Quand vous lisez le mot « Univers », à quoi pensez-vous ? Sans doute à quelque chose du côté des galaxies, de la Voie lactée, des systèmes solaires, de la nuit intersidérale, de l’immensité…
Pour nos ancêtres d’il y a quelques siècles ou quelques millénaires en Grèce ou aux pays de la Bible, ce n’était pas le cas. Ils réfléchissaient déjà à l’univers, mais ils l’imaginaient à partir de leur expérience directe. Un monde à leur échelle en quelque sorte.
Les découvertes faites depuis la fin du 16ème siècle sont venues troubler cette perception stable et paisible. Quand le soleil est devenu le centre du système solaire, la Terre et ses habitants ont perdu leur place de « centre du cosmos ». Quand la théorie de l’évolution s’est affirmée, les humains ont perdu leur place d’espèce totalement à part du reste de la « nature ». Mais en tant que croyant, inspiré par la Bible , comment réagir face à ces changements et ces remises en question profondes de la vision du monde et de l’humanité ?
“Au rythme de la création” n’a pas peur d’écouter complètement le récit scientifique des grandes étapes d’apparition des conditions de la vie sur la terre jusqu’à la vie humaine. Au contraire il s’agit, en tant que croyant, de se laisser enseigner par ce récit, en se plongeant dans le temps long de l’histoire de notre planète Terre. Mais, enracinés dans la foi biblique, nous vivons ces étapes comme autant de merveilles reçues de l’amour de notre Créateur.
Si ces découvertes viennent questionner une certaine idée de l’exception humaine, elles affirment aussi l’idée que tout ce qui existe – tout, du fin fond de l’histoire de l’Univers à la plus petite trace de vie sur Terre – « tout est lié » (Laudato si’ 16). Vraiment lié. Interdépendant. Voilà une découverte à explorer et à savourer. D’autant qu’aujourd’hui nous découvrons que, avec sa puissance technique et son énergie fossile carbonée et peu chère, l’humanité est devenue capable de transformer en profondeur ce réseau de relations entre êtres vivants et même entre atmosphère et biosphère. Notre marche “au rythme de la création” va donc nous aider à nous resituer comme croyants et comme humains dans le monde aujourd’hui de façon plus juste.
Qu’est-ce que la tradition biblique peut apporter à cette réflexion ? Nous pouvons retenir trois éléments essentiels avant de plonger dans notre expérience :
1. Tout d’abord, la Création toute entière est bonne (Gn 1).
Attention: la Bible n’est pas naïve, elle connaît et reconnaît le mal. Mais le récit biblique des origines est énigmatique quant à l’origine de ce mal. En effet, sa visée est de nous dire que, puisqu’il n’est pas originaire, le mal n’aura pas le dernier mot. Cette foi en la bonté originelle de la Création et des créatures nous place autrement dans l’Univers qu’un récit de monde créé par la violence ou le désir de dieux et de déesses, ou que par le “pur hasard” d’une version positiviste de la science.
2. Ensuite, les récits bibliques nous découvrent peu à peu la grande dignité de l’humain au sein de la création.
Cette dignité se fonde sur sa liberté comme être créé « à l’image de Dieu ». Avec l’expérience “Au rythme de la création” on approfondit un expérience de témoin de la merveille de la création. Ce rôle de témoin de l’œuvre de Dieu, nous confère une dignité renouvelée. Nous en sortons renforcé dans le désir de louer Dieu et de participer à la sauvegarde de notre planète et la beauté du vivant. Mais le voyage peut nous ouvrir à une découverte : cette liberté qui s’exprime de façon particulièrement intense dans l’humanité ne nous est pas forcément exclusive. Les autres créatures ont leur forme d’autonomie. Chacune est appelée à louer Dieu à sa manière. L’humain est invité à rentrer dans cette symphonie en suivant sa vocation, celle que lui révèle l’Homme-Dieu, Jésus. À la suite du Christ, son chant est d’agir librement par don. Sa partition est d’entrer en alliance. Alliance. C’est ce mot qui résume le propos biblique sur la relation qui doit exister entre les diverses composantes du monde.
3. La Bible ne propose pas une approche fataliste de l’histoire humaine. Tout avance vers une fin, qui est bonne parce qu’elle est en Dieu. Et tout n’est pas écrit d’avance. Quelle que soit la situation dans laquelle nous nous trouvons, il est toujours possible de nous convertir et d’agir pour le Bien avec la grâce de Dieu. La marche extérieure d'”Au rythme de la création” relance notre pèlerinage intérieur, sans réponses toutes faites, mais avec le désir de « chercher et trouver Dieu en toute chose. »
Bon voyage et bonne exploration des chemins possibles pour cette alliance entre Dieu, l’humanité et la Création au service de la Vie !
Présentation et consignes pour marcher “Au rythme de la création” >>