Aujourd’hui nous sommes le vendredi 1er mars, de la deuxième semaine de Carême.

Il reste un mois jusqu’à Pâques mais déjà les vendredis de Carême résonnent de manière particulière et annoncent la Passion. Je démarre ce temps de prière en pensant au chemin du Christ. Et en pensant déjà à la vie qui jaillit de sa résurrection et imprègne ma propre vie. Je rends grâce à Dieu. Au nom du Père et du Fils, et du Saint Esprit, Amen.

Nous écoutons Par la croix qui fit mourir, du Jeune choeur liturgique.

La lecture de ce jour est tiré du chapitre 21 de l’évangile selon Saint Matthieu

En ce temps-là, Jésus disait aux grands prêtres et aux anciens du peuple : « Écoutez cette parabole : Un homme était propriétaire d’un domaine ; il planta une vigne, l’entoura d’une clôture, y creusa un pressoir et bâtit une tour de garde. Puis il loua cette vigne à des vignerons, et partit en voyage. Quand arriva le temps des fruits, il envoya ses serviteurs auprès des vignerons pour se faire remettre le produit de sa vigne. Mais les vignerons se saisirent des serviteurs, frappèrent l’un, tuèrent l’autre, lapidèrent le troisième. De nouveau, le propriétaire envoya d’autres serviteurs plus nombreux que les premiers ; mais on les traita de la même façon. Finalement, il leur envoya son fils, en se disant : “Ils respecteront mon fils.” Mais, voyant le fils, les vignerons se dirent entre eux : “Voici l’héritier : venez ! tuons-le, nous aurons son héritage !” Ils se saisirent de lui, le jetèrent hors de la vigne et le tuèrent. Eh bien ! quand le maître de la vigne viendra, que fera-t-il à ces vignerons ? » On lui répond : « Ces misérables, il les fera périr misérablement. Il louera la vigne à d’autres vignerons, qui lui en remettront le produit en temps voulu. » Jésus leur dit : « N’avez-vous jamais lu dans les Écritures : La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs est devenue la pierre d’angle : c’est là l’œuvre du Seigneur, la merveille devant nos yeux ! Aussi, je vous le dis : Le royaume de Dieu vous sera enlevé pour être donné à une nation qui lui fera produire ses fruits. » En entendant les paraboles de Jésus, les grands prêtres et les pharisiens avaient bien compris qu’il parlait d’eux. Tout en cherchant à l’arrêter, ils eurent peur des foules, parce qu’elles le tenaient pour un prophète.

Textes liturgiques © AELF, Paris

Avec cette parabole, Jésus illustre deux chemins. L’avidité, la jalousie et la violence des vignerons de l’histoire nous montre par contraste ce qu’ils devraient faire : recevoir, partager, collaborer. Ma vie peut aussi se jouer sur ces deux registres. Quand est-ce que sais collaborer et quand est-ce que je m’approprie un espace où je me mets à voir l’autre comme une menace ?

En décrivant le grand soin pris par le propriétaire du domaine, Jésus souligne l'ingratitude envers Dieu des grands prêtres et des pharisiens. Cette ingratitude assèche les relations et rend toute vie stérile. Et moi comment est-ce que, au contraire, je rends grâce pour le soin que Dieu prend pour moi ?

La pierre angulaire, c'est Jésus. Ce que les autres rejettent, Dieu le transforme en fondation. Telle est la logique étonnante de Dieu. Non pas la puissance, mais le service. Non pas la force, mais l'amour. Non pas la loi, mais la miséricorde. Je médite cela.

Je me mets à la place de Jésus en réécoutant cette parabole. Je m’imagine son souci de toucher et de convertir son auditoire.

Seigneur, tu prends soin de ta vigne avec une immense tendresse et tu m’invites à collaborer avec toi. Je te confie ce qui m’habite à l’issue de ce temps de prière.

Pendant les vendredis de Carême nous pensons à la passion du Christ et concluons notre prière avec les mots d’Ignace de Loyola:

Âme du Christ, sanctifie-moi.
Corps du Christ, sauve-moi.
Sang du Christ, enivre-moi.
Eau du côté du Christ, lave-moi.
Passion du Christ, fortifie-moi.
Ô bon Jésus, exauce-moi.
Dans tes blessures, cache-moi.
Ne permets pas que je sois séparé de toi.
De l'ennemi, défends-moi.
A ma mort, appelle-moi.
Ordonne-moi de venir à toi.
Pour qu'avec les saints je te loue.
Dans les siècles des siècles.
Amen.