Vers le Dimanche 07 avril 2024
Vers le Dimanche de la Miséricorde - Année B

Les disciples viennent d’apprendre que Jésus est mort. A part Jean, ils sont restés à l’écart, loin de la croix. Comme il leur a été difficile d’admettre le genre de mort que Jésus devait subir. Il est mort comme un condamné, ce qui révèle l’échec apparent de sa mission. Ce soir-là, leur cœur est lourd et la nuit rôde. Cependant ils se tiennent ensemble pour se réconforter et surmonter leurs peurs. Seigneur, quand je vois tout en noir et que j’ai l’impression que tout s’écroule autour de moi, donne-moi de ne pas rester seul(e), mais de rejoindre des amis afin de nous soutenir.

Les disciples redoutent qu’il leur arrive ce qui est arrivé à Jésus. Ils craignent pour leur vie. Il faut que la peur soit intense pour en arriver là ! Nous ne réalisons pas bien ce qu’a pu être l’expérience qu’ils ont vécue : ce trouble intérieur qui a pu les gagner, cette peur au ventre qui les a étreints, le désespoir qui les a terrassés. Leur projet de vie s’écroule et l’avenir s’obscurcit. Seigneur, donne-moi de reconnaître les verrous derrière lesquels je m’enferme ; donne-moi aussi de nommer les peurs qui m’habitent quand les choses ne marchent pas comme je les imagine.

C’est au cœur de leur désespoir que Jésus les rejoint et se manifeste à eux. « Il vint et se tint au milieu d’eux ». Pas de grands signes démonstratifs : une simple présence à peine perceptible, une parole réconfortante : « La paix soit avec vous », un rappel de ses blessures, un don : celui de l’Esprit. Et cela suffit pour remplir les disciples de joie. Seigneur, donne-moi d’accueillir ton souffle pour qu’il me donne aujourd’hui du dynamisme et me rende bien vivant(e), qu’il me conduise vers la joie pascale.

C’est dans lors de sa résurrection que Jésus communique l’Esprit à ses disciples, du moins dans l’Evangile de Jean. Pâques et Pentecôte sont ici liées, contrairement à l’évangile de Luc où les disciples doivent attendre ce don à Jérusalem qui est raconté dans les Actes des Apôtres. Cet Esprit donne le pouvoir de remettre les péchés ou de les maintenir. Quelle mission est ainsi confiée aux disciples ! En ce dimanche de la miséricorde, Seigneur, ouvre mon cœur à ton pardon pour que je puisse pardonner ceux qui m’ont offensé ou demander pardon à ceux et celles que j’ai blessés.

Huit jours plus, les portes sont toujours verrouillées, mais aucun verrou n’empêche Jésus de venir au milieu des disciples. Comme la fois précédente, il leur donne sa paix, et il a une parole toute particulière pour Thomas qui a besoin de signes. Jésus va lui en donner, il l’invite à toucher ses plaies, mais Thomas n’avance pas sa main, la parole de Jésus lui suffit pour croire. Seigneur, fais grandir en moi la foi qui naît de ta Parole. Donne-moi d’aller au-delà de mes doutes pour te faire confiance. Donne-moi de te reconnaître au cœur de mes blessures.

Thomas est notre jumeau (c’est la signification de son nom). Comme lui, nous avons souvent besoin de signes pour croire. Et pourtant Jésus déclare heureux ceux qui croient sans avoir vu, ce qui est notre cas, puisque nous ne voyons pas le Christ ressuscité de nos yeux de chair, nous ne voyons que des signes du Christ ressuscité et du passage de l’Esprit dans nos vies et celle des autres. Seigneur, donne-moi de reconnaître les moments où la paix et la joie habitent mon cœur, signes de ta présence et du don de l’Esprit en chacun de nous. 

Nous nous demandons parfois quel est le sens de notre vie et ce que nous apporte la foi chrétienne. En ce temps pascal, il nous est bon de reprendre conscience du don qui nous est fait de la présence du Ressuscité à nos côtés. Cela ne change pas le cours de nos vies mais les oriente différemment. Le Christ est notre consolateur en nous communiquant sa paix et sa joie, et en nous donnant son Esprit. Nous ne sommes pas seuls, nous sommes son corps en ce monde, unis les uns aux autres par des liens extrêmement forts. Notre vie s’inscrit dans une alliance qui élargit l’espace de notre tente et nous communique l’espérance. Vivre pour Dieu, par lui, avec lui et en lui, c’est ce que nous célébrons en chaque eucharistie. Voilà notre joie !