Topo - 3ème dimanche de l'Avent 2024

"Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu" Lc 3, 10-18

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Combattants d’espérance avec Jésus à Noël : pendant ces 4 semaines qui nous mènent à Noël, nous sommes invité à méditer, à prier et à réfléchir à partir de ce thème

Ecoutons l’évangile de ce troisième dimanche de l’Avent qui prolonge notre compagnonnage avec Jean le Baptiste. Cette fois-ci il s’agit d’entendre ses invitations répétées au partage.

En ce temps-là, les foules qui venaient se faire baptiser par Jean lui demandaient : « Que devons-nous faire ? » Jean leur répondait : « Celui qui a deux vêtements, qu’il partage avec celui qui n’en a pas ; et celui qui a de quoi manger, qu’il fasse de même ! » Des publicains (c’est-à-dire des collecteurs d’impôts) vinrent aussi pour être baptisés ; ils lui dirent : « Maître, que devons-nous faire ? » Il leur répondit : « N’exigez rien de plus que ce qui vous est fixé. » Des soldats lui demandèrent à leur tour : « Et nous, que devons-nous faire ? » Il leur répondit : « Ne faites violence à personne, n’accusez personne à tort ; et contentez-vous de votre solde. » Or le peuple était en attente, et tous se demandaient en eux-mêmes si Jean n’était pas le Christ. Jean s’adressa alors à tous : « Moi, je vous baptise avec de l’eau ; mais il vient, celui qui est plus fort que moi. Je ne suis pas digne de dénouer la courroie de ses sandales. Lui vous baptisera dans l’Esprit-Saint et le feu. Il tient à la main la pelle à vanner pour nettoyer son aire à battre le blé, et il amassera le grain dans son grenier ; quant à la paille, il la brûlera au feu qui ne s’éteint pas. » Par beaucoup d’autres exhortations encore, il annonçait au peuple la Bonne Nouvelle.

Texte liturgique © AELF, Paris

Après la première semaine de l’Avent sur le thème du Combat, puis après la deuxième semaine qui nous a permis d’entrer pas à pas dans le mystère de l’Espérance, nous voilà face à deux autres mots de notre thème, deux autres mots qui ont du poids : « Avec Jésus ».

Ces deux mots simples nous rappellent que Noël est d’abord l’expérience d’une rencontre avec un enfant, un enfant vulnérable. C’est nous qui recevons des cadeaux mais c’est pourtant sa fête et sa naissance à lui. Jésus aurait pu venir dans notre humanité à l’âge de 30 ans comme au début de sa mission, comme une sorte de super héros, ou comme un guerrier puissant et accompli. Non, il a voulu partager notre temps, notre chair, notre vie fragile. De fait, il a passé plus de temps à être parmi nous, à écouter, à vivre au milieu de nous, plus de temps à faire tout cela qu’à parler et être dans la prédication. C’est bien la manière de faire de notre Dieu : se faire tout petit, se mettre dans la dépendance absolue, se faire proche à tout prix en entrant dans les méandres de notre histoire, de nos familles. Dieu ne veut pas parler d’amour, lui, il le vit et il le fait. Il nous montre son amour par sa présence concrète. Et justement, ce qui retient notre attention dans l’évangile proposé ce dimanche est que nous sommes au cœur de l’histoire concrète des personnes en voyant comment Jean le Baptiste répond à ceux qui sont venus auprès de lui près du Jourdain et qui lui posent chacun son tour la question : « que devons-nous faire ? ».

Dans le désert, Jean le Baptiste proclame un baptême de conversion et de repentir. Il dit des paroles fortes traitant même parfois ses interlocuteurs « d’engeance de vipères ». Ebranlés, mis en route sur le chemin de la conversion, ses auditeurs lui demandent donc : « Que devons-nous faire ? » Jean leur répond en leur disant de mettre en pratique la charité à travers le partage et le respect de l’autre: ce sont manières simples de répondre aux besoins fondamentaux de tout être humain.

