Vers le Dimanche 24 novembre 2024
Vers la Solennité du Christ - Roi de l'Univers – Année B

Pour ce dernier dimanche de l’année liturgique, l’évangile nous plonge dans le récit de la Passion où, comme le rappelle notre Credo, Jésus « a souffert sous Ponce Pilate ». Après avoir arrêté Jésus, les Juifs veulent le condamner à mort. Or seul Pilate peut le faire. Le face à face Pilate-Jésus est donc « crucial » : il est question de la vie ou de la mort d’un homme, d’un innocent. Aujourd’hui, je peux penser à tous ceux qui participent à des procès, les victimes comme les bourreaux, les familles comme ceux qui rendent la justice. Seigneur, donne à chacun d’agir avec justice et compassion.

Le mot « roi » ou « royauté » revient six fois dans l’échange entre Pilate et Jésus. Et c’est la première fois que l’expression « roi des Juifs » est utilisée. J’entends Pilate poser la question « Es-tu le roi des Juifs ? » sans aller plus loin, en particulier sans lire la réponse de Jésus. Je m’arrête sur les images, les expressions ou les événements que le mot roi évoque pour moi. Je peux en dresser la liste par écrit. Puis, dans un second temps, je peux appliquer tout ce que j’ai écrit à Jésus. Je regarde ce qui lui va bien… ce qui ne colle pas du tout ou lui est opposé…

Comme à son habitude, Jésus ne se laisse pas piéger par les questions qui lui sont posées surtout quand elles touchent à son identité et à sa mission. Il pousse Pilate à prendre position, à ne pas se fier à des rumeurs, à dire « je » : « Dis-tu cela de toi-même, ou bien parce que d’autres te l’ont dit ? » La réplique de Jésus peut également me pousser à visiter certaines de mes attitudes ou décisions qui ont été basées sur des « on-dit » sans avoir été vérifiés par moi-même. Invité par Jésus, je fais ainsi la vérité sur ma vie avec douceur et honnêteté.

Cet épisode de la vie de la Vierge Marie ne se trouve pas dans les évangiles, mais dans un livre apocryphe. La piété populaire et la spiritualité mariale en furent très marquées, car il soulignait bien la disponibilité de Marie à l’égard du Seigneur. D’où la fête célébrée en ce jour. Marie est aussi fêtée comme reine : reine de la paix, reine des cieux, reine de l’univers… Avec son aide, j’apprends à mieux connaître son Fils, roi de l’univers.

N’osant pas prendre position, Pilate interroge Jésus : « Qu’as-tu donc fait ? » Jésus répond en parlant de sa royauté et en l’opposant à une certaine logique du « monde » : la force et la puissance des armées, la violence et la barbarie des guerres… Sa royauté ne vient pas de monde-là. Il le dit à deux reprises. Je peux faire mienne cette question : « Qui es-tu roi d’humilité, roi sans palais, roi sans armées ? » Oui, qui es-tu Jésus, Christ, roi de l’univers ?

Pilate cherche à faire dire à Jésus qu’il est roi. Mais Jésus récuse ce mot à cause de ses ambiguïtés. En revanche, il fait à Pilate l’exposé de sa mission. Jésus se révèle habité par une parole pleine de puissance : « Je suis né, je suis venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité ». Je laisse résonner ces mots en moi toute la journée : « je suis », « né, venu », « dans le monde », « pour rendre témoignage », « à la vérité ». Je les répète et rends grâce à ce Fils de Dieu qui nous aime passionnément et qui sera victorieux du « monde » au prix de sa propre vie.

« Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre. ». La finale de l’évangile selon saint Matthieu est nette : Jésus est bien un roi tout-puissant. Mais il ne tient pas sa puissance du Tentateur (le père du Mensonge); il la reçoit de son Père (le Dieu de vérité à qui il rend témoignage devant Pilate). Jésus, roi, dominera toutes les puissances qui lui sont contraires, même celle de la mort. Où réside la force de son Royaume ? Dans la Parole de Dieu, « glaive à deux tranchants », qui transforme tout être qui l’écoute et la met en pratique. Jésus, toujours selon la finale de saint Matthieu, « est avec nous tous les jours jusqu’à la fin du monde ». Devenons sujets d’un tel roi et rendons-lui hommage par nos paroles et par nos actes de bonté.