1 – Le royaume des cieux

Le royaume des cieux

S’approcher du texte

En prenant une vue d’ensemble de ce passage, on voit des répétitions qui sont des clés de lecture du texte. La répétition “heureux”, “bienheureux” marque, mais les répétitions des expressions “royaume des cieux” et “justice” méritent aussi d’être examinées.  

Le royaume des cieux est le cadre des béatitudes.

Cette expression est répétée à la fin de la première et de la huitième béatitude.  L’évocation mystérieuse des “cieux” évoque Dieu lui-même. 

Par ailleurs, le mot grec traduit par royaume ne parle pas d’un territoire mais de l’action de régner. Il est plus juste de dire “règne”. On regardera donc “royaume des cieux” comme “règne de Dieu”. Quel est ce règne dont nous disons à chaque prière du Notre Père que nous souhaitons qu’il vienne ? Le règne de Dieu c’est tout ce que Dieu veut accomplir, ce qu’il a fait et fera pour nous. Le règne de Dieu déborde toutes nos images, toutes nos attentes, toutes nos représentations. C’est la manifestation d’un amour et d’une puissance infinie, la capacité à nous combler bien au-delà de nos maladroites demandes dans la prière. C’est ainsi que nous éveillons la profondeur de la promesse qui encadre les béatitudes:  “le Royaume des cieux est à eux”. C’est une extraordinaire promesse que fait le Christ à ses disciples qui l’ont suivi sur la montagne. 

Justice

Le mot justice est aussi répété à deux reprises dans le texte. L’exercice de la royauté divine peut aussi être décrit comme ce qui met toute chose à sa place, rend justice à chaque réalité. Chaque désir, chaque aspiration humaine obtient par là sa pleine réalisation. L’activité de Dieu qui établit son règne est synonyme dans le sens biblique du mot Justice :  le rétablissement de chaque chose dans un ordre parfait, dans une juste mesure. Non pas selon la mesquine vue de la justice par nous les humains mais pleinement, selon un plan surabondant, miséricordieux et qui nous sauve. Ceux qui ont faim et soif de justice prient avec ferveur: “Que ton règne vienne”. Ils veulent que s’accomplisse la juste volonté du Seigneur, sans peur des obstacles.

Admirer et prier

Avant de démarrer ce temps de prière, je prends le temps en respirant lentement de me recentrer sur mon intériorité, là où le mystère de Dieu touche le cœur de l’homme et le transforme. Je demande au Seigneur Jésus de m’approcher de son cœur. Je peux aussi me rappeler aussi de Marie, qui a contemplé le mystère de son fils : sa vérité, son autorité, son humilité, son pouvoir salvifique, sa miséricorde…  Je lui demande qu’elle nous aide à nous ouvrir aux paroles que Jésus adresse à ses disciples.

Ton règne, ô Seigneur, est au-delà de ce que nous pouvons balbutier avec nos mots tirés de notre expérience humaine pauvre et limitée. Ton règne c’est ton amour qui agit alors que nous nous découvrons esclave de tant de réalités négatives : péchés, démons, passion, ignorance, maladie, mort…Ton règne, c’est toi même ô Père, qui nous aime comme tes enfants, qui veut que nous devenions tes enfants dignes et libres. C’est toi qui nous arrache à nos situations, à nos souffrances, à nos manques d’amour. C’est toi qui nous introduit à la plénitude de la vie. 

Jésus, c’est toi le roi. Tu nous apportes le royaume et nous te rendons grâce. Nous voulons que ton règne vienne. Jésus, c’est toi notre justice. Mets en ordre les réalités de ma vie, de ma famille, de mon travail, de mon Eglise. Jésus c’est toi notre bonheur, notre béatitude, la joie de ma vie.  

Examiner sa vie 

  1. Seigneur, est-ce que je te laisse vraiment régner sur moi? Ma vie est-elle en ordre? Mes actions sont-elles “justes” ? 
  2. Suis-je heureux ? Quand je contemple ma vie devant toi Seigneur ? 

Conclure

Notre Père, qui es aux cieux,
que ton nom soit sanctifié,
que ton règne vienne,
que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour.
Pardonne-nous nos offenses,
comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés.
Et ne nous laisse pas entrer en tentation
mais délivre-nous du Mal.