Nous sommes aujourd’hui le mardi 15 août, jour de solennité : nous fêtons l’Assomption de la bienheureuse Vierge Marie.
La date du 15 août renvoie initialement à la dédicace de l’une des premières églises érigées en l’honneur de la Vierge Marie, au 5ème siècle. Sous le nom d’Assomption, l’Eglise s’émerveille de ce qui nous est promis à tous, et dont Marie fut la première privilégiée : l’accueil de notre humanité, assumée corps et âme dans le mystère de Dieu. Voilà donc encore une fête pour célébrer la Résurrection en Jésus Christ. Nous entrons en prière, au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit.
Le foyer de charité d’Ottrot chante Il est vraiment digne de te bénir.
Nous allons prier aujourd’hui avec la première lecture de la solennité, tirée de l’Apocalypse aux chapitres 11 et 12. Il s’agit d’une vision grandiose qui peut nous donner matière à contemplation.
Le sanctuaire de Dieu, qui est dans le ciel, s’ouvrit, et l’arche de son Alliance apparut dans le Sanctuaire. Un grand signe apparut dans le ciel : une Femme ayant le soleil pour manteau, la lune sous les pieds, et sur la tête une couronne de douze étoiles. Elle est enceinte, elle crie, dans les douleurs et la torture d’un enfantement. Un autre signe apparut dans le ciel : un grand dragon, rouge feu, avec sept têtes et dix cornes, et, sur chacune des sept têtes, un diadème. Sa queue, entraînant le tiers des étoiles du ciel, les précipita sur la terre. Le Dragon vint se poster devant la femme qui allait enfanter, afin de dévorer l’enfant dès sa naissance. Or, elle mit au monde un fils, un enfant mâle, celui qui sera le berger de toutes les nations, les conduisant avec un sceptre de fer. L’enfant fut enlevé jusqu’auprès de Dieu et de son Trône, et la Femme s’enfuit au désert, où Dieu lui a préparé une place. Alors j’entendis dans le ciel une voix forte, qui proclamait : « Maintenant voici le salut, la puissance et le règne de notre Dieu, voici le pouvoir de son Christ ! »
Textes liturgiques © AELF, Paris
Point 1
Le poète visionnaire nous invite à la contemplation du mystère. Qui est cette mère qui enfante le Messie ? Peut-être est-ce l’histoire, qui porte enfin son fruit ; ou bien est-ce la Synagogue, Israël, d’où le Sauveur est né ; ou bien est-ce Marie, en qui tout cela s’est récapitulé. Je m’arrête sur Marie, la jeune fille de Nazareth, en laquelle toute l’histoire va s’ouvrir et s’achever. Je m’incline devant elle.
Point 2
Fameuse est l’image du Dragon qui veut dévorer l’enfant dès sa naissance. Est-ce une figure de persécuteur ou de bourreau ? Pharaon ou Hérode ? ou bien est-ce l’image du démon qui s’acharne à tuer toute vie naissante, à décourager toute entreprise humaine… Je regarde en face le drame de ce démon séculaire, qui nous déchire à chaque génération. Et je reviens au visage confiant de Marie.
Point 3
« Et la femme s’enfuit au désert, où Dieu lui a préparé une place. » Où est-elle aujourd’hui, Marie, la discrète, celle qui s’efface devant son Fils ? Elle est là où nous sommes attendus, dans la plénitude de l’humanité accomplie, en Dieu. Je contemple cette perspective d’accomplissement, pour moi, pour le monde, pour tous ceux qui entreront dans le jeu de la vie.
En écoutant une deuxième fois ce récit d’Apocalypse, autrement dit de « révélation », je suis comme devant un tableau somptueux, tout petit devant un mystère qui m’échappe.
Devant un tableau, on se tait longtemps, mais des mots peuvent nous venir qui diront la beauté de ce qui se révèle. Je peux oser quelques mots à Dieu, en reconnaissance pour Marie et pour nous tous qui sommes ses enfants. Ou bien, j’adresserai des mots à Marie, celle que Jésus nous a donnée pour mère.
Avec toute l’Eglise qui le proclamera aujourd’hui dans l’évangile, je peux dire le Magnificat de la Vierge Marie :
« Mon âme exalte le Seigneur,
exulte mon esprit en Dieu, mon Sauveur !
Il s’est penché sur son humble servante ;
désormais tous les âges me diront bienheureuse.
Le Puissant fit pour moi des merveilles ;
Saint est son nom !
Son amour s’étend d’âge en âge
sur ceux qui le craignent.
Déployant la force de son bras,
il disperse les superbes.
Il renverse les puissants de leurs trônes,
il élève les humbles.
Il comble de biens les affamés,
renvoie les riches les mains vides.
Il relève Israël son serviteur,
il se souvient de son amour,
de la promesse faite à nos pères,
en faveur d’Abraham et de sa descendance à jamais. »