Vers le Dimanche 29 décembre 2024
Vers la fête de la Sainte Famille – Année C

La famille de Jésus ne raterait pour rien au monde ce pèlerinage annuel à Jérusalem pour Pâques. On sait l’importance des « rites familiaux » pour construire un esprit commun et faire grandir les plus jeunes : anniversaires, grandes fêtes… En Jésus, Dieu a choisi de s’inscrire dans un temps et un espace particuliers. J’essaie de repérer les lieux, les personnes et les mouvements présentés ici. Cela me renvoie peut-être à un pèlerinage, un évènement ou une expérience marquante. Jésus, Dieu proche, sois béni pour ces occasions de grandir avec d’autres.

D’autres détails du texte nous font entrer dans l’univers familial de Jésus. Marie et Joseph sont au cœur de l’intrigue. Et quand ils se mettent à le rechercher, l’évangéliste parle aussi de « parents et connaissances ». Jésus est donc immergé dans un tissu de relations. En ces temps de Noël, je prends le temps de regarder ceux qui ont été placés à mes côtés, en particulier ce soir. Jésus, Verbe incarné, sois béni pour mes familiers. Je te confie aussi ce qui est plus difficile dans tous ces liens.

Ce jour est spécial, entre la joie peut-être explosive liée aux cadeaux et aux retrouvailles. Mais il y a peut-être aussi de la tristesse car les choses ne se sont pas passés comme prévu ou parce que l‘on est loin des gens que l’on aime, etc. Peut-être devons-nous vivre ce jour dans un certain silence intérieur, comme le silence de Joseph, le discret serviteur, mais aussi comme le silence de Marie qui « garde toute ces choses dans son cœur ». Car le mystère est grand ! Jésus, cadeau de Dieu, enracine-moi dans ta paix et ta joie.

Sur fond d’habitude, la nouveauté surgit lors de ce pèlerinage et c’est la crise. Marie et Joseph pensent tellement connaître « leur » enfant qu’ils n’imaginent pas qu’il puisse rester à Jérusalem à leur insu ! Trois jours – c’est long – où celui qui leur avait été confié a disparu. Et on ne peut que comprendre leur réaction : « pourquoi nous avoir fait cela ? Vois comme nous avons souffert. » Jésus, Prince de Paix, viens à notre secours dans les moments de crise en famille, dans notre société ou entre des pays, où souffrances et malentendus nous submergent.

Mais Jésus n’était pas perdu car il n’était pas dans n’importe quel endroit : assis au milieu des docteurs de la Loi, il était comme chez lui, « chez son Père ». Réponse mystérieuse et sans doute pas très facile à recevoir, en particulier pour Joseph dont on n’entend jamais la voix dans les évangiles. Comment je comprends cette réponse ? Où serait pour moi le lieu de « mon Père » ? Jésus, Fils du Père et frère de tous, aide-moi à trouver mon lieu de familiarité avec le Père.

L’incompréhension des parents de Jésus se mélange sans doute aussi à de l’étonnement et de l’admiration. Cet enfant est décidément étrange et touchant puisque « ceux qui l’entendaient s’extasiaient sur son intelligence ». Si je suis parent ou face à des plus jeunes, je peux faire mémoire des moments où des enfants ou d’autres révèlent un talent propre, un désir particulier. J’accueille la diversité de mes sentiments : curiosité, inquiétude, émerveillement… Jésus, vrai cadeau de Noël, permets-moi de vivre pleinement ta venue.

L’écriture de cette scène est pleinement pascale : trois jours de crise, fête de la Pâque, ville de Jérusalem, etc. Le début de l’évangile renvoie à la fin de l’histoire : Jésus n’est pas là où l’on pensait qu’il serait. La réponse de Jésus « Pourquoi me cherchiez-vous ? » fait écho à l’étonnement des anges de la Résurrection : « pourquoi cherchez-vous le Vivant parmi les morts ? » Le Jésus adolescent comme le Jésus du matin de Pâques bouscule nos habitudes et nos certitudes. Nous sommes invités à un changement radical de perspectives, à une conversion de notre regard pour découvrir le neuf de nos vies. En ce dimanche de la Sainte Famille, prenons le temps d’entrer dans cette nouveauté.