Vers le Dimanche 18 mai 2025
Vers le 5° Dimanche de Pâques – Année C

Jésus vient de vivre son dernier repas avec ses disciples. Il leur a lavé les pieds. Ce geste les a surpris, peut-être n’ont-ils pas compris sa signification ? Ce qu’ils ont vécu avant la passion et la mort de leur ami a été tellement dense qu’il leur faut du temps pour tout intégrer. Je me mets avec eux autour de la table, je me souviens de la semaine sainte que je viens de vivre. Comment la lumière de Pâques éclaire-t-elle pour moi ce geste du lavement des pieds ? Ô Christ ressuscité, ouvre-moi au mystère de ta mort et de ta résurrection. Montre-moi en quoi il me concerne et change le cours du monde.

En ce temps de Pâques, nous sommes ramenés à nous souvenir de ce qui s’est passé avant Pâques. Jésus sait ce qu’il va lui arriver et il continue à se faire proche de ses disciples pour les aider à vivre l’adversité et avoir quelque intelligence de ce qui va survenir. Une invitation à être présent dans le moment présent, à habiter le « maintenant » quoiqu’il arrive. Ô Christ ressuscité, je m’offre à toi maintenant. Me voici devant toi, avec toi, en toi, parce que tu es en moi. Aide-moi à vivre le moment présent tout au long de ce jour.

La gloire, c’est ce qui donne du poids, ce qui en impose. Dans l’évangile de Jean, le mot « gloire » revient souvent. Jésus qui habite pleinement le temps présent reçoit cette gloire de son Père dès sa venue sur terre : « Nous avons vu sa gloire que, Fils unique plein de grâce et de vérité, il tient du Père » (Jn 1,14). Présente dès la passion de Jésus, elle n’est pas réservée au temps de la résurrection comme on pourrait spontanément le croire. Ô Christ ressuscité, en ta présence, je savoure ce mot “gloire” qui ne m’est pas très familier. Je le laisse résonner en moi.

Le Fils reçoit la gloire de son Père et le Père est glorifié en lui, l’un ne va pas sans l’autre. Cette vie dans la gloire n’est pas statique, elle indique un mouvement traduit pas le verbe « glorifier ». C’est une action, la manière de travailler de Dieu. Le fils de l’homme est glorifié et nous avons à discerner cette gloire aussi bien dans la Passion que dans la Résurrection, un seul et même mystère. Ô Christ ressuscité, accorde-moi de nommer ce qui a du poids dans ma vie, d’y reconnaître ta présence et l’action du Père.

Le commandement nouveau que Jésus nous donne est une sorte de résumé de l’Évangile : « Aimez-vous les uns les autres ». Facile à vivre, à première vue, mais particulièrement exigeant. Car nous faisons sans cesse l’expérience que nous ne savons pas aimer, rapportant tout à nous. Or aimer c’est nous décentrer de nous-mêmes pour mettre notre centre dans les autres. Ce travail intérieur est sans cesse à remettre sur le métier. Ô Christ ressuscité, que ton Esprit attendrisse mon cœur, qu’il me tourne vers mes frères et sœurs gratuitement.

Le commandement nouveau que Jésus nous donne nous invite à aimer comme il nous a aimés, c’est-à-dire jusqu’à l’extrême, jusqu’au don de sa vie sur la croix. Accordons de l’importance à ce petit mot : « comme ». C’est parce que nous sommes aimés à ce point, qu’à notre tour nous pouvons aimer et donner de l’amour. Il serait peut-être plus juste de dire que c’est le Christ qui aime en nous, qui met son amour dans nos cœurs. Ô Christ ressuscité, ne me laisse pas passer à côté de l’amour aujourd’hui. Ce serait trop triste. Laisse-moi croire qu’il me devance toujours.

Dans la lumière de Pâques, Jésus nous appelle à aimer comme il nous aime. Voilà le témoignage que nous avons à rendre et notre propre manière de manifester sa gloire. L’amour s’exprime à travers le service des autres, dans le geste du lavement des pieds que nous pouvons actualiser de mille manières, à nous de trouver comment. Quelque chose de divin se dit à travers l’amour, quelque chose qui nous échappe et qui est contagieux. C’est à l’amour que nous avons les uns pour les autres que nous sommes reconnus pour les disciples de Jésus. Puisons la force de poser ces gestes, qui nous font sortir de nous-mêmes, dans le sacrement de l’eucharistie. Il est pour nous une nourriture dont nous n’avons jamais fini de mesurer la richesse. Il tisse entre nous des liens de communion indestructibles.