Vers le Dimanche 30 juin 2024
Vers le 13eme Dimanche du Temps Ordinaire– Année B

Jésus revient en barque dans son pays après avoir fait une sortie chez les Géraséniens, dans la  Décapole, où il a libéré un homme possédé d’un esprit impur. Il aime passer d’une rive à l’autre du lac de Tibériade, ne tenant pas compte des frontières. Jean Baptiste, que nous fêtons aujourd’hui, se tient lui aussi sur une rive : celle du Jourdain où il baptise en vue de la conversion des péchés. C’est là qu’il a baptisé Jésus. Aujourd’hui, je regarde où je me tiens, où j’ai les deux pieds, sur quelle rive j’accoste. Je demande au Père de m’y tenir avec le Christ qui vient me rejoindre dans ma barque.

De retour dans son pays, Jésus est aussitôt accueilli par une grande foule. La nouvelle de ce qu’il fait se répand vite et les gens ont une grande curiosité spirituelle, c’est pourquoi ils s’assemblent autour de lui, en le pressant. Jésus ne les repousse pas, il les accueille car c’est à eux qu’il est venu annoncer l’imminence de la venue du royaume de Dieu. Aujourd’hui, je prends le temps de regarder les foules que je croise, dans le métro, le train, l’autobus, etc. Je me demande ce qu’elles attendent, de quoi elles ont soif. Et je les confie au Christ dans ma prière.

Jaïre, dont le nom signifie : « il éclaire », occupe un poste important. Sa famille est au sommet de la société civile et religieuse. Et pourtant, à peine arrivé, il tombe aux pieds de Jésus, attitude peu habituelle pour des personnes de son rang. Être à genoux aux pieds de quelqu’un traduit l’imploration. Jaïre ose s’adresser à Jésus, il croit qu’il peut faire quelque chose pour lui, comme s’il était le Maître de la vie. Aujourd’hui, je pose un geste d’humilité, dans une grande confiance envers le Père.

Jaïre parle de son enfant comme de sa « petite fille ». Un peu plus loin dans le texte, nous apprenons qu’elle a douze ans, elle n’est donc plus une enfant. Mais elle est dans un état proche de la mort, « à la dernière extrémité ». Jaïre ne sait plus quoi faire. Il tente le tout pour le tout, comme un dernier recours. Il s’adresse à Jésus pour qu’elle vive. Il veut la tirer de la mort. Aujourd’hui, je présente au Père tous les malades que je connais, ceux et celles qui aimeraient bien mourir mais dont la vie se prolonge, et les personnes qui en prennent soin.

La jeune fille est morte. Elle n’a pas attendue la venue de Jésus et il semblerait qu’il y ait beaucoup d’agitation dans la maison en ce moment douloureux. Les gens pleurent et crient, c’est leur manière d’accueillir la mort et de dire leur douleur. Jésus demande à Jaïre de ne pas craindre et de croire seulement. Il fait souvent appel à la foi des gens avant de poser un signe. Aujourd’hui, j’entends cet appel de Jésus à croire seulement, sans rien craindre, quoi qu’il arrive. Que signifie croire pour moi ?

Pour Jésus, la fillette n’est pas morte, elle dort ! De quel sommeil Jésus parle-t-il ? Il n’est pas dit qu’il la réveille mais qu’il lui donne l’ordre de « se lever », qui est le verbe de la résurrection. Jésus affirmerait-il ainsi que la mort n’est qu’un passage et que nous sommes tous appelés à une vie nouvelle par-delà la mort ? Oui, nous sommes faits pour la vie, une vie au-delà de la vie terrestre, comme en ont témoigné Pierre et Paul dans leurs écrits. Aujourd’hui, avec toute l’Eglise, je me réjouis de la vie qui nous est donnée, une vie que la mort ne peut retenir.

Au début de l’évangile de Marc, Jésus accomplit des miracles, il pose des gestes qui suscitent un questionnement ou même la stupeur. Il rend la vie à cette fillette qui se lève et qui se met à marcher. Elle devient une vraie jeune fille, rendue à ses parents et capable de manger. Elle est comme Lazare qui sort de son tombeau. Elle révèle aussi quelque chose du Christ qui sorti vivant du tombeau mange du poisson grillé avec ses disciples au bord du lac. Autant de signes de résurrection qui nous disent que Dieu nous veut debout, pleinement vivants, d’une vie que lui seul est capable de nous donner. Cette vie nous la recevons à chaque eucharistie dans le partage du pain et du vin qui nous relient les uns aux autres et au Christ. N’ayons pas peur d’en abuser !