrètement pour le religieux qui s’y engage, (2) quel sens spirituel leur donner et (3) et de quelle manière la Bible peut nous aider à mieux les comprendre.
Le vœu de pauvreté
Le vœu de pauvreté dans la vie religieuse,
Le vœu de pauvreté implique une dépossession. Le religieux ne possède rien en propre mais partage avec ses frères le fruit de son travail. La vie du religieux se veut simple, pauvre et sobre.
Le vœu de pauvreté spirituellement,
Le vœu de pauvreté peut aussi s’incarner dans un verbe : REVECOIR. Acceptons-nous encore de vivre le manque, de ne pas accaparer, d’avoir besoin de l’autre pour palier à notre pauvreté personnelle ? Voilà une manière de vivre la pauvreté volontaire accessible à tous : laïcs comme religieux. Accepter de se recevoir d’un autre.
Jésus nous montre le chemin. Il ne commença à prêcher qu’à 30 ans. De la période qui précède cette vie publique, la Bible ne nous raconte presque rien. C’est « la vie cachée » de Jésus. Durant trente ans, Jésus, qui est Dieu, vécut la condition de tout homme: avoir à se recevoir d’autrui. Comme nous, Jésus eut à obéir à ses parents, à recevoir d’eux sa nourriture, à vivre notre condition humaine : limitée et donc possible parce que d’autres prennent aussi soin de nous. Relire ce que la « vie cachée » de Jésus peut nous aider à comprendre cela. Elle se trouve au chapitre 2 de l’Evangile selon St Luc.
Le vœu de chasteté
Le vœu de chasteté dans la vie religieuse
Le vœu de chasteté prend une signification particulière : ici, chasteté signifie « continence », ce qui désigne l’abstinence sexuelle volontaire. Plus largement, il s’agit du choix libre de se faire « tout à tous ». Le vœu de chasteté invite à aimer chacun d’une manière gratuite, désintéressée et inconditionnelle.
Le vœu de chasteté spirituellement
Le vœu de chasteté peut s’incarner dans un autre verbe : HONORER. Hors vie religieuse où elle prend un sens particulier, la chasteté renvoie à l’idée de « juste relation ». Ainsi, bien qu’ayant des relations sexuelles, des époux sont chastes lorsque leur relation est saine : sans emprise, sans velléité de toujours tout ramener à soi. La chasteté honore l’autre en reconnaitre ce qu’il a de propre et de beau et remerciant le Seigneur pour cela. Cela vaut pour tous : religieux, laïcs, amoureux, amis,… tous !
Le vœu de chasteté dans la Bible,
Lorsqu’il soigne un malade, le Seigneur ne s’en glorifie pas. A l’inverse, Jésus s’efface, laisse de la place et proclame invariablement « ta foi t’a sauvé » ! Prenons l’épisode de la femme hémorroïsse au chapitre 5 de l’Evangile selon St Marc. Cette femme, malade depuis si longtemps, guérit en touchant le manteau de Jésus. Eclatante démonstration de la puissance du Christ ! Pourtant, Jésus ne s’en glorifie pas mais dit « ta foi t’a sauvée ». Il l’honore et s’efface pour souligner ce qu’il y avait déjà de bon en elle. Le texte peut être prié à cette lumière, celle de la chasteté (Mc 5, 25-34).
Le vœu d’obéissance
Le vœu d’obéissance dans la vie religieuse
Par son vœu d’obéissance, le religieux s’en remet volontairement et librement à autrui. Dans le dialogue, son supérieur décide ainsi pour lui son lieu de vie ou de sa mission principale. On dit ainsi parfois que le religieux a « l’avant-dernier mot », laissant le dernier mot à son supérieur.
Le vœu d’obéissance spirituellement,
L’obéissance n’est pas une soumission aveugle mais un acte de libre dépossession de soi-même. Nous pourrions le résumer en un verbe : ECOUTER. Voilà un acte d’humilité central de la vie chrétienne. En écoutant, il s’agit de croire que la parole de l’autre a aussi de la valeur. Ecouter la Parole de Dieu, le conseil d’un ami, la prédication d’un prêtre, c’est lui accorder de la valeur. Il n’y a là ni mépris de soi ni absence de regard critique mais humble reconnaissance de la valeur d’autrui. Et, là encore, cela vaut pour le religieux comme pour chacun.
Le vœu d’obéissance dans la Bible,
Jésus le Dieu Vivant, commence toujours par écouter ce que l’homme a à lui dire. Voyons le chapitre 18 de l’Evangile selon St Luc. Bartimée, un aveugle, s’approche de Jésus. De toute évidence, il souhaite retrouver la vue. Mais Jésus passe outre l’évidence pour lui demander : « Que veux-tu que je fasse pour toi ? » Jésus connaît nos cœurs et, pourtant, prend le temps d’écouter. Méditer cela nous aide à nous mettre nous aussi à l’écoute, comme Jésus.
Vous en savez désormais un peu plus sur la vie consacrée. Dans la vie religieuse, celle-ci passe par les vœux de pauvreté, chasteté et obéissance.
Ces attitudes fondamentales peuvent nourrir la vie de tout chrétien. Vivre la pauvreté en acceptant de se recevoir d’autrui, la chasteté en honorant et l’obéissance en écoutant : voilà d’une vie authentiquement chrétienne. En relation avec les autres et avec Dieu !