Vers le Dimanche 14 juillet 2024
Vers le 15eme Dimanche du Temps Ordinaire– Année B

A Nazareth Jésus a trouvé peu de foi. Ça l’éveille aux prophètes. Il se retrouve en eux, envoyés par Dieu. Partons ailleurs ! Il donne à ceux qu’il a appelés et qui ont cheminé avec lui de vivre ce qu’il vit : être envoyés. Enfants, nous avons grandi poussés par des aînés qui ont fait le saut avant nous. Jésus, merci de nous envoyer vivre ce qui te tirait en avant. Que tout mon être s’ouvre à ta manière d’envoyer.

Jésus avait appelé des pêcheurs, Simon et André, Jacques et Jean. Deux par deux. Et deux par deux maintenant il les envoie. L’un et l’autre sont ainsi « témoins ». Je ne fais pas mon truc à moi, je le reçois d’un autre. « Je ne fais rien de moi-même », dira Jésus. J’agis, je vis, mais c’est un Autre qui agit en moi, vers qui je suis tourné. Seigneur, quand tu m’envoies en ce monde, au travail ou en autre lieu, que je demeure serviteur et témoin de ton œuvre.

Qu’est-ce qui fait que je me donne ou non, à un match, au boulot, en famille, à un événement, etc. ? L’autorité, ce qui fait grandir. Elle relève, met en route, réanime. Mais elle peut butter sur une foi absente comme à Nazareth, ou sur des peurs qui impressionnent. Les esprits impurs, c’est tout ce qui n’aime pas la vie, l’altérité. Jésus, que j’accueille Celui qui te faisait marcher sur les eaux, que je lève les yeux vers Celui qui te mettait en route.

Saint Benoît et son oreille qui écoute viennent en appui aujourd’hui. Qu’emmener avec soi ? Rien, ou presque, soi-même et la parole qui envoie. Comment j’écoute une demande, un ordre, une autorité qui me confie une tâche ? Écouter fait sortir de soi, de son projet sur l’autre, pour réaliser les conditions d’une rencontre féconde. Jésus, je te rends grâce pour ta confiance, fais de nous des artisans de l’écoute du Père là où tu nous conduis.

« En tout lieu et maison où vous passerez, restez ». Invitation à durer. La sauce ne prend pas ? Je reste. En tel groupe, des silences me gênent ? Je reste. « Demeurez jusqu’à votre départ ». Tout départ est un choix. Choix de la paix intérieure. Par contre, pas d’obstination si l’autre ne vous reçoit pas, pas de rumination coupable. Partir, ouvertement, sans projet sur les autres. Esprit de vérité, apprends-moi seulement à t’aimer, pauvrement, largement.

« Il fallait se convertir ». Devoir moral sous peine d’enfer ? Ou le « il faut » à Zachée, urgence vitale ? « Il fallait » qu’il passe par la Samarie, qu’il souffre et soit tué et ressuscite le 3ème jour, c’est un appel à vivre que laisse Jésus aux Douze envoyés. En couple, si je cherche à changer mon conjoint, c’est cuit. Guérir, être debout, aimer l’autre ou la vie, n’advient qu’en chemin de conversion. Seigneur, que je ne sois pas sourd à ta bonne nouvelle !

« A la louange de sa gloire » ! Ce refrain paulinien nous invite à contempler la grâce de Dieu qui bénit, choisit, envoie ses amis pour être témoins de Son œuvre. Nous accueillons sa grâce si nous nous laissons branchés à la sève. Un témoin part non pas pour son projet à lui, un objectif, un résultat. Il part parce qu’un Autre l’a touché, créateur. Amos le gardien de bœufs en est un, et ça gêne, c’est toujours les autres qui ont tort, nous on n’a pas à se changer ! La vérité et la justice, nous sommes « pour ». Le hic, c’est qu’elles ne cheminent que dans un cœur qui se convertit. Et là ce n’est pas l’affaire que de l’autre.