Gagner en liberté intérieure - topo 2 -

« Ne plus se faire de souci inutile, mais se fier à Dieu, quelle liberté désirable ! »

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Gagner en liberté intérieure - topo 2 -

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Pour ce deuxième topo, dans notre démarche de Carême, je vais vous parler de la liberté intérieure dans le rapport aux choses.
Personnellement, quand je voyage, je suis traversé par deux mouvements intérieurs : d'un côté, un mouvement d'admiration pour celles et ceux qui voyagent léger et d'un autre côté je vois que moi trop souvent j'emporte beaucoup trop de choses par peur de manquer, pour faire face à tous les aléas possibles. Du coup, il y a cette question récurrente : où est-ce que je mets ma sécurité ? Je me vis encombré, alors que d’autres voyagent légers, comme si eux avaient appris à mettre leur confiance non pas dans leurs affaires, mais dans la vie, ou en Dieu.
Une vie encombrée qui veut aller à la rencontre du Père, va faire du sur-place. Dans la parabole de l’enfant prodigue (Luc 15), les deux fils ont une relation désordonnée aux choses, parce que les biens qu’ils possèdent ne sont pas tournés, orientés vers le Père. Le plus jeune des fils revendique sa part d’héritage, il se coupe de son père et des siens, alors il perd tout, il se perd : il est perdu ! Le fils aîné, lui, n’a pas compris que tous les biens du père sont à sa disposition, dans une liberté royale : alors il devient jaloux de l’amour que son père porte au fils perdu et retrouvé.
L’évangile nous raconte qu’un jour Jésus a dit à ses disciples :
« Lorsque vous priez, ne rabâchez pas comme les païens :
ils s’imaginent qu’à force de paroles ils seront exaucés.
Ne les imitez donc pas, car votre Père sait de quoi vous avez besoin, avant même que vous l’ayez demandé.
Vous donc, priez ainsi : Notre Père, qui es aux cieux (…)
Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour. »
Notre Père sait de quoi nous avons besoin, il veille sur chacune et chacun de nous. Son amour peut nous dégager d’un rapport anxieux ou compulsif aux choses, et alors nous pouvons alors entrer dans une frugalité heureuse, attirante : quelle liberté désirable ! Ne plus se faire de souci inutile, mais se fier à Dieu !
Encore faut-il prendre la route de cette liberté intérieure par rapport aux choses. Comment entreprendre cela pendant ce Carême ?
D’abord tenir la boussole fondamentale : je suis créé(e) pour Dieu, pour une relation de louange et de service, et c'est pour mieux aimer et servir que je vais entrer dans ce chemin de désencombrement.
Mais de quoi suis-je appelé à me dégager ? Voilà le levier proposé par saint Ignace dans ses exercices spirituels : je suis créé pour Dieu, et toutes les autres choses sur la face de la terre, sont créées pour moi, pour m’aider à poursuivre la fin pour laquelle je suis créé.
Quelle perspective incroyable, et quelle liberté cela ouvre ! Chacune, chacun de nous est créé pour Dieu, et tout, vraiment tout, est mis à notre disposition pour renforcer notre relation à Dieu !
Je vais disposer des choses, les utiliser dans la mesure où elles seront une aide et m'en détacher quand elles deviennent obstacles. Mais comment repérer ce qui ce qui conduit à moins de vie sans se raconter d’histoire ?
Tout simplement en y renonçant, quand je réalise qu’une réalité prend une place très grande dans ma vie.
Regardez Le jeune homme riche : il a un vrai désir d’entrer en relation avec Jésus, il est tenu par un vrai désir de Dieu : il court devant Jésus et tombe à ses genoux ; Bon maître que dois-je faire pour recevoir la vie en partage ? Mais ensuite, quand Jésus l’invite à le suivre de plus près en vendant ses biens, il s’en va tout triste : il n’était pas libre, il était prisonnier de ses biens.
Quand je sens que je suis trop attaché à une réalité, pour Dieu, par amour de Dieu, je vais y renoncer; y renoncer vraiment. Ce qui peut être rude. Mais après, seulement après, je vais regarder ce qui se passe en moi, je vais demander à l'Esprit Saint de m'éclairer, et je vais sentir intérieurement si l'Esprit saint m'encourage à reprendre cette chose, parce qu’elle est bonne, et que je peux en tirer profit de façon ordonnée !
Pour gagner en liberté, pour que cette liberté intérieure grandisse, je vous propose de vous entraîner, de vous exercer durant ce Carême, pour apprendre à percevoir les mouvements intérieurs qui vous conduisent vers davantage de liberté, davantage de vie, davantage d’amour, dans une existence partagée avec d'autres.
Et puis, si j’entre dans cette liberté, c’est bien sûr pour moi, mais c’est aussi pour les autres, par solidarité avec celles et ceux qui dans notre pays ou ailleurs dans le monde, vivent la précarité et manquent du nécessaire !
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