Prier avec la vie de saint Ignace

Ignace de Loyola (1491-1556) est une figure assez étonnante et pleine de contrastes. Par bien des aspects à cinq siècles de distance, il nous rejoint : comme nous il a traversé des tempêtes ; comme nous il a décidé d’ancrer sa vie dans un compagnonnage avec le Christ ; comme nous l’habite un grand désir de servir l’Église et le monde.

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Au début de ce temps de prière, je me présente sous le regard de Dieu avec des mots inspirés des Exercices Spirituels : « Dieu notre Seigneur, donne-moi ta grâce pour que toutes mes pensées, mes désirs, mon histoire et tout ce que je suis, soient ordonnés pour mieux te servir et mieux te louer. » Au nom du Père, et du Fils et du Saint Esprit. Amen

Le groupe Ignace et Cie chante « Je te cherche en toute chose. »

Ignace et le discernement des Esprits 

« à penser aux choses du monde il pre­nait grand plaisir, mais lorsque, par lassitude, il les laissait, il restait sec et mécontent ; au contraire, à la pensée de se rendre nu‑pieds à Jérusa­lem, de ne manger que des herbes et de se livrer à toutes les autres austérités qu’il voyait pratiquées par les saints, non seulement il trouvait de la consolation sur le moment, mais il restait content et joyeux après l’avoir abandonnée. Il n’y faisait pourtant pas attention et ne s’arrêtait pas à peser cette différence, jusqu’au jour où ses yeux s’ouvrirent quelque peu et où il commença à s’étonner de cette diversité et se mit à y réfléchir. Son expérience l’amena à voir que certaines pensées le laissaient triste, d’autre joyeux, et peu à peu il en vint à se rendre compte de la diversité des esprits dont il était agité, l’esprit du démon et l’esprit de Dieu. »

Extrait du récit autobiographique de saint Ignace §8

Dans l’extrait que nous venons d’entendre, Ignace, alité pour pendant plusieurs mois, attend que les os de sa jambe brisée se ressoudent. Il découvre alors que plusieurs esprits habitent ses pensées. Toutes les deux conduisent à la joie mais pour certaines, comme les rêves de chevaleries, s’épuisent rapidement et le laissent sec et mécontent. D’autres, comme suivre le chemin des saints, le gardent longtemps dans la paix et la joie.
Un instant, je regarde mes activités et ce qui habite mon esprit en ce moment. Qu’est-ce qui semble me donner du goût dans la durée ? Je les nomme. C’est sans doute là que le Seigneur a rendez-vous avec moi.

Ignace et le dépouillement :

« La veille de Notre-Dame de mars 1522, Ignace s’en fut, à la nuit tombée, le plus discrètement possible, trouver un pauvre. Se dépouillant de tous ses vêtements, il les lui donna et revêtit l’habit de ses désirs. Il alla s’agenouiller devant l’autel de Notre Dame, et, son bourdon à la main, passa toute la nuit, tantôt à genoux, tantôt debout, et partit au point du jour pour ne pas être reconnu. »

Extrait du récit autobiographique de saint Ignace §18 

Ignace a quitté le château familial et décide de vivre en pèlerin de Dieu, ne mettant sa confiance qu’en son maître et Seigneur. Il donne ses beaux habits à un mendiant. Il revêt une simple tunique, et passe la nuit à prier devant l’autel de Notre Dame de Montserrat. Il dépose aux pieds de la statue son épée de chevalier.
Un instant, je regarde mes richesses, tout ce qui m’offre sûreté et protection. Avec le Seigneur, je regarde ce qui me pèse plus que nécessaire et m’empêche d’être disponible. Avec lui, je peux choisir de me défaire d’une chose ou d’un engagement pour être davantage à sa suite.

Ignace et la mission 

Après de multiples péripéties, dont un voyage à Jérusalem, après avoir été suspecté par l’inquisition et s’être lancé dans des études à 33 ans, Ignace se retrouve à Rome avec ses premiers compagnons, dont François-Xavier. Le groupe remet s’en remet au Pape pour être envoyé en mission. À son grand désarroi, Ignace est élu supérieur du groupe. Lui l’éternel pèlerin doit donc rester à Rome pour veiller à l’unité du groupe qui se disperse là où les missions les appellent : Au concile de Trente avec les Protestants, en Afrique, aux Indes, en Chine, au Japon.
Un instant, je regarde mes responsabilités. Certaines sont sans doute moins attirantes que d’autres et pourtant bien nécessaire. Je les contemple et les présente à Dieu. Je peux lui demander son aide pour pouvoir les vivre pleinement et y goûter sa présence.

À la fin de ce temps de prière, je rassemble ce que j’ai vécu. Je fais mémoire des pensées qui me sont venues : des situations, des visages peut-être. C’est avec tout cela que je m’adresse à Jésus, le compagnon de route de saint Ignace. Je lui parle comme un ami parle à un ami ou un serviteur à son maître : je peux lui demander une aide, un conseil, ou reconnaître un aspect de ma vie qui serait à convertir.