Regarder avec les yeux du coeur

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C’est la première semaine de Carême ‘complète’ et nous plongeons tout de suite au cœur de ce chemin de libération à la suite de Jésus. Par les textes de la liturgie, Il nous exhorte à la charité et à la miséricorde. Nous voulons suivre le guide, et commencer ce Carême en observant nos relations aux autres : quelle place a Dieu ‘au milieu de nous’ ? 

Le Dieu-relation 

Arc-en-ciel, Marie-Pierre, sous-marin…le trait d’union, ou “tiret du 6”,  joint les mots sans les confondre, et fait apparaître un sens nouveau. De la même manière, nous pouvons imaginer Dieu comme ce trait d’union, qui nous rapproche tout en nous distinguant. Sa présence est ce qui transforme nos relations, d’un côte à côte stérile en une alliance qui porte son fruit unique. Le Dieu des chrétiens, Dieu trinitaire, est un Dieu de relation. Les trois personnes divines se reçoivent les unes des autres et sont dans une unité parfaite, mais ne se mêlent pas. Quelle exigence, si nous voulons les imiter ! Jésus nous invite encore et encore à tendre vers cette paix et cette unité. Nous l’entendrons dans notre méditation de jeudi : “Moi, je vous dis, Tout homme qui se met en colère contre son frère devra passer en jugement” Mt 5.

Un fragile d’équilibre

Mais nous, hommes et femmes, avons parfois un amour qui possède l’autre, ou au contraire, nous perdons pied dans une relation où nous ne nous respectons pas. Dans nos relations, nous sommes sans cesse en recherche d’équilibre, de juste distance. Dieu comme trait d’union affirme la singularité de nos personnes et en même temps la possibilité d’une communion profonde. Comment est-Il présent dans telle ou telle relation ? Comment veut-Il l’ajuster ? 

Dans la prière et dans la vie quotidienne, nous pouvons cette semaine être attentifs au trait d’union entre nous, et nos frères et sœurs. 

L’exercice spirituel

1. Choisir une relation

Choisissons une relation en particulier où nous sentons que l’équilibre est précaire, où le trait d’union horizontal – ressemble plus à la barre diagonale du ‘slash’ /. Il peut s’agir d’une relation dans notre foyer, d’un ami, ou d’une collègue, de la voisine ou du boulanger. Quelque chose ne nous met pas très à l’aise, nous avons pu être blessés, ou nous nous sommes vus prendre trop de place…il y a mille cas de figure. Il s’agit de se concentrer sur l’un d’entre eux.

2. Regarder avec les yeux du coeur

Au long de la semaine, nous allons exposer cette relation au regard de Dieu. Nous nous rendons attentifs à son histoire, aux éventuels gestes qui la nourrissent au quotidien. Cette observation pourra nous aider à déterminer quel aspect de la relation le Seigneur voudrait nous aider à redresser. Veut-il nous unir plus profondément ? Rééquilibrer les choses ? Je confie cela dans la prière.

3. Oser un pas 

Selon là où vous en êtes du chemin, la fin de semaine peut être l’occasion d’un pas plus ou moins grand : 

  • Un pas vers l’autre : une conversation à provoquer, une demande de pardon ou le partage de notre vision de la relation,…
  • Un pas vers un autre : trouver une personne de confiance à qui exposer le souci que nous cause cette relation, prendre conseil, simplement. 
  • Un pas vers le tout Autre : prendre un temps de prière spécifique pour cette relation, la confier au regard du Seigneur, et Lui demander de l’éclairer avec sa Parole.

Et la semaine prochaine ?

Les autres sont des partenaires de ce jeu d’équilibristes de la relation, et leur regard pèse lourd dans la balance ! La semaine prochaine, nous examinerons notre rapport à la considération des autres, à leur jugement sur nous. 

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