Vers le Dimanche 30 novembre 2025
Vers le 1er Dimanche de l'Avent – Année A

Jésus parle à ses disciples de la « fin des temps » : le moment où chacun sera jugé par Dieu. Pour cela, il compare sa venue, à la fin des temps, à l’épisode du déluge. Je peux imaginer cette fin des temps en visualisant le récit du déluge. Ceux que Dieu a choisis sont épargnés en montant dans l’arche tandis que les insouciants sont engloutis par la montée des eaux. Ce drame habite nos imaginaires depuis des siècles et il a pour objectif pédagogique de nous bousculer et de faire changer nos manières de vivre. Je peux me représenter intérieurement l’accueil qui est fait dans l’arche à ceux qui ont reconnu Dieu et répondu à son appel.

Cet enseignement de Jésus semble dur. Dieu choisit parmi les hommes ceux qui seront sauvés et ceux qui seront abandonnés. Mais je peux y voir un acte de justice. Dans un procès, le juge condamne le fautif et disculpe l’innocent. Mais est-ce si facile ? La tradition m’enseigne que Dieu seul peut décider à la fin qui est vraiment juste ou non. Je reconnais mon incapacité à juger parfaitement les personnes qui m’entourent. Je peux penser à des personnes autour de moi que je renonce à condamner et je les confie au Seigneur.

Deux exemples sont utilisés pour illustrer la séparation par Dieu des justes et des méchants. Je me projette dans l’une de ces deux scènes : deux ouvriers au champ, deux femmes au moulin. Quelle surprise si je vois la personne avec qui je travaille au quotidien être emportée ! Comment savoir ce qui l’habitait vraiment ? Je ne peux jamais savoir ce qu’il se passe dans l’histoire de l’autre. J’entends l’invitation vigoureuse à habiter pleinement mon histoire et à me convertir. Quelle place je laisse vraiment à Dieu dans mes manières de vivre et d’avancer ?

Une nouvelle image est employée par Jésus pour illustrer l’attitude à avoir en attendant la venue du fils de l’homme : celle du veilleur, celui qui demeure éveillé. J’en déduis qu’il doit lutter contre le sommeil. Quelles sont les tendances à la somnolence dans ma vie ? Pourquoi ne pas dormir ? Jésus m’invite à résister au sommeil de la conscience, à la tentation de fermer les yeux sur ce qui est injuste. J’observe une situation de ma vie où je constate que je dois rester veilleur pour faire le bien et je demande à Dieu sa force.

Jésus compare la vigilance du veilleur à celle qu’aurait le maître d’une maison si un voleur devait s’introduire chez lui. Je peux me mettre dans la peau de cet homme. Et si un voleur cherchait à venir me voler mes biens ? Ne redoublerais-je pas de vigilance de peur de perdre ce qui m’est cher ? C’est là où Jésus veut en venir. Il m’invite à être veilleur de ce qui est vraiment précieux. Je repère ce que Dieu a mis de précieux dans ma vie. J’entends cet appel de Jésus à en être veilleur.

L’ignorance est au cœur de cette parole de Jésus. Ignorance des engloutis du temps de Noé. Ignorance des travailleurs, côte à côte lorsque l’un est emporté et l’autre laissé. Ignorance du veilleur qui ne sait quand vient le Seigneur. Mais est-ce un mal ? Non. J’entends que le tord serait de ne pas être vigilant, attentif à ce qui vient. Or pour cela, je dois être disponible. J’observe un espace de ma vie où je me rends disponible pour accueillir un peu plus Dieu et mon prochain.

Quand va-t-il venir ? Si nous le savions, nous pourrions décider comment organiser notre emploi du temps. Si nous savons qu’il arrive bientôt, faisons tout ce que nous voulons. Nous n’aurons qu’à nous repentir à la dernière minute juste avant son arrivée. L’évangile de ce dimanche nous invite à accepter l’imprévu dans une démarche de foi et de persévérance. C’est l’occasion de nous préparer en apprenant, en nous trompant, en recommençant, en cherchant à progresser dans l’amour du prochain et de soi-même. Mettons ce temps avant sa venue à profit pour grandir ensemble. Nous prions pour le chemin de chacun en vue de ta venue, Seigneur.