Prions pour que l’engagement du personnel de santé envers les malades et les personnes âgées, en particulier dans les pays les plus pauvres, soit soutenu par les gouvernements et les communautés locales.
Évoquer la santé confronte à de multiples questions : humaines, spirituelles, économiques, sociales, techniques, financières, politiques, etc. Le repère que donne le pape dans son intention est humain : l’engagement du personnel de santé. Il ne peut exister qu’avec le soutien des gouvernements et des communautés locales.
Le Pape considère les personnes, celles qui prennent soin et celles qui souffrent de la maladie ou de l’âge. Le soin est l’occasion d’une relation entre soignant et soigné. Elle est une part essentielle du soin. Elle se construit dans le respect et la confiance. Respect du soignant qui a accès à la fragilité et à l’intimité de l’autre, et confiance du soigné dans la compétence et la délicatesse du soignant. De là peut naître une reconnaissance mutuelle.
Les progrès scientifiques créent des spécialisations et multiplient le nombre d’intervenants pour une meilleure efficacité. Le patient peut alors devenir un numéro de dossier, de lit ou de chambre. Le matériel onéreux mis en œuvre nécessite, pour être financé, qu’il tourne à plein régime. Soignants comme soignés peuvent se retrouver dépendants de procédures qui négligent la relation. Le risque est grand alors que le malade réclame au soignant-technicien non plus des soins mais la santé, et que le soignant se trouve frustré de la dimension relationnelle de son métier.
Il revient aux gouvernements d’organiser le système de santé de leurs pays. Les pandémies montrent qu’il faut travailler en concertation et solidarité internationale, sans doute dans la perspective de reconnaître un droit universel aux soins. Elles sont aussi l’occasion de mesurer l’engagement du personnel de santé. Aux gouvernements revient la tâche de veiller à la formation d’un nombre suffisant de professionnels, à la qualité des diplômes, aux rémunérations, à un juste accès aux soins de tous, à la prévention, à la maîtrise des dépenses, à l’humanité des relations qui demandent du temps. La tâche est colossale et délicate pour trouver les bons arbitrages.
Les communautés locales sont aussi mentionnées dans l’intention. Quel peut être leur rôle ? Je risque une suggestion : le système de santé est un trésor fragile mis à la disposition de tous. Il faut donc en mesurer la valeur et ne pas le mettre en péril. Cela renvoie à la responsabilité de chacun. Dans ce domaine, les communautés locales, par leur proximité avec les populations, peuvent jouer un rôle non négligeable.
Aujourd’hui nous entendons que les soignants portent beaucoup. L’équilibre du système de santé ne doit pas être recherché aux dépens de la qualité de leur service. S’ils sont en souffrance, prenons-en soin !
Père Daniel Régent sj, directeur du Réseau Mondial de Prière du Pape en France
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