12-La « Grande Mort »

Si la dévastation est généralisée, la vie survit, faiblement, mais reste présente.

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12-La « Grande Mort »

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Entre -299 et -252 millions d’années, les continents qui étaient éparpillés se rassemblent sous l’effet de la tectonique des plaques pour former un nouveau supercontinent appelé Pangée.
La formation de la Pangée provoque alors le réveil de nombreux volcans. Cet épisode volcanique particulièrement intense s’accompagne de fortes émissions de CO2 pour atteindre des concentrations cinq fois supérieures à celle dans l’air aujourd’hui. Ce qui entraîne une forte hausse de l’effet de serre et de la température à la surface de la Terre qui atteint +8 degrés par rapport à nos jours. On assiste dans le même temps à une importante chute du taux d’oxygène dans l’air. Tous ces facteurs cumulés provoquent la plus grande extinction de masse que la Terre ait connu, à tel point que les géologues appellent cette période "la Grande Mort". 96 % des espèces d'invertébrés marins sont touchées et près de 70 % des espèces de vertébrés terrestres disparaissent. L’ampleur de l’impact sur le vivant est difficilement imaginable.
Et pourtant, la vie survit, faiblement, mais reste tout de même présente. Petit à petit, lentement, pendant des dizaines de millions d'années, la vie évolue alors à nouveau. De nouvelles espèces profitent des niches écologiques laissées libres par celles qui ont disparu. Au fur et à mesure, les écosystèmes gagnent de nouveau en diversité. De nouveaux équilibres se font, des espèces nouvelles apparaissent. Dans les océans, on voit évoluer les premières sortes de dinosaures il y a 228 millions d'années. Il y a aussi de petits mammifères qui évoluent sur les continents.
Il y a 220 millions d’années les ptérosaures apparaissent. Ce sont les premiers vertébrés volants. Dans le même temps, des reptiles à sang chaud commencent à se répandre largement sur les continents, et parmi les plantes, les conifères et les cycadales se développent. Ce sont les ancêtres de nos pins, de nos sapins de Noël et de nos cèdres bibliques.
Vers -201 millions d'années, une nouvelle extinction de masse se produit. De nouveau, près de la moitié des espèces vivantes succombent. C’est la quatrième extinction de masse sur notre planète Terre. Les scientifiques considèrent qu’elle pourrait être liée à un épisode volcanique intense qui correspond à la dislocation de la Pangée.
En écho à ces deux extinctions de masse et en particulier à la Grande Mort, je peux tendre une oreille nouvelle du côté de la Bible. J’entends alors pour aujourd’hui cette affirmation de saint Paul :
« Nous le savons bien, la création tout entière gémit, elle passe par les douleurs d’un enfantement qui dure encore. Et elle n’est pas seule. Nous aussi, en nous-mêmes, nous gémissons ; nous avons commencé à recevoir l’Esprit Saint, mais nous attendons notre adoption et la rédemption de notre corps. » (Rm 8,22-23)
Avec les écothéologiens d’aujourd’hui, je peux me demander : comment Dieu est-il présent à la souffrance liée à toute évolution ?
Sans vouloir trop vite régler cette question et fermer le débat, je reprends mon pèlerinage.

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