« Travailler avec d’autres pour la sauvegarde de notre Maison commune » est la dernière des quatre orientations que nous pouvons décider de suivre dans nos missions pour servir au mieux le monde et l’Église.
« Travailler avec d’autres pour la sauvegarde de notre Maison commune »… Le défi est tel qu’il embrasse notre être dans toutes ses dimensions.
L’éclairage du P. Arturo Sosa, Supérieur général de la Compagnie de Jésus
« Dans l’encyclique Laudato Si’, le pape François nous rappelle la responsabilité, commune à tous, de veiller à la sauvegarde de cette création que de nombreux peuples considèrent comme “la Terre Mère”. “Cette sœur crie en raison des dégâts que nous lui causons par l’utilisation irresponsable et par l’abus des biens que Dieu a déposés en elle. (…) C’est pourquoi, parmi les pauvres les plus abandonnés et maltraités, se trouve notre terre opprimée et dévastée, qui ‘gémit en travail d’enfantement’ (Rm 8, 22)”.
Avec ce que nous sommes et avec les moyens dont nous disposons, nous voulons travailler avec d’autres à la construction de modes de vie alternatifs, fondés sur le respect de la création et sur un développement durable susceptible de produire des biens qui, grâce à une juste distribution, permettront à tous de mener une vie digne sur notre planète. La protection, dans la durée, des conditions de vie de la planète est une responsabilité lourde d’implications éthiques et spirituelles. Notre manière de collaborer inclut la participation aux efforts de recherche et d’analyse en profondeur, qui sont à la base d’une réflexion et d’un discernement aboutissant à la prise de bonnes décisions, de nature à panser les blessures déjà infligées à l’équilibre écologique.
Nous portons une attention particulière à certaines zones décisives pour le maintien de l’équilibre de la nature qui rend la vie possible. Agir en ce sens est une manière de rendre un culte authentique à l’œuvre créatrice de Dieu. Il faut des décisions audacieuses pour prévenir de nouveaux dommages et promouvoir le changement de mode de vie dont nous avons besoin pour permettre à tous de bénéficier des biens de la création.
Il est logique d’en conclure que les chrétiens “ont (…) besoin d’une conversion écologique, qui implique de laisser jaillir toutes les conséquences de leur rencontre avec Jésus-Christ sur les relations avec le monde qui les entoure. Vivre la vocation de protecteurs de l’œuvre de Dieu est une part essentielle d’une existence vertueuse”.
Il nous faut donc sortir de nous-mêmes et veiller soigneusement à promouvoir tout ce qui va en direction du bien d’autrui. Si nous sommes incapables de sortir de l’individualisme et de l’immobilisme, nous ne pourrons pas adopter un mode de vie réconciliée avec la création. Notre conversion commence par un changement des habitudes de vie que propose une structure économique et culturelle reposant sur la consommation d’une production irrationnelle de biens. Les paroles du Pape François nous encouragent dans cette direction : “Accomplir le devoir de sauvegarder la création par de petites actions quotidiennes est très noble, et il est merveilleux que l’éducation soit capable de les susciter jusqu’à en faire un style de vie”. »