Aujourd'hui nous sommes le jeudi 8 février et nous fêtons Joséphine Bakhita.

Sainte Joséphine, née vers 1869 au Soudan, est vendue comme esclave à plusieurs reprises. A sa demande, elle arrive en Italie avec ses propriétaires et, là, afin de devenir religieuse, elle en appelle à la justice pour être affranchie. Elle partage bien des points communs avec la syro-phénicienne de l’évangile que nous lisons aujourd’hui. Elles sont deux femmes méprisées, étrangères, et ne craignant pas d’allier l’humilité et l’insistance. Voilà la grâce que je peux demander aujourd’hui : qu’à leur image, je puisse tenir ensemble humilité et insistance. Au nom du Père, et du Fils et du Saint Esprit. Amen

Les moniales de Dzogbegan au Togo chantent Midogbeda, prier avec persévérance.

La lecture de ce jour est tirée du chapitre 7 de l’évangile de Marc.

En ce temps-là, Jésus partit et se rendit dans le territoire de Tyr. Il était entré dans une maison, et il ne voulait pas qu’on le sache, mais il ne put rester inaperçu : une femme entendit aussitôt parler de lui ; elle avait une petite fille possédée par un esprit impur ; elle vint se jeter à ses pieds. Cette femme était païenne, syro-phénicienne de naissance, et elle lui demandait d’expulser le démon hors de sa fille. Il lui disait : « Laisse d’abord les enfants se rassasier, car il n’est pas bien de prendre le pain des enfants et de le jeter aux petits chiens. » Mais elle lui répliqua : « Seigneur, les petits chiens, sous la table, mangent bien les miettes des petits enfants ! » Alors il lui dit : « À cause de cette parole, va : le démon est sorti de ta fille. » Elle rentra à la maison, et elle trouva l’enfant étendue sur le lit : le démon était sorti d’elle.

Textes liturgiques © AELF, Paris

Point 1
Jésus est habitué à faire l’objet de demandes et pourtant il s’impatiente, il compare cette femme étrangère à un chien. Mais, il se laisse faire par les évènements, par la rencontre avec cette femme, pour abandonner le discours des juifs de son temps. De quelles limitations culturelles puis-je apprendre de Jésus à me libérer ?

Point 2
La réponse de cette femme est à la fois géniale, humble et insistante. Géniale, puisqu’elle retourne l’image de Jésus à son avantage, humble parce qu’elle ne fuit pas la comparaison avec les chiens, insistante parce qu’elle ne renonce pas à la première contradiction. Quels conseils puis-je demander à cette femme ?

Point 3
Jésus lui aussi ne joue pas des coudes : il ne dit pas « je te fais grâce », il n’insiste pas sur sa propre puissance. Au contraire, c’est la parole de la femme qui semble guérir sa propre fille. J’essaie d’imaginer le ton, la manière, le regard de Jésus quand il dit cette phrase.

En écoutant de nouveau le texte, je me mets à la place de cette femme qui vit une succession d’instants si contrastés.

De cette femme à Sainte Joséphine Bakhita, nous pouvons apprendre à ne pas confondre l’humilité ni avec la mièvrerie, ni avec le renoncement, ni avec l’absence d’ambition. J’essaie de trouver mon humble manière de m’adresser au Seigneur, d’être à ma juste place pour lui parler : qu’est-ce que je veux ? et toi, Seigneur, que veux-tu de moi ?

Notre Père, qui es aux cieux,
que ton nom soit sanctifié,
que ton règne vienne,
que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour.
Pardonne-nous nos offenses,
comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés.
Et ne nous laisse pas entrer en tentation
mais délivre-nous du Mal.
Amen