Vers le Dimanche 08 juin 2025
Vers la Solennité de la Pentecôte – Année C

Au chapitre précédent de l’évangile de Jean, il y a le récit du lavement des pieds, l’annonce de la trahison de Judas et de l’abandon de Pierre. De quoi avoir besoin d’être réconforté et soutenu ! Et pourtant, dans notre chapitre, c’est Jésus qui console ses disciples et qui répond à leurs questions. Il souhaite les ouvrir à l’Espérance par l’annonce de la Pentecôte. Je me glisse parmi eux et goûte cette amitié immense.

A celui qui l’aime, Jésus promet cette intimité « palpable » avec la Trinité bienheureuse : « nous viendrons vers lui, et chez lui, nous nous ferons une demeure. » Comme dans le livre de l’Apocalypse (3, 20), Dieu promet à celui qui lui ouvre sa porte d’entrer chez lui, de souper « moi avec lui, et lui avec moi. » J’entends au plus profond de mon être cette évocation de l’Amour trinitaire et l’invitation à « en être ».

« Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole ; celui qui ne m’aime pas ne garde pas ma parole. » Jésus fait de ce « garder ma parole » un signe fort, un signe d’amour. Je m’interroge : que signifie pour moi aimer Jésus ? Comment je comprends son invitation à garder sa parole ? Je note que c’est au futur que l’on parle de l’amour, car c’est une promesse. Et que c’est au présent que l’on parle du non-amour… Un chemin s’ouvre en chacun… Où en suis-je sur ce chemin ?

« Moi, je prierai le Père, et il vous donnera… » Je me laisse toucher par cette prise de conscience-là, par cette image de Jésus intercédant en ma faveur. Cette scène évoque les mots de Jésus à Pierre dans l’évangile de Luc : « Mais j’ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille pas… » (Lc 22, 32). Dans ma prière, je peux m’adresser à Jésus, premier intercesseur auprès de Celui qu’il appelle « mon Père ». Et je lui parle comme un ami parle à un ami.

Jésus annonce la venue de l’Esprit-Saint. Et il l’appelle « un autre Défenseur », « le Défenseur »… Le sens du mot grec est : « celui que l’on appelle à son secours » «qu’on appelle  auprès de soi » « celui qui intercède », « l’avocat »… Mot qui pointe le combat d’emblée présent, le procès, et le choix qui est mis devant nous. « Choisis la Vie ! » nous dit le Seigneur. Je peux invoquer l’Esprit pour me guider dans tout cela.

« L’Esprit saint vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit. » L’Esprit promis par Jésus, donné et envoyé par le Père, est Celui qui nous apprend tout, de nous, de l’autre et de Dieu. Il nous rappelle que tout est grâce. Il nous fait contempler Jésus comme La Parole de Dieu. Vivre, c’est Le recevoir. Que l’Esprit déploie en moi ses dons et son énergie.

Dans l’évangile de ce jour de Pentecôte, les mots de Jésus à ses intimes sont infiniment puissants et enveloppants. Passant par le concret de leur amitié profonde, ils révèlent la Pentecôte comme la réalisation de la promesse : « Je suis (et serai) pour toujours avec vous ». Accueillons comme une grâce la reconnaissance de cette Présence, de cette proximité du Christ que nous célébrons dans nos rassemblements eucharistiques. Contempler Jésus, c’est nous laisser conduire jour après jour par l’Esprit de Dieu. Et « garder sa parole », c’est demander la grâce de faire de même, et répondre ainsi à notre vocation de fille et de fils de Dieu. Il s’agit de nous laisser entrainer dans le tourbillon vainqueur de l’amour trinitaire.