Vers le Dimanche 12 octobre 2025
Vers le 28ieme Dimanche du Temps Ordinaire – Année C

Jésus est souvent montré sur les routes car son désir de rencontrer ses contemporains est grand. Et la montée à Jérusalem témoigne de son acceptation courageuse d’affronter les tensions qui le conduiront vers la Passion. Il ne craint pas de franchir les frontières géographiques et religieuses qui existent par exemple entre Galiléens, Samaritains et Judéens. Mais quelles sont les fractures sociales et religieuses qu’il m’invite à habiter à mon tour ? Qui sont les Samaritains, les mal aimés d’aujourd’hui, que je peux rencontrer ? Seigneur, aide-moi à oser la rencontre.

Dix lépreux – dix, ça fait beaucoup ! – veulent voir Jésus. Mais ils respectent les lois qui prévoient de se tenir à distance pour éviter la contagion. Au chapitre 5, Luc nous avait présenté un autre lépreux qui s’était, lui, approché de Jésus. Dans les deux cas, Jésus choisit d’agir comme ses interlocuteurs : il touche le lépreux du chapitre 5 et se met lui-même hors la loi, alors qu’il maintient la distance avec les dix. Seule la relation compte pour lui, quelle qu’en soit la modalité ! Et moi, quelle est ma posture avec Jésus ? M’approcher ou me tenir à distance ? Seigneur, merci de m’accueillir tel que je suis.

Ces lépreux sont les premiers à interpeller Jésus par son nom ! Il aura fallu 17 chapitres dans l’évangile de Luc pour que des humains, et non des esprits impurs, appellent Jésus par ce beau nom qui signifie : « Dieu sauve » ! Ces lépreux seront suivis dans le fil du récit par un aveugle du nom de Bartimée, puis par le bon larron sur la croix… Saurai-je prendre leur suite et à mon tour crier : « Jésus, prends pitié de moi » ? De quoi ai-je besoin d’être sauvé en ce moment ?

Les lépreux ne sont pas guéris lorsque Jésus échange avec eux. Ils le seront un peu plus tard sur le chemin, en allant voir le prêtre comme Jésus le leur a commandé. Cette guérison en cours de route garantit un espace de liberté où chacun pourra inaugurer sa « nouvelle vie » comme il le souhaite. C’est du Jésus tout craché ! Cette liberté est aussi celle qu’il nous donne. Il ne guérit pas pour augmenter son aura mais pour nous aider à grandir. Seigneur, donne-moi d’honorer la liberté que tu veux m’offrir.

Les dix découvrent qu’ils sont guéris chemin faisant mais un seul prend la décision de revenir témoigner sa reconnaissance. Le fait que ce soit le Samaritain n’est pas anodin. Les Samaritains étaient en effet reconnus comme des croyants « déviants », qui respectaient peu les préceptes de la loi. Ce qui compte le plus pour lui, ce n’est pas de courir faire reconnaître sa guérison mais de se jeter aux pieds de Jésus. Est-ce que je me reconnais dans ce choix ? Me serait-il difficile de faire comme lui ou est-ce que je me sens plus proche des 9 autres qui après tout obéissent à Jésus ? Seigneur, aide-moi à savoir ce que je dois faire !

Jésus s’étonne de n’en voir revenir qu’un seul… Pourtant ils n’ont fait que suivre ses consignes et obéir à la loi de la société qui leur permettra de retrouver ceux qu’ils aiment. Jésus souhaite en fait souligner deux choses : la guérison n’est qu’un signe de quelque chose de plus grand et la reconnaissance est plus grande que l’obéissance à la loi. Car seules la louange pour les bienfaits de Dieu et la confiance en Jésus relèvent vraiment et sauvent définitivement. Seigneur, donne-moi la force de la louange et de la foi !

Le Samaritain vit avant l’heure une « sorte d’eucharistie », mot qui signifie « rendre grâce ». Dans ce scène, cet homme vit ce que nous sommes invités à vivre chaque dimanche durant la célébration. D’abord, il implore le pardon – « Ô Jésus, prends pitié ». Puis il apprend à rendre gloire à Dieu (le « Gloria ») et enfin il se met à l’écoute de Jésus et de sa parole. Mais cela ne s’arrête pas là. Le relèvement et l’envoi prononcés par le Christ à ce Samaritain – « Relève-toi et va : ta foi t’a sauvé » – sont pour chacun de nous une promesse et un envoi. Car la guérison est offerte sans condition et le salut est offert à tous. C’est une bonne nouvelle qu’il nous faut partager avec générosité et foi.