Vers le Dimanche 14 janvier 2024
Vers le 2eme Dimanche du Temps Ordinaire - Année B

Au lendemain de l’Epiphanie, l’Eglise nous invite à continuer à faire la fête à l’occasion du Baptême de Jésus. Dans la scène de dimanche, Jean le Baptiste désigne Jésus comme « l’Agneau de Dieu ». Jésus est le cadeau de Dieu pour tous, celui que tous attendent pour être sauvés. Et c’est précisément au baptême que Jean semble commencer à comprendre l’identité de celui est au milieu de la foule et que personne n’a en encore reconnu. Je prends le temps aujourd’hui de repenser à mon propre baptême, qu’il soit ancien ou récent, et je demande au Seigneur la grâce de vivre de mon baptême un peu plus cette semaine.

Jean voit Jésus aller et venir. Jésus ne s’impose jamais mais il reste tout près. Le titre donné à Jésus est riche de significations. Mille cinq cent avant Jésus, pendant le temps de l’esclavage en Egypte, le sang de l’agneau pascal sur le montants des portes des Hébreux a sauvé leurs familles de l’ange de la mort qui a tué les premiers-nés des Egyptiens. Moïse a pu alors conduire son peuple vers la terre promise. Je peux rendre grâce à ce Dieu qui ne se lasse pas de tous nous sauver, peuples et individus, et qui souhaite vraiment me sauver.

Je contemple Jésus et les disciples de Jean qui le suivent comme un aimant. Je le vois qui se retourne, les « sentant » derrière lui, comme en attente. J’entends les deux questions échangées, d’abord par Jésus – « *Que cherchez-vous ? » -, puis par les deux disciples – « Où demeures-tu ? »-. Il y a là un jeu de questions, qui est un jeu sain de relations où il s’agit d’écouter le désir de l’autre et d’entrer dans la confiance. J’essaie dans les rencontres de ce jour d’être attentif aux besoins des autres et d’oser leur poser des questions pour entendre leurs attentes, comme Jésus le ferait.

Pour faire davantage connaissance avec quelqu’un, rien de mieux que d’être invité chez lui ou de l’inviter chez soi, le temps d’un repas, d’une soirée, d’un moment de la journée. C’est ainsi que les disciples s’y prennent avec Jésus : « Rabbi, où demeures-tu ?» et Jésus répond à leur demande immédiatement, et tout simplement : « Venez, et vous verrez. » Les disciples allèrent donc chez lui, ils virent où il demeurait, et ils restèrent un long moment auprès de lui ce jour-là. Est-ce que cela m’inspire quelques invitations à faire ?

André rentre chez lui. Il croise en chemin son frère et lui raconte la rencontre qu’il vient de faire. Tout de suite il veut lui présenter Jésus. La version de saint Jean diffère des évangiles synoptiques où Jésus rencontre les deux frères sur le bord du lac, au milieu de leur activité de pêcheur. Qu’importe ! Comme il est bon de voir Pierre être appelé par son frère. Nous connaissons cette situation quand celui qui rencontre le Christ fait part de l’appel qu’il a reçu et devient appelant lui-même. A mon tour, je suis invité à entrer dans cette démarche d’appel mutuel qui caractérise notre vie chrétienne, à tous les âges de la vie, en toutes circonstances, on pourrait dire à temps et à contretemps et discrètement.

Dans la traduction française des évangiles, Jésus tutoie rapidement les personnes qu’il rencontre, comme on le fait quand on entre davantage en relation. Jésus dit en effet : « Tu es Simon, fils de Jean ; tu t’appelleras Kèphas » – ce qui veut dire : Pierre. Mais le texte précise que Jésus pose son regard sur Pierre, comme il le fait une autre fois avec le jeune homme riche, avec Zachée ou encore avec la veuve qui donne tout ce qu’elle a dans le Trésor du Temple. Jésus sait voir, il sait regarder avec amour et en profondeur. Durant ce jour, je lui demande la grâce de regarder le monde avec ses yeux à lui et de me laisser toucher par ce que je vais découvrir.

Non seulement Jésus pose un regard sur Pierre mais il lui change son nom ! Il l’ouvre à une nouvelle identité… qui annonce sa mission de roc et d’appui pour toute la communauté à venir, malgré ses limites et ses trahisons A la suite de Jésus, nous sommes invités à nous laisser regarder par lui et à nous laisser transformer. La mission nous incombe aussi : aider ceux qui nous entourent à croire en eux-mêmes comme Dieu croit en eux, à voir le cadeau qu’ils sont pour les autres, malgré leurs limites. Nous avons en fait besoin de nous appuyer les uns sur les autres, de devenir des « Képhas » les uns pour les autres. Dès ce dimanche, à la messe, consentons à ce que Jésus pose son regard sur nous et réjouissons-nous de son désir de nous transformer et de nous appeler à sa suite. Il nous veut vivants et contagieux de joie et de salut comme lui. Alors confiance !