Au revoir (Benoit XVI)

Contenu de la prière

Quelques extraits de la dernière audience de de Benoit XVI, sur la Place Saint Pierre.

“Lorsque, il y a presque huit ans, j'ai accepté d'assumer le ministère pétrinien, cette certitude m'a toujours accompagné, la certitude de ce que la vie de l'Eglise découle de la Parole de Dieu… Les mots qui, ce 19 avril, ont été prononcés dans mon cœur étaient: Seigneur, pourquoi me demande-tu cela, que me demande-tu? C'est un grand poids que tu déposes sur mes épaules. Mais si tu me le demandes, à ton ordre et malgré toutes mes faiblesses je jetterai en confiance les filets. Huit ans après, je peux assurer que Seigneur m'a guidé Il m'a été proche et j'ai pu sentir sa présence chaque jour. Ce fut une étape du voyage de l'Eglise qui a connu des moments de joie et de lumière, mais aussi des moments difficiles. Je me suis senti comme Pierre et les apôtres dans la barque du lac de Galilée. Le Seigneur nous a donné de nombreux jours de soleil ou une brise légère, des jours de pêche abondante, mais aussi des moments de tempête et de grand vent, comme dans toute l'histoire de l'Eglise. Et le Seigneur semblait dormir. Mais j'ai toujours su que le Seigneur est présent dans la barque et j'ai toujours su que la barque de l'Eglise ne m'appartient pas. Elle n'est propriété de personne, mais sienne. Et il ne la laisse pas chavirer. C'est lui qui la conduit, y compris à travers les hommes qu'il a choisi. C'est là une certitude que rien ne peut ternir. Et c'est pourquoi, aujourd'hui, mon cœur est rempli de gratitude envers Dieu parce qu'il n'a jamais abandonné ni son Eglise ni ma personne. Il m'a accordé sa consolation, sa lumière, son amour”.

“Ces derniers mois, j'ai senti que mes forces avaient diminué, et j'ai demandé à Dieu avec insistance, dans la prière, de m'éclairer de sa lumière pour me faire prendre la décision la plus juste, non pour mon bien, mais pour le bien de l'Eglise. J'ai pris cette décision pleinement conscient de sa gravité et aussi de sa nouveauté, mais avec une profonde sérénité de l'esprit. Aimer l'Eglise, c'est aussi avoir le courage de faire des choix difficiles, de souffrance, mettant toujours en priorité le bien de l'Eglise et non de soi-même. Permettez-moi de revenir encore une fois au 19 avril 2005. La gravité de la décision est aussi justement venue du fait qu'à partir de ce moment-là j'étais engagé toujours et pour toujours par le Seigneur. … Je n'abandonne pas la croix, mais je reste d'une nouvelle façon près du Seigneur crucifié. Je ne porte plus la puissance de l'office pour le gouvernement de l'Eglise, mais dans le service de la prière, je reste, pour ainsi dire, dans la cour de saint Pierre. Saint Benoît, dont je porte le nom comme Pape, me sera d'un bon exemple en cela. Il nous a montré la voie pour une vie qui, active ou passive, appartient entièrement à l'œuvre de Dieu. Je remercie tous et chacun pour votre respect et la compréhension avec laquelle vous avez accueilli cette décision si importante. Je continuerai d'accompagner le chemin de l'Eglise par la prière et la réflexion, avec cette consécration au Seigneur et à son épouse, que j'ai cherché à vivre jusqu'à présent tous les jours et que je voudrais toujours vivre. Je vous demande de vous souvenir de moi devant Dieu, et surtout de prier pour les cardinaux, qui sont appelés à une tâche si importante, et pour le nouveau successeur de Pierre. Que le Seigneur l'accompagne avec la lumière et la force de son Esprit”.