Vers 1295, un chanoine d’Aire-sur-la-Lys, en Picardie, Guiard des Moulins, traduisit en français l’Histoire scolastique, en y ajoutant des passages d’une Bible traduite elle-même au XIIIe. Ainsi naquit la Bible historiale. Entre 1315 et 1350, la Bible historiale devient l’une des œuvres les plus fréquemment copiées et enluminées à Paris.
Le volume de la Médiathèque de Troyes avec ses nombreuses illustrations en est un bel exemple. Des séries d’enluminures ouvrant chaque livre constituent des cycles comme la Création, l’histoire de Noé ou la vie de Joseph.
Deux artistes anonymes, mais bien connus dans le Paris de la première moitié du xive siècle, se sont partagé la décoration peinte du manuscrit. Le premier intervenant est le Maître de Fauvel. Sa palette est toute en demi-teintes, riche en bleu, vert, mauve, vieux rose et brun. Il est notamment l’auteur du frontispice et des scènes de la Création.
Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre. Or la terre était vide et vague, les ténèbres couvraient l’abîme, un vent de Dieu tournoyait sur les eaux. Dieu dit « Que la lumière soit » et la lumière fut. Dieu vit que la lumière était bonne, et Dieu sépara la lumière et les ténèbres. Dieu appela la lumière « jour » et les ténèbres « nuit ». Il y eut un soir et il y eut un matin : un jour.