Avec le Pape François, nous portons dans notre prière de ce mois de mars une intention difficile, qui invite tous les chrétiens à la clairvoyance et la responsabilité dans l’Eglise, face aux abus dont certains de ses membres se sont rendus coupables.
« Prions pour tous ceux qui souffrent à cause du mal commis par les membres de la communauté ecclésiale, afin qu'ils puissent trouver dans l’Église elle-même une réponse concrète à leur douleur et à leur souffrance. »
Au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit, Amen.
Nous écoutons un morceau de violon intitulé Veni Creator Spiritus.

Lors d’une rencontre sur la protection des mineurs dans l’Eglise, le 24 février 2019, le Pape François invitait les chrétiens à la plus grande vigilance et fermeté face aux abus dans l’Eglise.
«Dans les abus, nous voyons la main du mal qui n’épargne même pas l’innocence des enfants. (…) Humblement et courageusement, nous devons reconnaître que nous sommes devant le mystère du mal, qui s’acharne contre les plus fragiles parce qu’ils sont images de Jésus. C’est pourquoi dans l’Église s’est accrue, ces temps-ci, la prise de conscience de devoir non seulement chercher à enrayer les abus très graves par des mesures disciplinaires et des procédures civiles et canoniques, mais aussi d’affronter résolument le phénomène à l’intérieur comme à l’extérieur de l’Église. Elle se sent appelée à combattre ce mal qui touche le centre de sa mission : annoncer l’Évangile aux petits et les protéger des loups avides.»

Les mots de Jésus, que rapporte Matthieu dans son Evangile au chapitre 18, prennent un poids tout particulier face au scandale des abus au sein de l’Eglise.

À ce moment-là, les disciples s’approchèrent de Jésus et lui dirent : «Qui donc est le plus grand dans le royaume des Cieux?» Alors Jésus appela un petit enfant; il le plaça au milieu d’eux, et il déclara: «Amen, je vous le dis: si vous ne changez pas pour devenir comme les enfants, vous n’entrerez pas dans le royaume des Cieux. Mais celui qui se fera petit comme cet enfant, celui-là est le plus grand dans le royaume des Cieux. Et celui qui accueille un enfant comme celui-ci en mon nom, il m’accueille, moi.
Celui qui est un scandale, une occasion de chute, pour un seul de ces petits qui croient en moi, il est préférable pour lui qu’on lui accroche au cou une de ces meules que tournent les ânes, et qu’il soit englouti en pleine mer. Malheureux le monde à cause des scandales! Il est inévitable qu’arrivent les scandales ; cependant, malheureux celui par qui le scandale arrive!
(…) Gardez-vous de mépriser un seul de ces petits, car, je vous le dis, leurs anges dans les cieux voient sans cesse la face de mon Père qui est aux cieux.

Textes liturgiques de l'AELF

1 - Jésus appela un petit enfant et le plaça au milieu d’eux… Je peux imaginer cette scène: je prends ma place avec les disciples et j’accueille cet enfant. L'enfant, c'est celui qui dépend des autres pour vivre. Quel sentiment monte en moi ? Je vois et j’entends Jésus prendre radicalement le parti des enfants, et je demande la grâce de le suivre dans cette démarche.

2 - Celui qui est un scandale, une occasion de chute… qu’il soit englouti en pleine mer… Celui-là cause la chute d'innocents et s'autodétruit. J’accepte d’ouvrir les yeux sur les scandales au sein même de notre Eglise et je prie pour les personnes qui en sont victimes, mais aussi pour celles qui en sont responsables.

3 – Gardez-vous de mépriser un seul de ces petits… C'est l'ordre de Jésus. Je demande la grâce de la vigilance, et celle d'avoir à cœur non seulement de prier pour eux, mais aussi de veiller aux actions concrètes de notre communauté ecclésiale envers les victimes et les agresseurs: que la justice soit faite.

Pour terminer, je parle au Seigneur de ce qui a habité ma prière sans rien lui cacher de mes sentiments, ce peut être la honte ou une hésitation à agir face au scandale des abus. Qu’il me donne son Esprit de clairvoyance et de force pour faire la vérité.

Je termine cette oraison avec la prière d’offrande du Réseau Mondial de Prière du Pape :
Père très bon, en ce jour nouveau, me voici devant Toi. Unis mon cœur au Cœur de ton Fils Jésus qui s’offre pour moi dans l’Eucharistie. Que l’Esprit Saint fasse de moi son ami et apôtre par la prière, disponible à sa mission. En communion avec Marie, mère de l’Église et notre mère, avec mes frères et sœurs du Réseau Mondial de Prière, je t’offre ma journée, ses joies et ses peines, pour la mission de l’Église et l’intention donnée ce mois-ci par le Pape :
« Prions pour tous ceux qui souffrent à cause du mal commis par les membres de la communauté ecclésiale, afin qu'ils puissent trouver dans l’Église elle-même une réponse concrète à leur douleur et à leur souffrance. »