Vers le Dimanche 26 mai 2024
Vers la Solennité de la Sainte Trinité - Année B

« Les onze disciples s’en allèrent en Galilée ». Ils obéissent ainsi à l’ordre de Jésus transmis aux femmes, près du tombeau. Je peux remarquer l’empressement des disciples, qui vont tous à ce rendez-vous. J’essaie d’imaginer leurs sentiments et leurs questionnements. Qu’espèrent-ils de cette rencontre ? Une preuve de la résurrection ? Une reprise de la vie avec Jésus ? Je réfléchis à cela et je demande à Jésus la grâce de discerner ce qui, personnellement, me met en route vers lui.

« Ils se prosternèrent mais certains eurent des doutes. Jésus s’approcha d’eux… » L’évangéliste ne cache pas l’incrédulité de certains apôtres. Il n’est pas évident de croire en la Résurrection. C’est l’occasion de m’interroger sur ma foi en faisant mémoire des moments où j’ai reconnu la présence du Ressuscité dans ma vie et ceux où Il m’a semblé absent. Je laisse Jésus s’approcher de moi et je lui confie tout cela.

Les paroles de Jésus frappent par leur ton impérieux et leur caractère absolu. Il s’agit de « tout pouvoir », « toutes les nations », « tout ce que je vous ai commandé ». Je laisse résonner en moi la force de cet ordre : « Allez ! » et je prends la mesure de la mission qui est confiée aux apôtres et aux chrétiens d’aujourd’hui. Je demande à Jésus la grâce et la force de répondre à l’appel du pape François, qui exhorte les chrétiens à aller « dans les périphéries » annoncer l’Evangile à tous.

Cet  envoi peut cependant nous interroger.  Puisque Jésus a reçu     « tout pouvoir au ciel et sur la terre », pourquoi confie-t-il cette mission à des êtres humains dont il connaît la faiblesse ? Jésus précise : « Apprenez-leur à observer tout ce que je vous ai commandé ». Le verbe « apprendre » suggère une démarche progressive, pas à pas, très humaine… Comment est-ce que je peux moi aussi « apprendre » aux autres, au quotidien, par mes paroles et par mes actes, à vivre selon l’ Évangile?

Jésus envoie ses disciples dans toutes les nations mais il le fait depuis la Galilée, le lieu où sa vie publique a commencé, le lieu où vivaient les apôtres qu’il a appelés. Pour nous aussi, le point de départ de notre mission est le cadre de notre vie. Je peux y réfléchir et me demander quelle est ma Galilée et dans quels domaines de ma vie, professionnelle, personnelle, sociale, je peux témoigner. Je demande à Jésus de m’éclairer.

Matthieu débute et termine son Évangile avec la même promesse. Dans le premier chapitre, l’ange annonce à Joseph le nom d’Emmanuel (Dieu avec nous). Et le dernier chapitre se clôt sur : « Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps. » Je laisse ces dernières paroles retentir en moi, comme un testament, un rappel de l’alliance indéfectible entre Dieu et les hommes. Je mesure le poids de cette promesse et je la garde à l’esprit, comme une phrase-compagnon pour ma journée.

Cet Évangile nous rappelle que nous sommes envoyés, vers tous les hommes et en tous lieux. N’est-ce pas une mission impossible ? Sans aucun doute, si nous imaginons une conversion générale, qui s’effectuerait comme d’un coup de baguette magique. Mais ce n’est pas le mode d’action d’un Dieu qui a choisi de s’incarner. Acceptons de partir en mission, sans assurance de résultats. Entendons cet appel au dynamisme, tel que le pape François l’a lancé aux jeunes des JMJ : « Quittez le canapé pour des bonnes chaussures de marche ». C’est dans le mouvement que Dieu nous attend. En ce dimanche de la Trinité, nous pouvons demander la grâce de Jésus Christ, l’amour de Dieu le Père et la communion de l’Esprit Saint pour nous mettre en route.