Plusieurs catégories de personnes s’adressent à lui. D’abord, les collecteurs d’impôts qui sont si mal vus de leurs concitoyens car ils travaillent pour les Romains qui occupent le pays. Ceux-là aussi ont entendu le message de Jean et désirent changer d’attitude. C’est pourquoi ils demandent ce qu’ils doivent faire. Et Jean les incite à pratiquer ce qui est juste : ne rien demander de plus que ce qui est dû, ne pas charger le fardeau d’autrui. Paradoxalement, Jean ne leur demande pas de changer de vie ou de travail, il les invite à faire de mieux là où ils sont ! Puis vient le tour des soldats qui viennent aussi chercher des ordres auprès de Jean ! Ils posent la même question. De nouveau Jean ne leur demande pas de changer de mission. Il les invite à se changer eux-même au cœur de leur travail difficile : « Ne faites violence à personne, n’accusez personne à tort, et contentez-vous de votre solde. » Rien de révolutionnaire et pourtant c’est extraordinairement exigeant: simplement être bon soldat, ne pas exercer un pouvoir excessif. Quelle invitation à entendre aujourd’hui par ceux qui exercent l’autorité et le pouvoir que ce soit nos politiques, mais aussi même dans l’Eglise. Enfin l’évangéliste Luc nous parle non pas de la foule mais de peuple en attente. Il s’agit du peuple de Dieu. Le peuple avec lequel il a fait alliance depuis des siècles, un peuple en attente et qui est son partenaire privilégié malgré les infidélités.

Ils sont en attente et Dieu va répondre à leur espérance puisque le Messie est en train d’arriver ! C’est bientôt Noël. En voilà une bonne nouvelle ! Ce sont justement les derniers mots de l’évangile d’aujourd’hui : Jean annonçait au peuple la Bonne Nouvelle. Et nous, en ce temps d’Avent, sommes-nous vraiment en attente d’une Bonne nouvelle? Sommes nous vraiment en attente de la venue de Jésus ? Qu’attendons-nous de ce temps de Noël ? A quelles conversions sommes-nous appelés ? Comment allons nous vivre-nous le partage proposé par Jean le Baptiste ?

La Bonne nouvelle, c’est donc Jésus, c’est d’être avec Jésus, dans une dynamique de partage avec les plus fragiles dont il veut faire partie. Il s‘agit d’entrer dans une relation, dans un cœur à cœur. Et parler de cœur, et aussi de Jésus et enfin du partage nous fait penser à la toute nouvelle encyclique du Pape sur le Sacré Cœur de Jésus.

Pour lui, contempler le coeur de Jésus, c’est à dire de l’amour de Dieu, est une réponse à la fois spirituelle et solidaire, une réponse adaptée aux problèmes de notre monde moderne. Il en note deux : d’abord l’individualisme qui nous déshumanise et puis un certain intellectualisme religieux qui dessèche notre relation à Dieu et aux autres. Cela peut nous faire penser aux thèmes des nos deux premiers dimanches de l’Avent. En fait, le thème du Sacré Cœur est une manière d’entrer dans le combat spirituel à travers cette dévotion, c’est une manière de laisser de la place à Dieu et de prendre les moyens de l’amour dans ce combat. Deuxièmement, nous entendons combien l’espérance est au coeur aussi de cette dévotion au sacré du Coeur:c'est croire qu'avec cet amour de dieu, rien n’est jamais fini, rien n’est jamais perdu. Avec Jésus, c’est être du côté du partage, du côté des plus petits. Si vous prenez le temps de lire cette encyclique, vous découvrirez combien à travers une analyse à la fois de la société et une invitation à la prière, le pape François nous invite à passer plus de temps avec Jésus, et à croire que l’oeuvre de l’amour passera par nous pour aujourd’hui même.

Ainsi, ce temps de Noël peut être l’occasion privilégiée de voir Dieu qui s’approche de nous, qui veut vivre en coeur à coeur avec nous; qui s’approche de notre monde blessé et blessant, qui veut s’approcher de moi. Et nous le savons, sa manière de se rendre proche de chacun, c’ est dans les gestes et les paroles de partage que nous pourrons vivre concrètement les uns avec les autres, concrètement au moment de Noël. En cette troisième semaine, prenons le temps de préparer les initiatives qui pourront être les nôtre à Noël, prenons le temps de réfléchir aux gestes concrets que nous pourrons vivre avec ceux qui seront les plus isolés, les plus fragilisés en ce temps de Noël. Il s’agit pas simplement d’être des personnes gentilles, ou de nous donner bonne conscience ; il s’agit pour nous de prendre au sérieux les appels au partage lancés par Jean le Baptiste et de trouver des manières concrètes d’être avec Jésus qui est du côté des plus pauvres, des plus fragiles.

Alors confiance et courage !

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