Je suis le partenaire de Dieu et co-créateur de ce monde en marche.
Marie-Dominique Chenu est un théologien dominicain mort en 1990.
Ses écrits aident à penser un Dieu qui est devant nous; un Dieu qui fait histoire avec nous.
Là où les hommes se rencontrent pour construire le monde et faire avancer l’histoire, dans un projet toujours neuf, c’est là qu’est Dieu, dans le monde qui se fait… Mais ces événements dans lesquels je suis pris, cette histoire que je suis en train de faire, moi et mes frères, ce monde que je suis en train de bâtir, ce n’est pas un monde tout fait, sur lequel je ne serais qu’un consommateur.
Je suis le partenaire de Dieu et co-créateur de ce monde en marche. Et chaque fois qu’il y a transformation du monde dans la série des civilisations, à chaque fois il y a espoir, il y a une chance pour le Royaume de Dieu, pour l’Épiphanie de Dieu….
De sorte qu’être chrétien, c’est-à-dire croire que Dieu est venu dans l’histoire, c’est donc se tenir là où naissent, où jaillissent les forces neuves qui construisent l’humanité. C’est un Dieu qui vient, un Dieu qui est devant, et non pas un Dieu rétro, que je devrais récupérer pour me rattraper après. Dieu vient dans le monde, comme à sa rencontre.
Il est devant et il appelle.
Il bouscule, il envoie, il fait grandir, il libère.
Père Marie-Dominique Chenu, op
extrait de « La lettre aux aumôniers JOC/JOCF »
(1977)
Pour prier avec ce texte
- Je relis lentement ce texte, en laissant résonner ces mots du théologien.
« Dieu se révèle être présent dans le monde qui se fait… Comme s’il y descendait avec moi…« - A mon tour, je réalise que je suis « co-créateur de ce monde en marche ».
A quoi cela m’invite-t-il ? Je contemple mon quotidien, mes proches, mes engagements ; j’y vois autant de lieux pour participer à cette œuvre. - Dans le dernier paragraphe, le théologien essaie de donner une définition du chrétien : « Être chrétien, c’est-à-dire croire que Dieu est venu dans l’histoire, c’est donc se tenir là où naissent, où jaillissent les forces neuves qui construisent l’humanité. »
Je me laisse bousculer par elle. En quoi me rejoint-elle ? ou m’interpelle ?
Et pour terminer
Je remercie Dieu pour le moment passé. Je lui demande de faire grandir en moi cet esprit de compagnonnage avec lui, là et avec qui je suis envoyé en ce monde.