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Pedro Arrupe naît à Bilbao (Espagne) le 14 novembre 1907. Après avoir été élève des Piaristes et obtenu son baccalauréat, il commence des études de médecine. Lors de ses quatre années d’études à Madrid, durant lesquelles il obtient d’excellents résultats, il se familiarise avec les quartiers pauvres de la ville et rencontre sur le terrain des situations de misère et de grande pauvreté. Sa formation et sa sensibilité religieuse le conduisent à se poser de nombreuses questions, sur par exemple la maladie et sur les soins corporels et spirituels prodigués à chacun. Après une profonde expérience à Lourdes (France), il comprend, en 1927, que la forme à venir de son propre investissement sur ces questions suppose qu’il abandonne ses projets antérieurs et qu’il entre dans la Compagnie de Jésus.
Son parcours de formation commence à Loyola et il se poursuit en Espagne (peu avant l’expulsion des jésuites), en Belgique, aux Pays-Bas et aux Etats-Unis. Il est ordonné prêtre en 1936. Après en avoir fait plusieurs fois la demande, il est envoyé au Japon en 1938. Dès son arrivée, il se montre prêt à s’adapter à la culture locale et à y entrer. Mais sur le plan politique ce sont des années difficiles. Du fait de son statut d’étranger en temps de guerre il sera même accusé d’espionnage, ce qui lui vaudra plusieurs mois d’emprisonnement. En 1945 à Hiroshima, alors qu’il était en charge de la formation des jeunes jésuites japonais, il est pris par l’effroyable explosion de la bombe atomique. Il réagit en accueillant de nombreux blessés dans sa maison ; il les soigne et les accompagne.
Après la II° Guerre Mondiale, devenant en 1954 Supérieur des jésuites vivant au Japon, il voyage dans le monde entier pour inviter ses compagnons à rejoindre cette mission ; ils proviendront de jusqu’à trente pays différents. Sa personnalité allie sympathie, attention directe à autrui, humilité et énergie. Elle attire. Arrupe est vite connu. En 1965, à Rome, les jésuites l’élisent Supérieur Général. Ils reconnaissent également en lui un homme de Dieu capable de comprendre et affronter la situation difficile par laquelle commencent à passer l’Eglise et les sociétés. Profondément uni à la personne de Jésus-Christ, Arrupe s’engage de manière résolue et enthousiaste sur un chemin qui le rapproche de l’homme là où il se trouve, dans ses situations d’incroyance, de pauvreté, de lutte pour la liberté ou de recherche de Dieu.
Il fait confiance à ses collaborateurs, il encourage, il suggère à l’Église qui applique Vatican II des manières d’avancer. En pionnier, il se risque sur des terrains jusqu’alors inexplorés, tels celui de la société sécularisée et plurielle ou celui de l’arrivée des réfugiés. Il guide les anciens élèves de la Compagnie vers ces terrains et invite les intellectuels à découvrir, par leurs études, les raisons de l’injustice et du manque de foi. Durant ces années, un bon nombre de jésuites connaissent le martyre pour avoir adopté des comportements promus par Arrupe : servir sans distinction de race ou de classe sociale, vivre – jusqu’au don de la vie – parmi ceux qui souffrent, défendre leurs droits jusqu’au bout. En ami et guide attentif, il accompagne les uns et les autres sur leur route.
En 1981, au retour d’un voyage en Asie, une thrombose cérébrale le terrasse. En 1983, après un temps où le Pape Jean-Paul II est intervenu dans le gouvernement de la Compagnie, son successeur est élu ; il s’agit du Père Kolvenbach. Alors que sa maladie entraîne la détérioration de sa santé, il fait l’expérience d’un toujours plus grand abandon à Dieu. Jusqu’à sa mort, à Rome, le 5 février 1991