John Henry Newman est élevé au rang de docteur de l’Église. Cet homme à l'enseignement prolifique a vécu au début de l’époque contemporaine, dans un contexte de grande contestation intellectuelle de la foi. Nombre de ces contemporains, adeptes de démarche scientifique, mettaient en cause la possibilité même de croire. C’est ainsi que parmi ses enseignements, il a laissé une riche défense de la démarche de foi.
Pour Newman, la foi ne s’oppose pas à la raison : elle en constitue l’accomplissement. Croire n’exige pas une démonstration de type logico-mathématique ; c’est un acte d’« assentiment » personnel, où l’intelligence et la conscience s’unifient pour reconnaître la vérité de Dieu. La certitude religieuse naît d’une convergence de signes : l’accumulation de raisons probables, d’expériences vécues, de témoignages, de cohérences internes et de recoupements qui, ensemble, forment une structure rationnelle solide, quoique non démonstrative. Ce faisceau d’indices, pris globalement, engendre une certitude morale et existentielle pleinement humaine, une bonne raison de croire.
Newman écrivait au chanoine Walker, le 6 juillet 1864
« La meilleure image de ce que je veux exprimer est celle d’une grosse corde tressée, faite d’une multitude de fils distincts, chacun faible en lui-même, mais qui, réunis, sont aussi solides qu’une barre de fer. La barre de fer représente la démonstration stricte, mathématique ; la corde, elle, (…) un ensemble de probabilités qui, prises séparément, ne suffisent pas à fonder la certitude, mais qui, une fois entrelacées, deviennent inébranlables. »
La proposition d’exercice spirituel Nous vous proposons de vous servir du support image qui représente une grosse corde tressée, disponible sur le site Prie en Chemin, pour matérialiser “la corde de votre foi personnelle”.
Il s'agit d’écrire sur ce dessin les noms des brins qui forment la corde de la foi… N’hésitez pas à appuyer sur pause dans l’enregistrement pour prendre le temps de faire l’exercice.
Je me place devant le Seigneur pour me remémorer ce qui solidifie ma foi.
Je commence par demander l’aide de l’Esprit-Saint, pour m’éclairer sur mon chemin parcouru.
1- Je cherche à me rappeler toutes les raisons qui tissent ma foi : Cela peut être une réflexion, une rencontre, un événement marquant, un lieu, un témoignage, une création artistique… Quelle cohérence interne me frappe dans la foi chrétienne ? Quel raisonnement moral me paraît appuyer ma foi ? Est ce que des rencontres personnelles ont cimenté ma foi ? Ou bien des témoins dont j’ai visionné, entendu ou lu la parole ? Qui a été important sur mon chemin ? Est ce que des événements passés marquants participent à ma foi d’aujourd’hui ? Mon baptême ? Un autre sacrement ? Telle expérience de Dieu ? Une retraite, un temps de prière, ou un temps fraternel ? En quel lieu et en quelle année ? Quelle parole biblique, peut-être cueillie dans une retraite ou un rassemblement chrétien, et me porte dans la foi ? Quel choix ou quel engagement ont renforcé ma foi ? Qu’est-ce que je peux dire au Christ ?
Je complète tranquillement mon dessin.
Pour ce faire, je mets cet enregistrement sur pause pendant le temps nécessaire. Je reprendrai par la suite.
2- À quelles tensions cette corde est-elle soumise ? Parmi ces tensions, je peux par exemple penser à des évènements qui ont pu me troubler, à des arguments ou des discussions avec des proches, à des propos entendus dans les médias, sur les réseaux, à des choix personnels, ou à des situations douloureuses… J’y réfléchis, je les note, en reconnaissant que malgré tout cela, et peut-être avec tout cela, la corde tient quand même.
3. - Je me tourne vers toi Seigneur pour te confier la corde de ma foi. Je te rends grâce pour ce qui l’a solidifiée. Je te demande ce qu’il me faut pour assumer les tensions qui s’exercent sur elle. Pour ce faire, je mets cet enregistrement sur pause pendant le temps nécessaire. Je reprendrai par la suite.
Je conclus ma prière en priant le Notre père…