C’est maintenant le début du Carême ! Mais, est-ce une bonne ou une mauvaise surprise qui nous attend ? On peut se poser la question en voyant Jésus passer 40 jours au désert pour être « tenté par le diable » ! Pourtant c’est véritablement une bonne nouvelle car cela nous montre que Dieu n’envoie pas son Fils sur terre pour des vacances. Jésus connaît le manque, la faim, la soif, l’épreuve. Il vient affronter les petits grains de sable qui rendent nos vies moins confortables.

Dans la méditation de l’évangile, nous sommes invités aujourd’hui à imaginer un désert, c’est-à-dire un lieu à l’écart de nos soucis et de nos préoccupations. Quels sont les obstacles qui entravent notre route vers ce désert, vers ce vide où la parole de Dieu vient nous visiter ? Des obstacles comme une surcharge de travail, les écrans, les réseaux sociaux … ? Alors mettons tout cela en « mode avion » pour suivre le Seigneur au désert et être attentifs à sa Parole.

Je prends un temps de silence pour me mettre en présence de Celui qui est là au milieu de nous et qui nous invite à sa rencontre. Je pose mon regard sur chacune des personnes qui prie avec moi. Puis, je ferme les yeux et je prends conscience de leur présence.

Nous demandons à Dieu la grâce de faire la différence entre les bonnes et les mauvaises propositions qui nous sont faites au quotidien. Nous traçons sur nous le signe de croix : Au nom du Père, et du Fils et du Saint Esprit. Amen.
Nous écoutons Ô mon Dieu, tu es grand, de la Communauté du Chemin Neuf.

Nous lisons l’évangile de ce premier dimanche de Carême où Jésus est tenté par le diable.

En ce temps-là, Jésus fut conduit au désert par l’Esprit pour être tenté par le diable. Après avoir jeûné quarante jours et quarante nuits, il eut faim. Le tentateur s’approcha et lui dit : « Si tu es Fils de Dieu, ordonne que ces pierres deviennent des pains. » Mais Jésus répondit : « Il est écrit : L’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. » Alors le diable l’emmène à la Ville sainte, le place au sommet du Temple et lui dit : « Si tu es Fils de Dieu, jette-toi en bas ; car il est écrit : Il donnera pour toi des ordres à ses anges, et : Ils te porteront sur leurs mains, de peur que ton pied ne heurte une pierre. » Jésus lui déclara : « Il est encore écrit : Tu ne mettras pas à l’épreuve le Seigneur ton Dieu. » Le diable l’emmène encore sur une très haute montagne et lui montre tous les royaumes du monde et leur gloire. Il lui dit : « Tout cela, je te le donnerai, si, tombant à mes pieds, tu te prosternes devant moi. » Alors, Jésus lui dit : « Arrière, Satan ! car il est écrit : C’est le Seigneur ton Dieu que tu adoreras, à lui seul tu rendras un culte. » Alors le diable le quitte. Et voici que des anges s’approchèrent, et ils le servaient.

Textes liturgiques de l'AELF

Nous écoutons quelques pistes de méditation pour nous aider à entendre la Parole de Dieu dans ce texte.

« Jésus fut conduit au désert par l’Esprit pour être tenté par le diable » : Le premier verset de cet évangile est une bien curieuse « bonne nouvelle » ! Quel genre d’ami nous inviterait dans un endroit où il n’y a rien, pour être tenté par le diable ? Parfois l’Evangile ressemble à une mauvaise blague.
Rappelons-nous ce qui s’est passé juste avant ce temps au désert. Jésus a été baptisé par son grand cousin, Jean. En sortant de l’eau, une voix est descendue du ciel pour dire « celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui je trouve ma joie. ». Encore ruisselant de cette eau, et fort de cette joie, Jésus est envoyé au désert pour faire l’expérience des petits grains de sable qui rendent la vie moins confortable.
Et pour moi, quels sont les petits grains de sable qui rendent ma vie moins confortable ?

Jésus n’a pas été bronzer au désert, d’accord… Mais à quoi ça sert d’avoir à vivre une épreuve ? Est-ce Dieu qui désire que l’on vive une épreuve ? Quel est ce Dieu, ce Père qui envoie l’Esprit Saint pour dire à son Fils de partir au désert pour être tenté ?
Je me pose et j’essaie de voir cette épreuve de manière différente : Dieu ne veut pas que son Fils ait une vie sans grain de sable ! Comme nous, le Christ connaît des passages à vide, des moments d’épreuves… Lui aussi peut dire : « Oui, c’est ça la vie ! ». Mais, une fois traversée, l’épreuve devient elle aussi une bonne nouvelle, avec des anges maîtres-d’hôtel qui lui servent un repas préparé de toute éternité.
Et moi, quelles sont les épreuves que j’ai eu à traverser ces dernières semaines ? Un effort sportif, un défi intellectuel ? Je fais mémoire de ces traversées.

« Après avoir jeûné quarante jours et quarante nuits, il eut faim. » C’est alors que le tentateur s’approche et parle au Christ. Pourquoi le diable attend-il ce moment-là pour l’éprouver ? Dans notre épreuve, le diable est un adversaire aux méthodes malhonnêtes. Il attend un moment de faiblesse pour attaquer la volonté de l’homme : il tente de nous décourager, de nous faire dévier de nos engagements, il nous propose des solutions de facilité qui sont mensongères. La faim, c’est le moment de faiblesse par excellence : un manque qu’il serait si facile de combler par soi-même.
Et moi, quelles sont ces faims que je voudrais assouvir à tout prix, tout de suite ? Quelles sont ces petites illusions contre lesquelles je lutte… ou avec lesquelles je négocie ?

Nous lisons à nouveau l’évangile et laissons cette Parole résonner en nous.

Je me tourne vers Dieu pour lui parler avec confiance, comme à un ami. Je peux lui parler de mon état d’esprit en ce début de Carême.

Pour ouvrir notre prière, nous présentons en particulier ces 3 intentions :

Seigneur nous te confions nos relations, nos amitiés. Soyons les uns pour les autres de bons compagnons du désert ! Ayons le courage de nous interpeller entre nous pour faire le tri dans nos préoccupations.

Seigneur nous te confions notre famille. Que nous affrontions avec foi et détermination les épreuves de la vie. Traversons le désert avec toi, faisons la fête avec toi : autour d’une table, d’un moment de qualité que nous aurons pris le temps de préparer.

Seigneur nous te confions l'Église : les femmes et les hommes, les laïcs, les consacrés, les prêtres et les évêques au service de cette grande famille. Que notre soif de justice ne se transforme pas en faim de pouvoir ! Garde-nous des attaques de l’adversaire et des solutions de facilité.

Pour terminer ce temps de prière, avec les mots de Jésus, nous disons ensemble
**Notre Père, qui es aux cieux,
que ton nom soit sanctifié,
que ton règne vienne,
que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour.
Pardonne-nous nos offenses,
comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés.
Et ne nous laisse pas entrer en tentation
mais délivre-nous du Mal.
Amen

Seigneur, regarde avec bienveillance tes enfants qui cherchent à t’aimer davantage : convertis nos cœurs tout au long de ce Carême et donne-nous un esprit nouveau.
Nous traçons sur nous le signe de croix : Au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit. Amen.