Vers le Dimanche 03 mars 2024
Vers le 3ieme Dimanche de Carême - Année B

Comme tout bon Juif, Jésus monte à Jérusalem pour la Pâque. Il va dans la maison de son Père. Quelle  n’est pas sa surprise d’y trouver des marchands. Sacrilège ! La maison de prière transformée en maison de commerce, de trafic ! J’imagine la scène et j’essaie de me faire un passage à travers la foule. Je regarde  tout  cet attirail de commerce servant à offrir les sacrifices. Je cherche à atteindre le Temple. Seigneur, mon cœur est parfois encombré et je ne trouve pas le chemin vers toi. Purifie mon cœur en cette montée vers Pâques.

La virulence de ses gestes et la dureté de ses paroles sont à la mesure de l’amour qu’il a pour son Père. Il ne tolère aucun manquement à la dignité de ce lieu. Notre Dieu ne demande ni sacrifice, ni offrande, ni holocauste. Il nous veut NOUS. Il veut notre cœur. Je regarde aujourd’hui ma manière de vivre ma pratique religieuse, mes lieux   d’Eglise.  Qu’est-ce  qui m’aide à aller à sa rencontre ou  au contraire m’éloigne de lui ? Il est celui qui m’attend, celui qui m’invite à sa table  pour me nourrir. Suis-je disponible à la vraie rencontre ?

Les contemporains de Jésus ne comprennent ni ses gestes ni ses paroles. De fait si quelqu’un débarquait en vociférant dans certaines rues de Lourdes, on lui demanderait des explications… C’est ce que font les personnes présentes. En plus elles se pensent légitimes pour demander un signe. Pas de signe de la part du Christ mais une réponse lapidaire : « Détruisez ce sanctuaire et en trois jours, je le relèverai ». Incompréhension des Juifs face à cette prophétie. Aujourd’hui, cette réponse nous conforte dans notre foi en Jésus mort et ressuscité le troisième jour. Seigneur, fais grandir en moi la foi.

La réplique ne se fait pas attendre : « Il a fallu quarante-six ans pour bâtir ce sanctuaire et toi, en trois jours, tu le relèverais » Quel quiproquo ! Les disciples entendirent aussi Jésus parler mais ne le comprirent qu’à la résurrection. Ta parole, Seigneur est souvent un mystère qui se révèle progressivement. Donne-moi l’intelligence de ta Parole afin de mieux prendre soin de ce sanctuaire que je suis !

Jésus continue sa route dans Jérusalem. Il ne cesse de parler et  d’accomplir des signes, de faire découvrir l’amour du Père pour son peuple… « Beaucoup crurent en son nom ». Paroles et signes  conduisent le peuple à la foi. Des signes, tu nous en montres aujourd’hui encore mais il faut apprendre à les voir ! Je m’arrête un moment et je réfléchis : Seigneur, montre moi les signes de ta présence dans ma vie et dans ce monde blessé que tu sauves.

Des « signes par milliers » dit un chant. La foi est-elle sincère si c’est le merveilleux seul qui attire ? Jésus ne s’y trompe pas. Il connaît le fond des cœurs mais continue d’avancer avec le désir de nous sauver tous. Il ira jusqu’au bout de sa mission. Seigneur, donne-moi la grâce de ne pas te suivre uniquement pour tes signes et tes dons mais bien pour ce que tu es : mon Sauveur.

Aujourd’hui, nous sommes rassemblés, invités par celui qui, est Parole et Nourriture. Il est aussi le Sanctuaire où nous nous réunissons, pas seulement un bâtiment mais bien un corps vivant dont nous sommes membres. Nous célébrons précisément le signe qu’il a prédit aux disciples et au peuple. Et nous venons déposer tout ce qui peut détruire le « temple du Saint Esprit » que nous sommes pour continuer dans la confiance et la joie notre route de Carême et la montée vers Pâques. N’ayons pas des têtes d’enterrement mais bien le cœur joyeux face à ce Dieu prêt à tout pour nous sauver.