Vers le Dimanche 25 décembre 2022
Vers la fête de la Nativité de notre Seigneur - Année A

Marie porte son enfant depuis plusieurs mois, le terme approche. Elle attend. Ce temps de l’attente invite à prendre soin du temps qui passe, à habiter le présent. Chaque jour peut être l’occasion de s’exercer à voir différemment ce qui arrive, à l’expérimenter d’une autre façon, à questionner sa disponibilité à l’autre, au monde. Hier s’ouvrait la dernière semaine de l’Avent. Que vais-je faire de ces journées qui me sépare de la naissance de Jésus ? Comment suis-je attentif(ve) à ceux que je rencontre ? Qu’est-ce qui m’habite ? Je le confie au Seigneur.

En ce temps-là, l’empire romain couvre un large territoire et l’empereur ordonne un recensement, jusqu’en Palestine. Le décret paru, aucun habitant ne peut y échapper et, pour se faire, chacun doit se rendre dans sa ville d’origine. Joseph monte donc de Nazareth, en Galilée, jusqu’à Bethléem, en Judée, ville de David, puisqu’il est de sa lignée. Je pense à mes racines, à l’endroit où je suis né(e), celui où j’ai grandi. Je rends grâce à Dieu pour mes parents, pour mes ancêtres, pour cette lignée qui m’a précédé(e) et sans laquelle, je ne serais pas.

Joseph quitte Nazareth et se met en route pour se rendre à Bethléem, accompagné de son épouse Marie qui est presqu’au terme. À cette époque où une monture était sans doute le seul moyen de transport, sur des routes instables et non pavées, un long voyage d’environ 150 kms les attend. Probablement une véritable épreuve. Je devine l’inquiétude de ce couple qui se prépare à accueillir un enfant, face à tant d’inconnu et d’incertitude. Je demande au Seigneur la grâce de la confiance pour tous ceux qui attendent une naissance.

À l’issue d’un voyage fatiguant, Joseph et Marie ne trouvent qu’une étable pour se loger. Le confort y est rudimentaire. C’est pourtant là, dans ce dénuement, que l’enfant à naître se présente. Joseph veille, les gestes de Marie sont assurés, quelques linges pour emmailloter le bébé, des fétus de paille dans une mangeoire pour le coucher. J’imagine l’étonnement, l’émerveillement de Marie devant l’œuvre de Dieu. Je regarde ma vie. Quelle conscience ai-je du don de Dieu ? Je demande au Seigneur de m’éclairer afin de reconnaître joyeusement les cadeaux qu’il me fait.

Dans les champs, des bergers gardent leurs troupeaux. Ils veillent pour qu’aucune bête ne s’éloigne. Ils guettent aussi, dans le silence de la nuit, attentifs au moindre bruit qui révèlerait un danger inopiné. Le silence permet d’entendre une autre voix, une voix venue d’ailleurs. C’est l’attitude d’un cœur à l’écoute, s’ouvrant à la présence d’un autre. « Je ne poursuis ni grands desseins, ni merveilles qui me dépassent. Non, mais je tiens mon âme égale et silencieuse » (Ps 130). Quelle place vais-je laisser au silence, dans l’effervescence qui règne ? Je demande la grâce d’ouvrir mon cœur à la présence de Dieu.

Dans cette nuit semblable à toutes les autres, les bergers éloignés de toute habitation sont soudainement effrayés parce qu’enveloppés d’une grande lumière dans laquelle se tient l’ange du Seigneur. Celui-ci est porteur d’un message de paix, qui invite à la confiance. « Ne craignez pas, je vous annonce une bonne nouvelle ». Je goûte l’instant. La quiétude après le trouble. Je médite sur cette Bonne Nouvelle, dans mon existence. C’est Dieu qui m’inspire le beau, le bon, le meilleur. Je le remercie.

Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur la terre aux hommes qu’il aime ! Grande joie ! Deo gratias ! Un « signe » nous est donné qui est celui de la proximité de Dieu. Un Sauveur nous est né ! Réjouissons-nous ! Dieu se laisse trouver et se donne à voir dans la fragilité d’un enfant qui naît simplement, dans la précarité et dans un lieu modeste. Il se fait chair et vient habiter chez nous. Il ne s’impose pas, il ne force l’adhésion de personne. Il se propose simplement. Dieu est là, se veut proche de chacun, présent dans nos vies et dans le monde. Rendons lui grâce pour tout cela. Comment pouvons-nous être, à notre tour, dans nos communautés, dans nos familles, là où nous vivons, signe de l’amour divin, ferment d’unité et de paix ?